mercredi 9 novembre 2016

Doctor Strange


Nouveau venu dans l'univers ciné du studio Marvel (Avengers, Les Gardiens de la Galaxie, Thor, Deadpool...): Stephen Strange et ses pouvoirs flirtant avec la magie.

Le neurochirurgien new-yorkais Stephen Strange découvre un monde mystique qui pourrait bien être son seul salut.

Plongée dans un monde ésotérico-shaolin pour ce nouveau film de super-héros. En projet depuis plus de 30 ans, l'adaptation du comic était attendue de pied ferme.
Marvel met en place la recette qui a fait son succès depuis 13 films: un univers riche dont est extraite une synthèse (que les fans trouvent réductrice), une star pour jouer le rôle principal (Benedict Cumberbatch, vu dans la série Sherlock Holmes mais aussi dans Imitation Game ), du grand spectacle au niveau des effets spéciaux et une petite pointe d'humour pour faire glisser le tout.

On en prend plein les yeux: le réalisateur Scott Derrickson multiplie les effets tunnels, miroirs et autres délires oniriques. Plus d'une fois la réalité se retrouve la tête en bas et nous avec. 
L'identité visuelle du personnage de Strange est également réussie avec cette cape rouge qui, à elle seule, a demandé le travail de 20 personnes (18 exemplaires ont été créés).

On ne sort pourtant jamais de clous dans ces méga-productions US. Le réalisateur semble bridé et Doctor Strange ne surprend que peu. Sa narration est très linéaire, sans choc majeur. Si bien qu'on n'échappe pas à la sensation d'un "nième film de super-héros". Après tout, la formule marche, pourquoi en changer?...

Cumberbatch, très charismatique, est l'interprète idéal, menant peu à peu l'égoïste Doctor Strange vers une quête plus humaniste.
Les seconds rôles sont également castés au millimètre. L'androgynie de Tilda Swinton (Only Lovers Left Alive) qui joue l'Ancien, la girlfriend parfaite Rachel McAdams ou encore le méchant aux airs de Viking Mad Mikkelsen (vu dans Royal Affair)

Doctor Strange est un nouveau blockbuster made in Marvel. Ensorcelés? Non. Divertis? Oui, comme d'habitude...

La petite anecdote:
Lors d'une année sabbatique, Benedict Cumberbatch avait passé un an de bénévolat en tant que professeur d'anglais au Népal dans un monastère bouddhiste.

Note:
3/5

Infos pratiques:
Doctor Strange
sorti le 26 octobre 2016 en France 
réalisateur: Scott Derickson
avec: Benedict Cumberbatch, Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams

Miss Peregrine et les Enfants Particuliers


Nouveau Tim Burton = grands espoirs, souvent déçus pour ces derniers films (Dark Shadows, Alice au Pays des Merveilles).

A la mort de son grand-père Jacob suit un faisceau d'indices qui l'amène sur une île galloise... particulière.

Le roman de Ransom Riggs ne pouvait pas rêver d'un autre réalisateur. Burton dit lui-même qu'il a aimé le livre avant même de l'avoir lu. La démarche (Riggs a construit son histoire à partir de vieilles photos chinées) est proche de sa propre façon de travailler.

Histoire sur mesure donc et volonté d'attirer de nombreux spectateurs pour un début de franchise (Riggs a déjà écrit le 2ème tome). Sauf qu'à vouloir contenter le plus grand nombre, le cinéma de Burton perd en mordant. Les monstres semblent bien sortis d'un cauchemar d'enfant. Mais le mélange lugubre/grand public donne un résultat bancal.

Burton cultive ses thèmes favoris: phobie de la réalité, acceptation de la différence et culte du bizarre. 
Il y insuffle une certaine poésie, même s'il n'est pas aidé par la BO banale. Pour une fois, ce n'est pas Dany Elfman qui l'accompagne mais le duo Michaël Highman - Matthew Margeson. 
Miss Peregrine reste une réussite visuelle, notamment grâce aux costumes de Coleen Atwood (dont c'est la 11ème collaboration avec Burton).

Le réalisateur excelle à installer un sentiment d'étrangeté dès le démarrage du film. Mais le rythme ne décolle pas et on peine à s'émouvoir.

Côté acteurs, Eva Green (révélée dans Casino Royale) campe Miss Peregrine, sorte de Mary Poppins excentrique. Le personnage à la fois drôle, mystérieux et protecteur colle à la belle actrice même si elle en fait parfois un peu trop. Tout comme Samuel L. Jackson qui joue le méchant Barron: too much.

Burton signe donc une féerie ténébreuse moyenne qui ne parvient pas à emballer. On attendra - au risque d'être à nouveau déçu - le prochain Burton, peut-être l'adaptation annoncée de Dumbo.

La petite anecdote:
La maison de Miss Peregrine existe réellement: elle s'appelle Torenhof et est située à Anvers en Belgique.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
Miss Peregrine et les Enfants Particuliers
sorti le 5 octobre 2016 en France
réalisateur: Tim Burton
avec: Eva Green, Samuel L. Jackson, Asa Butterfield


lundi 7 novembre 2016

L'Odyssée


Chaussez votre bonnet rouge, le commandant Cousteau est de retour.

Cousteau et ses aventures: marines, d'entrepreneur, de star et autres...

Jérôme Salle (Zulu, Largo Winch) s'attaque à un monstre sacré. L'idée initiale lui est venue quand il s'est rendu compte que son fils ne connaissait pas Cousteau alors que pour sa génération à lui, il était une légende. Il a alors monté le projet de ce biopic et tenté d'en éviter les écueils. 

Le scénario mise sur un récit chronologique qui nous permet de suivre les évolutions des personnages et de leurs relations.
Salle a choisi d'accorder une grande importance à la relation entre Cousteau et son fils Philippe, notamment après avoir rencontré Pierre Niney qui interprète ce dernier. D'autres personnages gravitent autour d'eux en révélateurs de certains traits de caractère: sa femme Simone (jouée par Audrey Tautou), son autre fils, etc.

On découvre un Cousteau ambitieux, égoïste, homme à femmes. Mais aussi un homme passionné, habité par son projet et par une mission dont il se sent investi. Multi-facette car tantôt dur et profondément égoïste puis blessé et finalement plus ouvert que prévu.
Grâce à son fils, Cousteau s'ouvre (sur le tard, dans les années 80) aux problématiques environnementales alors qu'il a dans un premier temps été financé par des pétroliers qu'il a aidé dans leurs opérations de forage. Dans cet aspect Cousteau est un témoin d'une époque où l'on pensait les ressources naturelles inépuisables.

Lambert Wilson rate son entrée en matière: son Cousteau jeune est sur joué et on craint pour le reste du film. Ça s'améliore quand le personnage vieillit. Wilson parvient à créer un équilibre entre ressemblance physique et sensibilité qui fonctionne finalement.
Pierre Niney est donc Philippe Cousteau, plein d'énergies contradictoires, de dynamisme et de volonté d'exister d'abord dans les yeux de son père.

Certaines prises de vue des éléments naturels sont grandioses, par exemple en Antarctique ou au milieu des requins. Entre ces séquences spectaculaires, le rythme peine à s'installer. 
Reste un film romanesque mais très convenu sur un personnage plus complexe qu'il n'y parait.

La petite anecdote:
Des effets spéciaux numériques ont été nécessaires. Pour positionner la Calypso dans les eaux glacées de l’Antarctique qui ne peuvent pas accueillir de bateaux en bois. Mais également (et c'est plus triste) pour ajouter des poissons dans les eaux méditerranéennes car ils se sont raréfiés depuis les années 70.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
L'Odyssée
sorti le 12 octobre 2016 en France
réalisateur: Jérôme Salle
avec: Lambert Wilson, Pierre Niney, Audrey Tautou