jeudi 20 août 2015

Mission: Impossible - Rogue Nation

5ème Mission Impossible pour Tom Cruise qui rivalise à chaque fois d'imagination pour faire encore plus fort. On prend les mêmes (on change quand même de réalisateur) et on recommence.

Résumé:
Alors que l'IMF (Impossible Mission Force) est sur la sellette, Ethan Hunt reste persuadé qu'une organisation secrète - le Syndicat- est responsable d'un nombre grandissant d'accidents et attentats.

Avis:
Si les Mission: Impossible sont sensés être des travaux d'équipe et qu'on retrouve des têtes familières, c'est bien sur les épaules de l'acteur-producteur Tom Cruise que repose la franchise. Tour le plan de communication du film tournait d'ailleurs autour du fait qu'il a réalisé lui-même ses cascades.
Et pas des moindres puisque les grosses scènes d'action sont un des éléments clés de ce Mission: Impossible - Rogue Nation. Dans le précédent opus (Mission: Impossible - Protocole Fantôme) il grimpait sur la tour la plus haute du monde. Comment faire mieux? en s'accrochant par exemple à l'aile d'un A400M au décollage.

Les morceaux de bravoure s'enchaînent et rythment le film. Les poursuites (à moto notamment) sont jouissives et accrochent suffisamment le spectateur pour qu'il oublie que le scénario est très mou. Un script sans temps mort saupoudré d'humour (Simon Pegg notamment, impeccable caution british), un personnage féminin unique mais au jeu de jambes impressionnant: voilà la Mission: Impossible qui ronronne.

On devient sans nul doute trop exigeants: je n'ai pas été emballée outre mesure. C'est un bon divertissement mais pas un film d'action qui restera dans les annales. Le réalisateur Christopher McQuarrie (qui avait déjà travaillé avec Tom Cruise sur Jack Reacher) fait l'erreur de se prendre un peu trop au sérieux.

Masques, gadgets et cascades impressionnantes sont au rendez-vous: les fans de la série originale seront comblés. Pour les autres, c'est à ranger dans la catégorie "film d'action bien mais sans plus".

La petite anecdote:
Prévue à l'origine pour décembre 2015, la sortie de Mission: Impossible - Rogue Nation a été avancée à juillet pour éviter d'affronter le nouveau James Bond Spectre et le dernier Star Wars Star Wars - Le Réveil de la Force qui sortent en fin d'année.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
Mission: Impossible - Rogue Nation
sorti le 12 août 2015
réalisateur Christopher McQuarrie
avec: Tom Cruise, Simon Pegg, Jeremy Renner, Rebecca Ferguson

mardi 18 août 2015

Le Petit Prince


Traduit en 243 langues et vendu à plus de 145 millions d'exemplaires, Le Petit Prince d'Antoine de Saint Exupéry est le 2ème livre le plus vendu au monde (après la Bible). Mais comment transcrire un tel monument au cinéma? les plus grands (Orson Welles en tête) s'y sont cassé les dents...

Résumé:
Dans un monde froid et adulte, une petite fille est programmée pour réussir. Jusqu'à ce qu'elle rencontre un vieil aviateur farfelu, qui a une histoire à lui raconter.

Avis:
Porté par le producteur Dimitri Rassam, le projet aura mis 10 ans à voir le jour. 
Le roman original est en effet bien complexe à adapter... Plutôt que de le faire littéralement, la scénariste Irena Brignull et le réalisateur Mark Osborne (Kung Fu Panda) ont choisi d'intégrer l'histoire initiale dans une autre, plus récente. 

Pour ne pas se perdre dans cette double narration, deux procédés visuels se succèdent: l'animation numérique et le stop-motion en papier. Les deux sont très réussis et on navigue sans problème.

Le Petit Prince est un film très doux, qui parvient à retrouver la poésie des illustrations de St Exupéry. Il aborde les sujets essentiels du roman (l'importance de l'imagination, grandir sans oublier) et leur donne une résonance dans un environnement plus moderne. 

Le film n'est pas exempt de maladresses: j'ai moins été emballée par la seconde moitié (sans rien dévoiler), plus lisse et plus aseptisée. Certains disent que l'oeuvre originale a été dénaturée. Il y a bien sûr quelques libertés qui ont été prises mais dans l'ensemble, c'est plutôt réussi.
J'ai bien entendu versé ma petite larme car Le Petit Prince  est un film plein de poésie, qui suggère plus qu'il n'impose.

Les voix des personnages (principaux ou non) sont presque toutes assurées par des acteurs renommés et on s'amuse à les reconnaître. André Dussolier en l'Aviateur, Florence Foresti la maman de la petite fille, mais aussi Guillaume Galienne en troublant serpent et Vincent Cassel en renard pas encore apprivoisé. Mention spéciale à la géniale voix du Petit Prince, assurée par Andrea Santamaria.

Le Petit Prince plaira au jeune public, qui se régalera de la maladresse de l'aviateur, du renard en peluche et du rythme soutenu. Les plus grands se remémoreront ce classique et feront le plein de douceur, sans abîmer le souvenir qu'ils ont du livre.

Un film délicat et émouvant. Quand le cinéma nous dessine un mouton, ne boudons pas notre plaisir...

La petite anecdote:
Présenté hors compétition à Cannes, Le Petit Prince a fait la montée des marches en mai dernier. Pour que sa mère Carole Bouquet soit présente, le producteur Dimitri Rassam a acheté l'ensemble des billets de la pièce de théâtre dans laquelle l'actrice jouait ce soir-là.

Note:
3/5

Infos pratiques:
Le Petit Prince
sorti le 29 juillet 2015 en France
réalisateur: Mark Osborne
avec les voix de: André Dussolier, Andrea Santamaria, Clara Poincarré, Florence Foresti, Vincent Cassel, Guillaume Gallienne
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19552871&cfilm=178545.html 

vendredi 14 août 2015

Sur la ligne


Aller voir un film tchèque en VO un soir d'août dans un petit ciné indépendant du quartier latin, c'est la garantie de ne pas être gênée par ses voisins: nous étions 4 dans la salle...
Mais le thème (course à pied, dopage, bloc de l'Est dans les années 80) avait piqué ma curiosité.

Anna est une jeune athlète tchécoslovaque prometteuse. Elle rêve de participer aux JO de Los Angeles en 1984. Elle est sélectionnée pour un suivi médical spécial destiné à renforcer ses capacités physiques. 

C'est aujourd'hui connu, le dopage était largement répandu (et quasi industrialisé) en Europe de l'Est dans les années 80. La réalisatrice, qui a elle-même émigré de Tchécoslovaquie en 1988, a choisi de se pencher sur ce phénomène à un niveau individuel.

Car il est facile de condamner la triche et la mise en danger de ces jeunes athlètes depuis le confort de son fauteuil de spectateur. Mais tout est à replacer dans son contexte. Être sélectionné pour les JO, c'était avoir un espoir d'une vie meilleure, voire une opportunité de passer à l'Ouest.
L'histoire d'Anna va au-delà du sport: c'est un prétexte pour comprendre le régime tchécoslovaque, les intérêts mêlés du sport, du Parti, de la police.
Alors, jusqu'où aller? Accepter de s'injecter de puissants anabolisants, risquer sa santé dans l'espoir de gagner le droit de s'enfuir? Ou refuser de se plier au système et lutter à sa propre échelle, avec le risque de nuire à tous ceux qui vous entourent?

Le duo mère-fille interprété par Judit Bardos et Anna Geislerova est le point central de cette histoire. A la fois coéquipières, soutien, adversaires, elles partagent les épreuves en duo. Les deux actrices, tout en retenue, donnent corps à ce couple de personnages féminins.

Sur la ligne (Fair Play en anglais) est un film sec et précis, sans fioriture ni mélancolie inutile. Il nous plonge dans l'anxiété de la vie sous ce régime, l'atmosphère étouffante de cette époque. Des couloirs de la piste d'athlétisme à ceux de la police d'état, tout est gris. Le rythme est parfois lent et on frôle l'ennui par moment.

Ici le sport est un outil de propagande, et mène à de graves dérives.
35 ans plus tard, le sport est aujourd'hui un show. Pas sûr que cela soit moins dangereux pour les athlètes...

La petite anecdote
Et dire qu'à l'époque, personne (y compris dans la presse spécialisée) ne relevait l'invraisemblances des records qui tombaient...

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
Sur la ligne
sorti le 5 août 2015 en France
réalisatrice: Andrea Sedlackova
avec: Judit Bardos, Anna Geislerova