mercredi 26 octobre 2011

J'ai été voir... The Artist


En 2011, le cinéma est parlant. Il est même parfois fort bruyant...
Faire un film muet à l'heure du cinéma 3D, c'était donc un gros pari.

Pari gagné pour Michel Hazanavicious et Jean Dujardin: The Artist est un petit bijou.
Mais qu'est-ce que The Artist? un film muet? un personnage muet? un film en noir et blanc sur le cinéma muet? un peu tout ça à la fois...

George Valentin est une star du cinéma muet des années 1920. Mais l'arrivée des films parlants et son refus de s'adapter à cette mutation vont précipiter sa chute.
The Artist rend donc hommage à l'Hollywood des années 20 aussi bien dans sa forme que dans son fond.

J'avoue que j'avais un peu peur de m'ennuyer et d'être perdue sans dialogues. En fait, on rentre facilement dans le rythme de l'histoire qui, même si elle est un peu simpliste, laisse la part belle aux personnages.
Et puisqu'il n'y a pas de paroles, le film est forcément très visuel. On sent là l'attachement du réalisateur aux détails: costumes, décors (le film a été tourné à Los Angeles), véhicules, etc...

Jean Dujardin met ses mimiques et ses grimaces au service de ce personnage finalement un peu paumé dans son époque et incapable de changer. On assiste à une grande performance d'acteur et j'espère qu'il va continuer à se lancer dans des projets un peu fous comme celui-là.
Quant aux grands yeux noirs de Bérénice Béjo, on n'a pas besoin de mots pour se noyer dedans...
Tous deux mettent leur dynamisme et leur sens du spectacle au service de l'histoire. Ils sont par ailleurs entourés de quelques grosses pointures américaines (notamment John Goodman et James Cromwell) qui donnent à l'ensemble encore plus d'authenticité.

The Artist a failli ne pas trouver de financements et c'est finalement grâce au producteur Thomas Langmann (à qui on doit les Mesrine) que ce projet hors norme verra le jour. Le film est par ailleurs distribué aux US par les frères Weinstein, déjà responsables du succès aux Oscars du Discours d'un Roi l'an dernier. The Artist devrait donc avoir ses chances dans plusieurs catégories cette année, y compris celle de meilleur film.
Sachant que Jean Dujardin a déjà obtenu le prix d'interprétation masculine à Cannes pour le rôle de George Valentin, on peut imaginer qu'il reçoive d'autres récompenses tant il habite le personnage.

Michel Hazanavicious n'avait pas le droit à l'erreur et il a, à mon avis, relevé le défi haut la main.

La petite anecdote:
Les débuts de Michel Hazanavicious dans la réalisation remontent à 20 ans avec un film devenu culte pour certains: La Classe Américaine - Le Grand Détournement.
Mais attention, ce flim n'est pas un flim sur le cyclimse...

Infos pratiques
The Artist
sorti le 12 octobre 2011 en France
réalisateur: Michel Hazanavicious
avec: Jean Dujardin, Bérénice Béjo, John Goodman, James Cromwell
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19218564&cfilm=183070.html

mardi 18 octobre 2011

J'ai été voir... Crazy Stupid Love


Crazy, Stupid Love fait partie d'une catégorie bien particulière de films, les "films du dimanche soir", ceux qu'on aime parce qu'on sait en entrant dans la salle qu'on aura le sourire en ressortant.

Et quand le casting est aussi alléchant que pour Crazy, Stupid Love, je n'hésite pas longtemps...
Steve Carell (The Office) joue un gentil père de famille dont la vie tombe en morceaux quand sa femme, jouée par Julianne Moore, lui annonce qu'elle le trompe. Grâce à un jeune tombeur (Ryan Gosling) qui le prend sous son aile, il va apprendre à draguer au XXIème siècle...
Pour ceux qui en doutaient, Ryan Gosling a non seulement un potentiel comique, mais aussi des abdos en acier trempé.
Steve Carell ne tombe jamais dans le mélo ou le clown et il joue sincèrement ce mec un peu paumé et vraiment amoureux.

Crazy, Stupid Love contient évidemment des clichés de comédie romantique et il y a un tas de bons sentiments à l'américaine, mais il y a aussi des dialogues bien ficelés, des personnages bien trempés et des surprises bien amenées...
Et puis les bons sentiments, c'est toujours agréable un dimanche soir.

La petite anecdote:
David A. Siegel, producteur exécutif du film, est aussi celui de Very Bad Trip.

Infos pratiques
Crazy, Stupid Love
sorti le 14 septembre 2011 en France
réalisateurs: Glenn Ficarra, John Requa
avec: Steve Carell, Ryan Gosling, Julianne Moore, Emma Stone
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19228368&cfilm=180157.html

mercredi 12 octobre 2011

J'ai été voir... Drive


Je me méfie toujours un peu des films soi-disant "à ne pas manquer". D'abord on se sent un peu obligés d'aller les voir et je trouve que c'est beaucoup plus facile d'être déçu que d'être agréablement surpris.
Le prix de la mise en scène à Cannes, on peut s'en méfier aussi...
Mais de temps en temps, on trouve un film qui met tout le monde d'accord. Drive est de ceux-là.

Drive raconte l'histoire d'un jeune homme très seul qui pilote des voitures à Los Angeles: le jour sur des plateaux de cinéma et la nuit pour sortir des braqueurs de leurs casses. Les règles qu'il s'impose volent en éclat et tout dégénère quand il rencontre sa voisine Irène et qu'il aide son mari à sa sortie de prison.
Les ingrédients pour un bon film sont là: les voitures, la jolie fille, le sombre héros, et les vrais méchants. Ces ingrédients là, on les retrouve aussi dans 60 Secondes Chrono ou dans Fast and Furious (1, 2, 3, etc...). Mais dans Drive, il y a bien plus que ça...

D'abord il y a Los Angeles. On a déjà vu cette ville filmée sous toutes les coutures mais quiconque y a déjà conduit retrouvera dans le film ce sentiment d'être perdu dans un labyrinthe. 

Ensuite il y a le rythme du film, qui s'emballe juste quand il faut pour obliger le spectateur à s'accrocher à son fauteuil quand il ne s'y attend pas (attention d'ailleurs, certaines scènes sont violentes).

Il y a aussi les seconds rôles très chouettes.
Bryan Cranston (le papa de Malcolm et le héros de la série Breaking Bad) joue le manager du Driver qui enchaîne les mauvais choix et les coups de pas-de-bol.
Carey Mulligan qu'on a vu dans An Education (et qui a même été nominée aux Oscars pour ce rôle), incarne Irène, le personnage qui va faire basculer l'histoire sans vraiment rien demander.
On reconnaît aussi Christina Hendricks qui en a fait fantasmer plus d'un en jouant Joan dans Mad Men et qui joue le seul autre rôle féminin.

Il y a la musique qui accompagne le film. La BO, signée Cliff Martinez, sait se taire quand il faut et les morceaux électro collent parfaitement à l'ambiance sombre du film. La chanson A Real Hero par College et Electric Youth fait d'ailleurs déjà partie de ma playlist du moment.

Et bien sûr il y a Ryan Gosling dont j'étais tombée amoureuse dans The Notebook, que j'avais raté en n'allant pas voir Blue Valentine, et que j'ai hâte de voir dans Les Marches du Pouvoir de et avec George Clooney (Allociné m'apprend également qu'il a incarné Hercule dans la série Hercule contre Ares dans les années 90... il faut bien démarrer quelque part).
Dans Drive, Ryan Gosling a le rôle principal. Il n'est cependant pas un héros tant son personnage est sombre et mystérieux. Il ne dit quasiment rien et on est littéralement pendus à ses yeux.

Quand Drive se termine, on a le sentiment de s'être pris une grosse claque et qu'on vient de voir un film qui va rester dans les annales. Et on est aussi très content de constater qu'on peut encore voir des films différents mais accessibles.

La petite anecdote:
Le morceau phare de la BO "A Real Hero" de College et Electric Youth a été inspiré par les mots du grand-père d'Austin Garrick (membre d'Electric Youth), le Capitaine Sully Sullenberger. Ce pilote aéronautique, a fait la une des journaux du monde entier en janvier 2009, lorsqu'il a réussi à poser un avion en panne sur le lac Hudson, sauvant les vies des 155 passagers.

Infos pratiques:
Drive
sorti le 5 octobre 2011 en France
réalisateur: Nicolas Winding Refn
avec: Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Christina Hendricks
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19243477&cfilm=135082.html

mardi 11 octobre 2011

J'ai été voir... We Need To Talk About Kevin



J'avais entendu parle de We Need To Talk About Kevin il y a quelques mois et le sujet m'avait intrigué: se pencher sur la relation entre une mère pas vraiment maternelle et son fils qui va commettre l'irréparable.

J'avais donc lu le roman de Lionel Shriver avant d'aller voir le film, ce qui m'a permis d'éviter les surprises de certaines scènes assez violentes.
La lecture du bouquin met assez mal à l'aise car on se demande à quel point l'héroïne est responsable de l'attitude et des actes de son fils.

C'est Tilda Swinton qui joue Eva et elle est parfaite.
Physiquement tout d'abord, elle ne ressemble pas à l'idée que l'on se fait d'un personnage de maman: visage anguleux, plutôt maigrichonne, pas vraiment souriante, on n'a pas vraiment envie de lui faire un câlin ou de se cacher dans ses jupes.
En plus, le personnage d'Eva est une ancienne aventurière. Et on pense au personnage que Swinton joue dans La Plage, Sal, la "gourou" du groupe qui vit sur l'île de Thaïlande. Comme si là, on la retrouvait quelques années plus tard, mariée (à un homme qu'elle aime énormément) mais coincée dans une banlieue bourgeoise, obligée d'arrêter le job qu'elle adore pour s'occuper de son fils qu'elle n'est pas sûre d'aimer.

Ce fils, c'est Ezra Miller et j'espère qu'on pourra le revoir prochainement.
Encore plus terrorisant à mon avis, Jasper Newel, qui joue Kevin enfant. On se range vite du côté de la maman quand on assiste aux crises de ce monstre en devenir...

A noter, John C. Reilly qui joue le père et qui est très bien (comme d'habitude), même si son rôle n'est pas aussi développé qu'il pourrait l'être.

Au final, il manque évidemment des éléments par rapport au livre puisque celui-ci va fouiller très profondément dans la psychologie d'Eva. Cependant, le film rend très bien le malaise que l'on ressent tout au long de l'histoire.
C'est oppressant, on n'en ressort pas avec le sourire et on se demande si c'est une bonne idée de faire des enfants. Bref, un film qui ne laisse pas indifférent.

La petite anecdote:
Le film a été présenté à Cannes en mai 2011. Tilda Swinton était d'ailleurs pressentie pour le Prix d'Interprétation Féminine. C'est finalement Kirsten Dunst qui l'obtiendra pour Melancholia
Infos pratiques:
We Need To Talk About Kevin
sorti le 28 septembre 2011 en France
réalisatrice: Lynne Ramsay
avec: Tilda Swinton, Ezra Miller, John C. Reilly
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19240037&cfilm=146626.html

Rhett, Amélie et les autres...

A force de parler ciné sans arrêt avec mes amis / collègues / famille avec mon avis sur les films que je viens d'aller voir, j'ai décider de me lancer dans la rédaction d'un blog.

Ma culture cinématographique se limitant à mon expérience de spectatrice curieuse, mes commentaires n'auront rien de dogmatique. Tu es d'ailleurs invité, cher lecteur amateur de cinéma (ou pas), à partager ton avis...

J'ai grandi dans une petite ville où le cinéma local ne passait que les grands succès du moment (en VF évidemment). J'ai donc découvert tardivement les joies du ciné à haute dose. 
Vivant maintenant à Paris, à 90m d'une salle de taille tout à fait respectable et étant équipée d'une carte illimitée, je suis comblée.

Et j'aime bien partager... parce que comme le disait George Cukor "Le cinéma, c'est comme l'amour, quand c'est bien, c'est formidable, quand c'est pas bien, c'est pas mal quand même"