mardi 29 mai 2012

J'ai été voir... Cosmopolis


Je suis bien embêtée pour vous dire ce que j'ai pensé de Cosmopolis puisque je n'ai RIEN compris...

Cosmopolis est le genre de film qui divise la critique et les spectateurs. Je vous mets au défi de trouver un article négatif à son sujet (blog ciné ou magazine). "Chef d'oeuvre", "visionnaire", "génial": la bataille des superlatifs fait rage.

De mon côté, plus de la moitié des spectateurs a quitté la salle au bout d'une heure et l'autre moitié a échangé des regards d'incompréhension pendant le générique de fin.

Cosmopolis est adapté d'un roman de Don DeLillo. Cronenberg en a lui-même tiré un scénario (en 6 jours) basé sur les dialogues du livre repris mot pour mot.
Je n'avais pas vraiment apprécié A Dangerous Method mais il racontait quand même une histoire, il y avait un fil auquel se raccrocher.

Ici, j'ai bien saisi l'allusion à la fin du capitalisme et la dénonciation de la spéculation financière. Mais absolument sans queue ni tête...
La bande-annonce laissait pourtant présager de scènes d'action. Il n'y en a aucune, ça ne décolle jamais.

Pattinson enlève ses dents de vampire et incarne ce golden boy milliardaire qui se promène en limousine blindée dans un New York en émeute et veut aller se faire couper les cheveux (...)
Une galerie de personnages secondaires défilent dans sa voiture: Juliette Binoche, Mathieu Amalric, Samantha Morton (la Agatha de Minority Report qui pouvait prédire les futurs meurtres). Paul Giamatti arrive, lui, pour une scène finale incompréhensible elle aussi.

Etant quand même curieuse de comprendre ce que j'ai vu, j'invite au resto toute personne qui pourra m'éclairer...

La petite anecdote
Cosmopolis est sorti un vendredi en France puisqu'un film ne peut être en compétition à Cannes s'il est déjà sorti et il ne peut être diffusé qu'après sa projection sur les marches (qui avait lieu vendredi 25 pour le film de Cronenberg)
Pour en savoir plus sur pourquoi les films sortent le mercredi en France, c'est ici.

Infos pratiques
Cosmopolis
sorti le 25 mai 2012 en France
réalisateur: David Cronenberg
avec: Robert Pattinson, Juliette Binoche, Mathieu Amalric, Samantha Morton, Paul Giamatti
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19332064&cfilm=143756.html 


lundi 28 mai 2012

J'ai été voir... De Rouille et d'Os



La rouille et l'os, c'est le goût qu'on a dans la bouche après avoir reçu un gros coup de poing. 
Et Jacques Audiard sait donner ces coups-là... 
En interview, il explique qu'après Un Prophète et les mois de tournage en prison, il avait souhaité tourner un film en extérieur, avec des personnages féminins. Il a choisi d'adapter (très librement) deux nouvelles de Craig Davidson et livre un film lumineux, De Rouille et d'Os.

Ali et Stéphanie se rencontrent à Antibes. Il s'est réfugié dans le Sud pour tenter de recommencer une vie avec son petit garçon. Il est un peu paumé et plutôt violent. Stéphanie est dresseuse d'orques à Marineland. Elle est forte et belle. Il faudra un drame pour les rapprocher, ils vont ensuite s'aider et s'aimer, comme ils peuvent.

La brutalité est au coeur du film et Audiard ne nous épargne pas. Mais il réussit à ne pas basculer dans le voyeurisme ou la gratuité. Ali est violent comme un animal peut l'être. Il y a une pudeur dans la manière dont l'histoire est racontée qui rend délicats même les personnages les plus agressifs.

On est parfois un peu perdu dans la narration, sans trop savoir où on nous emmène. On se laisse emporter par ces images claires et lumineuses. Et puis au fur et à mesure, on y voit plus clair. C'est le grand talent d'Audiard qui nous livre ses personnages petit à petit et fait monter progressivement l'intensité du film.

De Rouille et d'Os est une histoire d'amour. Bancale parce que les deux amoureux en question ne sont pas sortis indemnes des épreuves qu'ils ont traversé. Ils ont tous les deux leur part de rage et leur part de douceur. C'est justement cet équilibre entre force et fragilité qui tient le spectateur en haleine.

Pour porter cette histoire, Audiard a fait appel à Marion Cotillard, avec qui il avait envie de travailler depuis longtemps, et Matthias Schoenaerts, la révélation belge de Bullhead.
Je suis loin d'être une fan de Marion Cotillard mais il faut ici admirer son talent. Sans fard ni fioriture, elle incarne avec beaucoup de subtilité cette Stéphanie qui se reconstruit à la force du poignet et du coeur. Schoenaert prête son physique de masse à Ali, grosse brute pas vraiment méchante qui apprend peu à peu à se méfier de lui-même.

Avec De Rouille et d'Os, Audiard nous prend délicatement par les tripes...

La petite anecdote
Marion Cotillard, déjà engagée sur le prochain Batman The Dark Knight Rises, n'était pas autorisée à démarrer un autre film. Elle a dû mentir sur les dates et le tournage a débuté en cachette.

Infos pratiques
De Rouille et d'Os
sorti le 17 mai 2012 en France
réalisateur: Jacques Audiard
avec: Marion Cotillard, Matthias Schoenaert, Corinne Masiera
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19329165&cfilm=172976.html

lundi 21 mai 2012

J'ai été voir... Moonrise Kingdom


Bienvenue dans l'univers bizarre et poétique de Wes Anderson.
Le réalisateur de Fantastique Mr Fox (film d'animation génial sorti en 2009) rassemble sa troupe habituelle d'acteurs et invite de nouveaux camarades à jouer dans sa nouvelle fable.

On y rencontre Sam et Suzy, deux jeunes adolescents qui décident de s'enfuir ensemble pour s'aimer tranquillement. Une fine équipe se met alors à leur recherche.

Ce petit résumé ne vous donne absolument aucune idée de ce à quoi ressemble Moonrise Kingdom. Car si l'histoire a son importance, c'est surtout au niveau visuel que le film est très réussi.
Pour ceux qui ont vu d'autres films de Wes Anderson comme A bord du Darjeeling Limited ou La Vie Aquatique, vous retrouverez ce qui les rend si particuliers. A commencer par la lumière, un peu comme si tout le film avait été tourné avec l'appli Instagram.
Cela dit le scénario tient la route et donne un fil rouge solide à l'histoire. Roman Coppola (fils de Francis Ford et frère de Sofia) est co-scénariste pour la 2ème fois avec Anderson.

L'histoire ayant lieu en 1965, tout est coloré et vintage, des costumes aux éléments de décoration des maisons en passant par la voiture du shérif local.

Anderson nous transporte avec beaucoup de douceur dans cette aventure avec un grand A dont les héros sont des enfants amoureux. Comme ce sont des enfants et qu'ils sont amoureux, tout est possible. Ils s'échappent de ce monde d'adultes trop coincé et qui ne les comprend pas.

La BO d'Alexandre Desplat est très agréable, entre musique classique et morceaux plus folk. Restez d'ailleurs jusqu'à la fin du générique, un petit clin d'oeil au compositeur vous attend.

Si les enfants sont au coeur de l'histoire, les acteurs stars se trouvent parmi les adultes.
Bill Murray collabore pour la 6ème fois avec Anderson, qui arrive toujours à lui trouver des rôles de gentil dingo à côté de ses pompes.
Bruce Willis est excellent et à contre-emploi de ses rôle habituels. Edward Norton super en grand dadais voulant (trop) bien faire.
Et Tilda Swinton incarne parfaitement les services sociaux lors d'apparitions brèves mais très drôles.
Tout ce petit monde a monté les marches la semaine dernière puisque Moonrise Kingdom était le film d'ouverture (en compétition) du 65ème festival de Cannes.

Anderson reprend les thèmes de l'enfance et de la famille qui lui sont chers et nous livre un film d'aventure très bien construit, qui nous fait passer du rire aux larmes en un instant.

Bizarre, romantique, touchant, drôle, spirituel et délicat, un peu tout ça à la fois...
Si vous êtes prêt à vous immerger dans l'imaginaire un peu spécial d'un réalisateur doué pour faire remonter vos propres souvenirs d'enfance, foncez.

La petite anecdote
Vous voulez vous aussi vous enfuir au même endroit que Sam et Suzy? le film a été tourné en grande partie sur l'Ile Prudence, dans la baie de Narragansett, au Nord-Est des Etats-Unis.

Infos pratiques
Moonrise Kingdom
sorti le 16 mai 2012 en France
réalisateur: Wes Anderson
avec: Bill Murray, Frances McDormand, Bruce Willis, Edward Norton, Tilda Swinton
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19317290&cfilm=187864.html

vendredi 18 mai 2012

J'ai été voir... Indian Palace


Spécialité britannique n°1: l'humour au second degré (à égalité avec le fish & chips)
Exemple réussi: Indian Palace.

C'est l'histoire d'un hôtel en Inde qu'un jeune rêveur veut transformer en maison pour seniors britanniques. S'y rencontrent des sexagénaires hauts en couleurs, qui sont tous en quête de quelque chose...

L'élément principal du film, c'est l'Inde et ce fameux hôtel (le "Best Exotic Marigold Hotel for the elderly and beautiful" qui a donné le titre du film en anglais). On plonge tête la première dans la foule, les couleurs, le bruit de Jaïpour. Le film partant du principe que les personnes âgées ne recherchent pas nécessairement le calme dans lequel on essaie de les confiner en Occident, l'activité grouillante de l'Inde est palpable.

Pour camper son équipe de séniors, le réalisateur John Madden (Shakespeare in Love, L'Affaire Rachel Singer) s'est tout simplement entouré de ce qui se fait de mieux en terme d'acteurs de plus de 60 ans au pays de Sa Majesté. Grâce à ce casting impeccable, les personnages deviennent extrêmement attachants et vrais.
Judi Dench (M dans les derniers James Bond, récemment dans My Week with Marilyn) rayonne, Maggie Smith (Harry Potter, Gosford Park  et la série Downtown Abbey) est hilarante, Tom Wilkinson est très touchant. Quant à Bill Nighy (Love Actually, Good Morning England), il est comme d'habitude irrésistible et "so british".
Certes, sept personnages principaux, plus Dev Patel qui joue le doux dingue qui tente de manager cet hôtel, ça fait beaucoup. On ne creuse pas en profondeur les histoires de chacun.

Mais cette galerie de personnages permet à Madden de nous proposer différentes réponses à la question: "Comment envisage-t-on son avenir quand on sait que la majeure partie de sa vie est déjà passée?"
De façon légère mais sensible, plusieurs aspects de la vieillesse sont abordés.
La vieillesse qui fait peur et qu'on cherche à repousser mais qui est traitée ici de façon franche et si drôle. 

Car si le scénario n'échappe pas à quelques (rares) lenteurs, elles sont largement compensées par les éclats de rire et le charme qui se dégage de cette histoire.

Allez-y! et si vous pouvez, emmenez vos (grands) parents avec vous.
Et tant que vous y êtes, invitez-les au resto indien dans la foulée...

La petite anecdote
La moyenne d'âge du casting est de 68 ans.

Infos pratiques
Indian Palace
sorti le 9 mai 2012 en France
réalisateur: John Madden
avec: Judi Dench, Tom Wilkinson, Bill Nighy, Dev Patel, Maggie Smith, Celia Imrie, Penelope Wilton, Tena Desae

lundi 14 mai 2012

J'ai été voir... W.E. Wallis & Edward


Les petites filles aiment les contes de fées.
Donc quand une petite fille, devenue pop star mondiale, a les moyens de se payer un film de sa poche, elle raconte le conte de fées qui la fascine.

Dans W.E. Wallis & Edward, Madonna nous raconte l'histoire de Wallis Simpson, un américaine doublement divorcée pour qui le roi d'Angleterre Edward VIII a abdiqué en 1936.
Si vous avez vu Le Discours d'un Roi, vous êtes familier de l'histoire puisque c'est suite à cette abdication que George VI devient roi à la place de son frère.
Pour faire résonner cette histoire d'amour qualifiée de "la plus grande du XXème siècle", le scénario relate également la vie d'une jeune femme new-yorkaise qui se passionne en 1998 pour la vente aux enchères des objets ayant appartenu au couple.

Madonna est fascinée par cette saga romantique et elle nous la raconte avec un manque certain d'objectivité mais avec beaucoup de sincérité.
Elle a fait son travail de documentation et de recherche et s'est entouré de spécialistes pour créer un environnement très détaillé et très fidèle. W.E. Wallis & Edward a d'ailleurs été nommé pour ses costumes aux Oscars 2012.
Cependant, le film fait preuve de naïveté puisque certains aspects historiques sont tout simplement esquivés, notamment les liens entre le couple et le régime nazi.

W.E. Wallis & Edward n'est pas un énième biopic, il est la version fantasmée de l'histoire selon sa réalisatrice. Le résultat est un film guimauve tendance cul-cul la praline avec des airs de défilé de mode.
J'y ai pourtant mis de la bonne volonté en allant le voir un dimanche soir, moment où mon temps de cerveau disponible pour un film de fille est au maximum.

Mais le métier de Madonna, ce n'est pas réalisatrice de films. Elle a beau se raccrocher à quelques effets visuels pas très réussis comme tourner les flash-backs en Super 8 ou faire de très gros plans sur les visages quand on entre dans l'intimité des personnages, ça ne fonctionne pas. Elle s'est sans doute fait très plaisir à reconstituer une sorte de musée à la mémoire de cette histoire d'amour qui la fait rêver.

Dans ces décors, les acteurs tentent de s'en sortir mais ne font pas d'étincelles.
Abbie Cornish est très froide et je n'ai pas réussi à m'attacher à son personnage.
James d'Arcy est loin d'avoir la prestance du prince charmant.
Andrea Riseborough est Wallis Simpon et elle sort son épingle du jeu en prenant plaisir au milieu de tous ces costumes.

On était en droit d'attendre une BO solide de la part de Madonna. Raté... c'est plein de violons et mielleux à souhait.
Elle a pourtant reçu le Golden Globe de la meilleure chanson pour le titre qui passe en 2ème partie du générique de fin.

Bof bof donc, même pour un dimanche soir...

La petite anecdote
Abbie Cornish et Oscar Isaac ont déjà joué ensemble, dans un fil très très différent de celui-ci. Il étaient tous les deux au générique de Sucker Punch de Zach Snyder en 2011!...

Infos pratiques
W.E. Wallis & Edward
sorti le 9 mai 2012 en France
réalisatrice: Madonna
avec: Abbie Cornish, Andrea Riseborough, James d'Arcy, Oscar Isaac
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19305173&cfilm=178189.html

jeudi 10 mai 2012

J'ai été voir... Dark Shadows


Tim Burton is back!... 2012 est même une année forte pour le réalisateur puisque, outre Dark Shadows  et l'expo à la Cinémathèque jusqu'au 5 août, un film d'animation (Frankenweenie) sortira à l'automne et il est producteur du très attendu (par moi) Abraham Linclon: chasseur de vampires.

Burton retrouve ici son équipe habituelle: c'est sa 8ème collaboration avec Johnny Depp, la 7ème avec sa femme Helena Bonham Carter.
Il retrouve également un univers qu'il affectionne, celui des monstres.

Barnabas Collins a été transformé en vampire XVIIème siècle par une sorcière qu'il n'aurait pas dû contrarier. Il se réveille en 1972, rencontre ses héritiers et décide de sauver ce qui reste de l'empire familial.


Quand on connaît le goût de Tim Burton pour les créatures étranges, ce n'est pas une surprise de le voir adapter cette série télé américaine des années 60 peuplée de "freaks" en tous genres.


Pas de doute au niveau esthétique, on est bien dans un film de Tim Burton. Le contraste entre le personnage du XVIIème et l'environnement seventies donne un mélange des genres très abouti et plutôt drôle. La BO est également très bien.


Provenant d'une série télé de 1225 épisodes, les membres de la famille Collins ont évidemment chacun leur histoire et leurs caractéristiques que Burton n'exploite pas à fond. Certains rebondissements de l'histoire tombent carrément à plein faute de savoir d'où ils proviennent.


Le principal problème de Dark Shadows est que le scénario est très très léger. On s'ennuie ferme dans de longue séquences, certes plutôt jolies et sans doute techniquement très bien filmées mais qui traînent sérieusement en longueur.
Les Collins de Dark Shadows font figure de galerie de personnages là où la dynamique de La Famille Adams reposait sur les interactions entre les membres de la famille, aussi bizarroïdes soient-ils.

Pour une fois, Johnny Depp n'est pas le seul à faire son show devant la caméra de Tim Burton. Il est plus en retenue et laisse la place à ses petits camarades seconds rôles (ils sont nombreux) et notamment à Michelle Pfeiffer, superbe.
Eva Green campe la méchante sorcière et je l'ai trouvée très rigide, un peu comme une marionnette aux yeux constamment écarquillés. Les effets visuels de la scène finale viennent d'ailleurs conforter cette sensation...


Enfin ce qui fait cruellement défaut à ce film, c'est l'humour décalé qui aurait pu faire passer tout le reste (comme dans Beetlejuice ou Mars Attacks). A part quelques petites blagues très téléphonées, le reste tombe à plat.
Pendant deux heures, on attend le grain de folie, le moment où le film va s'emballer et partir en n'importe quoi "burtonien". Mais non... dommage...


La petite anecdote:
Certains acteurs de la série originale Dark Shadows ont participé au tournage puisqu'ils font partie de la foule dans la scène du bal.

Infos pratiques:
Dark Shadows
sorti le 9 mai 2012 en France
réalisateur: Tim Burton
avec: Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Eva Green, Chloë Grace Moretz
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19320042&cfilm=130298.html

vendredi 4 mai 2012

J'ai été voir... Margin Call


Margin Call risque fort de passer inaperçu faute de promo et c'est bien dommage. Les adeptes du téléchargement l'auront peut-être déjà vu puisqu'il semble q'une très bonne version soit disponible depuis plusieurs mois déjà...

Margin Call raconte la journée d'une banque d'affaires, la veille du krach boursier en 2008.

Là où on tape d'habitude sur les traders pour leur faire porter toutes sortes de responsabilités de la crise, le réalisateur J.C Chandor nous décrit au contraire des personnes, leur métier et le système plus que bancal dans lequel ils évoluent. Et bien sûr, leur marge de manoeuvre...

Vu le sujet du film (banques d'affaires, bourse, etc.) j'avais un peu peur d'être noyée sous les termes techniques financiers. Ce n'est pas du tout le cas et n'attendez pas d'ailleurs d'explication approfondie des mécanismes de la finance. On comprend tout de même à quel point les banquiers ont joué aux apprentis sorciers et se rendent compte qu'après avoir gagné beaucoup d'argent, la situation est sur le point de leur exploser au visage.

L'ambiance de Margin Call est froide, quasi glaciale. Les big boss ne comprennent pas ce que font leurs employés et les conséquences réelles des décisions prises sont à peine abordées.
C'est un film à petit budget et c'est tant mieux. Pas besoin de grand chose pour créer la bonne atmosphère.

En revanche, il faut des acteurs solides et à ce niveau, on est servis.
Kevin Spacey est impérial en manager loyal mais presque dépassé. Jeremy Irons est un PDG très charismatique qui prend des décisions qui pèsent plusieurs milliards de dollars comme s'il choisissait la couleur de sa cravate.
Et on se rend compte à quel point tout le reste du casting est bon quand on se dit qu'on aimerait voir davantage leurs personnages: Zachary Quinto (Sylar dans Heroes), Paul Bettany, Demi Moore, Stanley Tucci, Simon Baker (The Mentalist)...

J'aime quand le cinéma ne prend pas les spectateurs pour des idiots et qu'il laisse la porte ouverte aux interprétations personnelles. Chacun se fera donc un avis sur la part de responsabilité de chaque maillon de la chaîne.

J.C Chandor signe un premier film très solide sous forme de huis-clos (on est quasiment tout le temps dans le building new-yorkais de la firme) qui nous embarque avec sang-froid dans un monde où les échelles sont bouleversées et où les jeux de pouvoirs sont immenses.

La petite anecdote:
Le nom du PDG joué par Jeremy Irons, John Tuld, est une référence à Richard S. Fuld, l'ex-PDG de Lehman Brothers, établissement qui a fait faillite en 2008.

Infos pratiques
Margin Call
sorti le 2 mai 2012 en France
réalisateur: J.C Chandor
avec: Stanley Tucci, Zachary Quinto, Demi Moore, Kevin Spacey, Jeremy Irons, Simon Baker, Paul Bettany
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19309520&cfilm=181773.html

jeudi 3 mai 2012

J'ai été voir... Avengers


Si vous aimez les films de super-héros, vous allez être servis...
Avengers, c'est la réunion de Iron Man, Thor, Hulk, Captain America, Oeil de Faucon et la Veuve Noire qui sont appelés au secours pour... sauver la planète.

Avengers fait partie d'un grand projet étalé sur plusieurs films et démarré il y a presque 6 ans par Marvel. Tous les super-héros ont été présentés au public via des films comme Iron Man et Iron Man 2, L'Incroyable Hulk, Captain America, et récemment Thor dans le but de les rassembler ensuite dans Avengers. On sait d'où ils viennent, quels sont leurs points forts et faibles, bref, on les connaît déjà.

Vous imaginez bien que les moyens sont à l'échelle du projet: casting de luxe, budget de 220 millions de $, la ville de Cleveland en partie paralysée pour le tournage de la scène finale, des effets spéciaux gargantuesques, une promo étalée sur plusieurs mois et qui casse les records (13.7 millions de téléchargements de la bande-annonce), etc
La bonne nouvelle c'est que le résultat est à la hauteur!

J'aime ce genre de film à condition:
1. que le scénario ne soit pas trop tarabiscoté
2. que les scènes d'actions soient réussies
3. que le film ne se prenne pas au sérieux

Pour Avengers:
1. le réalisateur Joss Whedon à réussi à combiner une histoire qui fait cohabiter les six héros (et quelques personnages parallèles) tout en leur laissant leur place. Après avoir planté le décor, on se retrouve plongé dans l'action e on ne reprend son souffle que 2h plus tard.
2. 3D oblige, les effets visuels sont impressionnants. Quatre des six héros ont des pouvoirs (l'un d'entre eux est même un demi-dieu) ce qui garantit des scènes d'action plutôt costauds. Surtout, ces combats sont filmés de manière fluide: ça ne bouge pas dans tous les sens et c'est tant mieux.
3. la grande réussite de Avengers est là: le film est très drôle. Iron Man ne faillit pas et apporte une dose de second degré, même Hulk devient comique. J'ai sans doute raté nombre d'entre elles mais les références à l'univers de comics et au monde du cinéma sont nombreuses et bien trouvées.

Certains diront sans doute qu'il manque un message, que les comics de Marvel sont plus profonds et plus riches. Je pense que Whedon a du faire des choix et qu'il s'en sort haut la main. Après un petit tour sur quelques blogs, même les geeks les plus fans de Marvel (et donc les plus sceptiques avant la sortie) ont été agréablement surpris.

Un petit reproche puisque tout ne peut pas être parfait: le méchant n'est pas complètement crédible selon moi. Outre son ridicule casque à cornes, il ne fait clairement pas le poids face à l'équipe des vengeurs.

Pour finir sur les acteurs, on notera la combinaison super moulante en cuir de Scarlett Johansson (pour certains, cette combinaison est à elle seule une raison d'aller voir le film). Surtout, Mark Ruffalo reprend le rôle de Hulk et il colle parfaitement au personnage de scientifique torturé. Et Samuel L. Jackson est, comme d'habitude, au top.

Avengers est donc un film de grand spectacle et il n'y a pas de raison de bouder son plaisir.

La petite anecdote
C'est presque le premier film du réalisateur Joss Whedon qui a travaillé sur de nombreux scénarios (Toy Story, Alien: la résurrection) mais qui est surtout connu pour avoir créé la série Buffy contre les vampires.

Infos pratiques
Avengers
sorti le 25 avril 2012 en France
réalisateur: Joss Whedon
avec: Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, Mark Ruffalo, Samuel L. Jackson, Chris Hemsworth, Jeremy Renner
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19314006&cfilm=130440.html