lundi 14 janvier 2013

J'ai été voir... L'Odyssée de Pi


Sorti peu avant les fêtes de fin d'année, L'Odyssée de Pi a refait parler de lui cette semaine avec ses 11 nominations aux Oscars (dont meilleur film et meilleur réalisateur). Un des points forts de ce film étant son esthétique, je vous conseille vivement, si vous souhaitez le voir, de le voir sur grand écran.

Suite au naufrage du cargo qui les transportait à travers le Pacifique, un jeune indien doit cohabiter sur un canot de sauvetage avec... un tigre.

Et là vous vous dites: 2h de tête à tête entre un ado et un animal de cirque, ça va être long. Vous n'aurez pas complètement tort. Et pourtant, Ang Lee a fait de ces deux heures un spectacle assez époustouflant.

Adapté du roman philosophique de Yann Martel, L'Odyssée de Pi présentait de nombreux défis. Comment raconter l'aventure et le cheminement essentiellement psychologique d'un personnage livré à lui-même? Le réalisateur de Tigre et Dragon et Le Secret de Brokeback Mountain a choisi de s'appuyer sur la 3D pour nous plonger dans un univers où les limites entre rêve et réalité sont très floues.

Au coeur de L'Odyssée de Pi est la question de la foi: en quoi croire? en soi? en Dieu? en quel Dieu? et à quoi se raccroche-t-on quand tout s'écroule?
Dans une première demi heure de film un peu laborieuse mais nécessaire pour la présentation des personnages, le jeune Pi (qui a encore les pieds au sec) découvre et essaie plusieurs religions. Plus tard, confronté à des épreuves quasi insurmontables, il y fait face en sollicitant ses différentes croyances mais également en acceptant de les remettre en cause. Avec lui, on se questionne, on désespère, on trouve des ressources inattendues. Tout évènement au milieu de l'océan prend des proportions gigantesques. 

La grande réussite de L'Odyssée de Pi est visuelle. Plus l'écran sera grand, plus vous pourrez plonger dans ces belles images. Les scènes de tempête sont terrifiantes. La 3D rend les vagues et la violence des éléments très palpables. Même par temps calme, c'est magique: les méduses sont phosphorescentes, le ciel et l'océan se mélangent et on perd les limites...
Le fameux tigre (nommé Richard Parker...) qui accompagne Pi lors de cette odyssée est impressionnant lui-aussi. Ang Lee a eu l'intelligence de ne pas lui enlever son côté dangereux. Richard Parker n'est pas une peluche, pas un animal domestique, et c'est justement en cela qu'il aide Pi à survivre.

Là où j'ai été déçue, c'est qu'Ang Lee nous laisse un peu seuls dans cette Odyssée. Certes, chacun interprétera l'histoire avec ses propres croyances et références. Mais à force de ne pas prendre position, le résultat peut paraître flou et dispersé. En voulant parler de la foi mais éviter la leçon de théologie, le réalisateur nous pose les questions de bien belle manière mais ne nous aide pas vraiment à trouver les réponses.

L'Odyssée de Pi est une réussite au niveau esthétique. J'ai cependant raté l’embarquement sur le questionnement mystique...
Cela dit, je vais lire le roman très prochainement, peut-être qu'il me permettra d'y voir plus clair.

La petite anecdote:
La grande majorité du tournage a eu lieu dans un bassin de 70 mètres de long, 30 mètres de large, 4 mètres de profondeur et d'une contenance de 6,4 millions de litres.

Infos pratiques:
L'Odyssée de Pi
sorti le 19 décembre 2012 en France
réalisateur: Ang Lee
avec: Suraj Sharma, Irrfan Khan, Adil Hussain, Gérard Depardieu
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19407006&cfilm=54343.html 

1 commentaire:

  1. J'avais tres envie de le voir, celui-la.
    Surprenant de savoir que c'est la premiere demi-heure qui est poussive (avant le face-a-face homme/tigre).
    Je trouverai peut etre le bouquin dans un bookshop du Rajasthan :-)

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