lundi 30 janvier 2012

J'ai été voir... The Descendants


George Clooney primé aux Golden Globes et nominé aux Oscars, une bande-annonce plutôt bien fichue et un mois de janvier vraiment pas terrible niveau sorties cinéma : j’étais plutôt enthousiaste avant d'aller voir The Descendants.

Clooney est Matt King, père de famille vivant à Hawaï. Sa femme vient d’avoir un grave accident et elle est dans le coma. En plus de devoir gérer ses filles ados dont il ne s’est jamais vraiment occupé, Matt doit superviser pour sa famille la vente d’un terrain paradisiaque hérité de ses ancêtres hawaïens.

Je ne vais pas commettre la même erreur que la bande-annonce et vous raconter les meilleurs moments du film… C’est très frustrant de connaître déjà les bonnes répliques et d’avoir à l’avance une idée de la façon dont le film va tourner.

Alexander Payne fait balancer son histoire entre les extrêmes : tragique/comique, lieux paradisiaques/météo dégueulasse, événements dramatiques/vie quotidienne banale, etc… Ces nuances sont dans l’ensemble agréables et donnent du relief à une histoire plutôt simple.

Grâce aux côtés comiques et aux répliques incisives, on ne tombe pas dans le mélo familial. Et parce que dans le Hawaï de The Descendants, il ne fait pas toujours beau et que les immeubles sont parfois franchement moches, Payne ne filme pas seulement des paysages de carte postale. Hawaï est d’ailleurs bien plus présente que par la toile de fond puisque le film traite aussi de la question de l’héritage.

Mais l’ensemble reste quand même un peu mou et pas très original…
Le film précédent de Payne, Sideways, était tiré d’un roman de Rex Pickett que j’avais beaucoup aimé. Le film en revanche m’avait un peu déçue (malgré un Paul Giamatti grandiose et les paysages superbes de la Nappa Valley…) Je vais donc essayer de trouver la nouvelle The Descendants de Kaui Hart Hemmings et voir si là encore l'original est meilleur que l’adaptation.

Le côté positif, c’est la performance de George Clooney. Pour une fois, on n’a pas envie d’être à sa place… A la fois grave et jouant d’autodérision, il construit un personnage complexe et, là aussi, tout en nuances.
Mérite-t-il l’Oscar pour autant ? D’autres acteurs ont déjà été récompensés pour de bons rôles dans des films qui l’étaient beaucoup moins (Kate Winslet dans The Reader par exemple)

Dans les seconds rôles, on notera quelques têtes connues dont Robert Forster sur lequel je n’arrête pas de tomber en ce moment (j’ai récemment revu Jackie Brown et un épisode des Experts : Manhattan dans lequel il apparaît). Agréable surprise de le voir donc ici en papi ronchon…

Ne courez donc pas voir The Descendants, vous ne perdrez pas grand-chose en le voyant en DVD (ou pas…)

La petite anecdote
Le film qui passe à la télé à la toute fin de The Descendants est La Marche de l’Empereur et la voix-off est celle de Morgan Freeman.

Infos pratiques
The Descendants
Sorti le 25 janvier 2012 en France
réalisateur: Alexander Payne
avec: George Clooney, Shailene Woodley, Robert Forster



vendredi 27 janvier 2012

J'ai été voir... A Dangerous Method



David Cronenberg fait sa psychanalyse. Ou plutôt, il signe sa première reconstitution historique et elle a pour thème l’histoire des pères de cette discipline.

Sabrina Spielrein (Keira Knightley) est soignée à Zurich en 1904 par Carl Jung (Michael Fassbender) qui applique les nouvelles théories de Freud (Viggo Mortensen). Quand elle devient la maîtresse de l’un et la disciple de l’autre, les relations entre les deux hommes changent.

C’est le casting qui m’a attiré pour aller voir A Dangerous Method et je suis restée sur ma faim. Alors que le film parle de névroses, de sexualité et de séduction, il règne une ambiance guindée et ampoulée qui empêche les acteurs d’explorer à fond ces sujets.

Certes, Keira Knightley joue les scènes d’hystérie avec beaucoup d’énergie et elle est convaincante. En revanche une fois son personnage guéri, elle est coincée dans un corset et pas grand-chose ne se passe.
Quant à Mortensen, il est frigide (si tant est que cet adjectif puisse s’appliquer à un homme). Et Fassbender plutôt fade.

Tout est très bien rangé, propre et on sent que la reconstitution historique est très détaillée. Sauf qu’il semble que ce soit là la finalité du film. Passés les décors, les costumes d’époque et les moustaches bien taillées, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Peut-être que je ne suis pas assez familière des théories psychanalytiques pour comprendre tous les messages de A Dangerous Method. J’ai en tous cas trouvé l’ensemble un peu verbeux.

Le scénario est adapté d’une pièce de théâtre, elle-même adaptée d’un roman ; cela explique peut-être l’importance donnée aux discours plutôt qu’aux images. Moi, j’ai trouvé que c’était surtout au détriment de l’émotion.

La petite anecdote
A Dangerous Method compte un double oscarisé au générique : le compositeur Howard Shore, qui avait été récompensé pour le Seigneur des Anneaux. Il travaille avec Cronenberg depuis plus de 30 ans.

Infos pratiques
A Dangerous Method
sorti le 21 décembre 2011
réalisateur : David Cronenberg
avec : Keira Knightley, Michael Fassbender, Viggo Mortensen, Vincent Cassel

J'ai été voir... Millenium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes




On en parlait depuis plusieurs mois, voici enfin la version américaine, réalisée par David Fincher, du best-seller suédois de Stieg Larsson (plus de 60 millions d’exemplaires vendus).

Il y avait déjà eu une adaptation suédoise sortie en 2009 et très réussie, qui avait notamment révélé Noomi Rapace. J’attendais donc avec impatience de voir ce que les gros moyens américains allaient faire de cette histoire très… suédoise !

Mikael Blomkvist, journaliste d’investigation, est engagé par le magnat industriel Henrik Vanger pour enquêter sur la disparition de sa nièce dans les années 50. Il est aidé par Lisbeth Salander, une enquêtrice hors pair mais franchement asociale. Ils vont vite être plongés dans des histoires de famille et des crimes sauvages…

Quelle bonne idée d’avoir confié ce projet au réalisateur le plus « dark » d’Hollywood (Se7en, Fight Club et plus récemment, The Curious Case of Benjamin Button et The Social Network). Meurtres, viols, nazisme, Fincher est dans son élément ! Et avec lui aux manettes, on est sûrs de ne pas épargner le spectateur et de ne pas édulcorer le scénario.

La réussite du film, c’est de se centrer sur les personnages (surtout sur Lisbeth) plutôt que sur l’enquête.
Si vous n’avez pas lu le livre, vous risquez d’ailleurs d’être un peu perdu. Fincher colle (presque) exactement au roman et c’est sans doute indispensable pour que l’histoire tienne debout.
Mais malgré ses 2h40, c’est monté à toute allure donc si on n’est pas déjà un peu au courant de ce qui va se passer, on peut perdre pied.

Autre bon point : le tournage a eu lieu en Suède et ça contribue évidemment à l’ambiance générale. Le directeur de la photo (Jeff Cronenveth) est un habitué des équipes de Fincher et le résultat de son travail sur la lumière est super : elle crée un sentiment d’étouffement et de froideur glaciale. Sachant également que le tournage a eu lieu courant hiver 2010, le plus froid de ces 20 dernières années…

Millenium tourne autour de quelques personnages, d’où l’importance des acteurs.
Révélation et mention spéciale à Rooney Mara, qu’on avait déjà vu dans quelques scènes de The Social Network, mais qui est ici méconnaissable. Au-delà des tatouages, des piercings (réels) et des gros cuirs, elle crée une Lisbeth Salander à la fois super héroïne geek et vraie fille fragile.

Daniel Craig est Blomkvist et ça change de ne pas le voir rouler les mécaniques à la James Bond. Ici, il est effacé devant des personnages plus forts que lui. Lors d’une interview, une journaliste lui a même demandé ce que ça faisait d’être une James Bond Girl…

Quant à la distribution des seconds rôles, elle est sans faute. Christopher Plummer est brillant en vieil homme rongé par le remords et proche de la fin. La touche suédoise est également garantie par Stellan Skarsgard qui joue Martin Vanger avec juste ce qu’il faut de noirceur.

Dès le générique (magnifique), on est prévenus : âmes sensibles s’abstenir.
Préparez-vous à un film violent et à certaines scènes psychologiquement dérangeantes. Mais préparez-vous aussi à un film haletant et visuellement très réussi.

En espérant que le succès soit au rendez-vous et que l’équipe décide de rempiler pour les deux autres volets de la trilogie.

La petite anecdote
Vous aimez le look de Lisbeth ? Une collection en édition limitée a été designée pour H&M par Trish Summerville, la costumière du film.

Infos pratiques
Millenium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes
Sorti le 18 janvier 2012 en France
réalisateur : David Fincher
avec : Rooney Mara, Daniel Craig, Christopher Plummer, Stellan Skasgard





lundi 23 janvier 2012

J'ai été voir... L'Amour dure trois ans



A force de voir Beigbeder sur tous les écrans de télé pour faire la promo de son film, me voilà décidée à aller voir L’Amour dure trois ans. Tout le monde a lu le bouquin avant. Pas moi… Je savais pourtant de quoi il retournait (grosse promo on a dit) :

Juste après son divorce, Marc Marronnier écrit un livre satyrique qui s’intitule "L’Amour dure trois ans". Sauf qu’au moment où le bouquin est publié, Marc est retombé amoureux et à cause (grâce) d’Alice, il n’est plus très sûr de tout ce dont il était absolument certain auparavant.

Frédéric Beigbeder passe donc derrière la caméra pour la première fois pour réaliser l’adaptation de son propre roman, qui lui-même avait des penchants autobiographiques… (vous avez dit égocentrique ?)
L’Amour dure trois ans est une comédie romantique qui se veut un peu décalée, comme si en se mettant au 2nd degré, le réalisateur pensait éviter les foudres de ses collègues critiques de cinéma. Il y a cependant des moments assez drôles et des acteurs sympas. Mais il y a aussi des passages un peu pédants et d’autres franchement inutiles.

En fait, on dirait que le producteur a donné carte blanche à Beigbeder qui s’est dit: «Chouette ! je ne sais pas quand ça va m’arriver à nouveau donc je vais faire tout ce qui me passe par la tête et je vais demander à tous mes potes de jouer dans mon film !… » D’où une brochette de têtes connues qui font des apparitions qui ne servent pas à grand-chose (l’équipe du Grand Journal en tête)

Le côté sympa du film, il vient d’abord de Louise Bourgoin qui est super naturelle et qui rayonne dans ce rôle de fofolle qui lui va comme un gant.
Gaspard Proust, lui, joue les excès de Marc Marronnier en voulant ressembler à Frédéric Beigbeder. Ca marche plutôt bien, même si on a du mal à comprendre comment une nana comme Alice craque pour ce type-là : les phrases ampoulées et les citations c’est sympa, mais niveau séduction, on a vu mieux…
Pour les autres (JoeyStarr, Valérie Lemercier, Anny Duperey…) ce sont de petits rôles parfois un peu tirés par les cheveux et qui ne laisseront pas de grande trace dans leur filmographie.

En tous cas, on sent que tout le monde s’est bien marré à faire ce film et il s’en dégage du coup une certaine bonne humeur communicative. 
Allez-y si vous ne payez pas le ciné ou s’il fait froid dehors et que vous avez 2h à tuer. Sinon, vous pouvez vous abstenir…

La petite anecdote
Pour convaincre Beigbeder d’adapter lui-même son roman, les producteurs sont venus chez lui et lui ont offert un siège de réalisateur à son nom.

(Et parce que ça m’a fait sourire, la métaphore des Inrockuptibles pour décrire le film « comme la barbe à papa : agréable à déguster mais frisant l’inconsistance »)

Infos pratiques
L’Amour dure trois ans
Sorti le 18 janvier 2012 en France
Réalisateur : Frédéric Beigbeder
Avec : Gaspard Proust, Louise Bourgoin, JoeyStarr, Bernard Menez, Valérie Lemercier, Anny Duperey

lundi 16 janvier 2012

J'ai été voir... J. Edgar


J. Edgar raconte la vie de l’homme qui a créé puis dirigé le FBI pendant près de 50 ans. Aux premières loges (voire partie prenante) de l’histoire américaine, il cachait une personnalité complexe sous une carapace d’homme implacable.

Sur le papier, tout y est : le réalisateur célèbre (Clint Eastwood), le sujet passionnant (un personnage historique mystérieux, un demi-siècle d’histoire des Etats-Unis), des acteurs au sommet (Léonardo DiCaprio, Naomi Watts), un scénariste oscarisé (Dustin Lance Black, récompensé en 2009 pour Milk)...
C’est à se demander ce qui s’est passé pour en arriver à ces 2h15 que comptent J.Edgar.

Commençons par ce point : 2h15. Certes, la période historique dont il est question est vaste et riche. Mais la durée du film ne se justifie pas mais la quantité d’événements relatés mais par un rythme lent qui nous empêche de nous emballer et de faire passer le temps plus vite.

Clint Eastwood a choisi de raconter la vie de Hoover en le faisant lui-même écrire son histoire. On se balade donc entre le passé des souvenirs et un présent où le vieux directeur dicte ses mémoires à de jeunes scribes. Ces allers-retours dans le temps sont plutôt bien construits, et ne gênent pas, notamment grâce à un souci du détail au niveau des décors et des costumes. Surtout, on se rend rapidement compte que Hoover livre sa version de l’histoire, celle dont il aimerait qu’on se souvienne plutôt que l’exacte vérité.

Eastwood fait le choix de présenter la face cachée du personnage et le scénario se concentre donc sur les aspects privés de sa vie. En particulier sa relation avec sa mère puis celle, ambiguë, avec son bras droit, Clyde Tolson. A mon sens, ce focus sur le côté personnel se fait au détriment des éléments historiques et de témoignage. Je ne m’attendais pas à voir un documentaire sur le FBI mais il est tout de même très frustrant de sortit sans avoir l’impression d’en savoir plus sur cette institution.
Dans la presse et pour expliquer le contexte du film, on présente Hoover comme l’homme qui a côtoyé huit présidents des États-Unis, qui est parfois surnommé le « faiseur de rois ». Or le film ne nous donne rien à voir de cet aspect politique : on survole les événements historiques comme des péripéties et ne sait pas ce qui se passe dans le bureau ovale…

On assiste au récit de la vie d’un homme obsédé par le secret parce que rongé lui-même par l’amour qu’il éprouve pour un autre homme et que son éducation (et son époque) empêchent d’assumer publiquement. C’est tragique sans doute, mais même les ficelles psychologiques sont grosses et difficiles à avaler.

Clint Eastwood se débat peut-être avec une histoire mal ficelée mais il sait tirer le meilleur des acteurs qu’il dirige.
Léonardo DiCaprio habite J. Edgar Hoover et sait lui donner les mimiques qui le rendent vivant. Si on doit comparer les biopics dans lesquels il a joué, sa performance dans l’Aviator de Scorcese et tout de même un cran au-dessus. La faute peut-être ici au masque de plâtre et au maquillage destiné à le vieillir qui doivent sacrément gêner pour jouer.
Le bras droit / ami / amant est interprété par Armie Hammer, que l’on avait (doublement) vu dans The Social Network dans lequel il jouait les jumeaux Winkelvoss. Il est ici tout en retenue pour nous montrer l’amour et l’admiration de son personnage.
Enfin Naomi Watts est Helen Gandy, la secrétaire particulière de Hoover. Sur elle, le maquillage ne fait pas faux et elle arrive à véhiculer à la fois la tendresse et la fidélité pour cet homme avec qui elle a travaillé pendant 50 ans.

J’attendais J. Edgar avec impatience, en me disant que Au-delà n’avait été qu’une erreur de parcours de Clint Eastwood réalisateur. Mais le film est long et lent, et on s’ennuie en attendant qu’il se passe enfin quelque chose. Bref, c’est poussif.
Et c’est dommage qu’un sujet pareil n’ait pas été confié à un réalisateur plus ambitieux…

La petite anecdote
Reproduire le sol de granit du Ministère de la Justice, c’était trop cher. Le chef décorateur a donc pris le vrai sol en photo sous tous les angles et l’ont reproduit sur du contreplaqué.

Infos pratiques
J. Edgar
sorti le 11 janvier 2012
réalisateur : Clint Eastwood
avec : Léonardo DiCaprio, Naomi Watts, Armie Hammer, Judi Dench



J'ai été voir... Parlez-moi de vous


On avait beau me dire qu’il n’était pas terrible, j'ai eu envie de me faire ma propre idée. Eh bien je suis d'accord avec l'avis général...



Mélina anime à la radio une émission à succès pendant laquelle elle écoute et conseille les auditeurs qui lui racontent leurs problèmes. Mais dans la vraie vie elle est Claire Martin, quarantenaire névrosée et qui cherche à régler des comptes avec son passé compliqué.

J'aurai dû me méfier en voyant la population qui m'entourait dans la salle de cinéma: quasi exclusivement des femmes, moyenne d’âge 60 ans, venues à deux ou trois voir ce film "pas vulgaire et pas violent", bref "pas comme ces films de maintenant" (sic)

Moi j'y allais surtout pour Karin Viard (et un peu pour Nicolas Duvauchelle).
C'était la seule qui, selon moi, tirait son épingle du jeu dans Ma Part du Gâteau (film que je n'avais pas aimé). Et elle était très bien plus récemment dans Polisse.
Parlez-moi de vous est complètement centré sur ce personnage à double facette et le réalisateur Pierre Pinaud, dont c'est le premier film, compte vraiment sur Karin Viard pour que l'histoire fonctionne. Elle a beau donner tout ce qu'il faut et être à la limite du comique et de l'émotion, le reste ne suit pas.

Le scénario est tarabiscoté, peu vraisemblable et surtout on fait durer un suspens qui n'en est pas un. Quand on sourit, c'est donc aux dépens de cette femme pleine de névroses. A force de ne pas vouloir tomber dans le pathos et l’affectif, on se perd dans une distance qui nous empêche de nous attacher à ces personnages.
Il m'a manqué un message, une fin explosive ou une étincelle poétique, je ne sais pas mais il manque clairement de l'énergie dans tout ça.

A part ça, il reste Nicolas Duvauchelle. Si, comme moi, vous le trouvez suffisamment sexy pour passer outre le fait qu'il joue toujours un peu la même chose, vous ne serez pas complètement déçu(e) par Parlez-moi de vous

La petite anecdote
Le réalisateur Pierre Pinaud avait rencontré Karin Viard avant le tournage de Parlez-moi de vous : il était stagiaire sur le tournage des Enfants du Siècle et il devait aller chercher l’actrice chez elle tous les jours pour la conduire sur le tournage.

Infos pratiques
Parlez-moi de vous
sorti le 11 janvier 2012 en France
réalisateur : Pierre Pinaud
avec : Karin Viard, Nicolas Duvauchelle, Nadia Barentin

lundi 9 janvier 2012

J'ai été voir... Une Nuit



Récemment, je n'ai été emballée par aucun film policier français. J'écarte Polisse parce qu'il n'est pour moi pas dans la catégorie "polar" et je fais une exception pour A Bout Portant que j'avais trouvé très bien.

Une Nuit ne va pas me réconcilier avec le genre: le film n'est pas raté mais je ne le trouve pas réussi non plus...

Le titre se justifie puisqu'on suit pendant une nuit entière Simon Weiss (Roschdy Zem), commandant à la Brigade Mondaine et sa collègue d'une nuit (Sara Forestier). De boîte de nuit en club échangiste, Weiss récolte les informations et on assiste aux échanges tantôt musclés et tantôt tendres entre ces créatures de la nuit.

Premier reproche: le film est tourné en Haute Définition (HD), caméra au poing. Ça bouge donc beaucoup. Et quand 50% du film se passe à bord d'une voiture, on a vite l'estomac au bord des lèvres... Petit conseil pour ceux qui choisiront d'aller voir le film au cinéma: visez les places du fond de la salle.
Il semblerait que l'utilisation de cette caméra (toute petite, très maniable) ait permis d'accéder plus facilement dans les vrais lieux de la nuit parisienne, dont les noms n'ont d'ailleurs pas été changés. 

La description du monde de la nuit semble assez réaliste, sans caricature et très humain. On s'y plonge donc avec un plaisir presque canaille en se disant que tout ça se déroule tout près de chez nous. 
Pour ce côté réaliste, il faut remercier le coscénariste Simon Michaël, ancien flic et responsable pendant 15 ans des établissements de nuit de Paris.
Mais certains détails ne collent pas et ça vient gâcher l'impression d'ensemble (je ne vais pas les citer ici, je suis peut-être la seule que ça a gêné...)

Côté scénario, l'angle adopté est plutôt intéressant puisqu'on suit le personnage principal plutôt qu'une affaire en particulier. Ce polar penche plus du côté psychologique que du côté de l'action.

La part belle est donc laissée à Roschdy Zem qui est impeccable. Il ne nous donne pas à voir une grande palette d'expressions (son personnage est plutôt fermé) mais il nous emporte facilement avec lui.
Sara Forestier incarne quant à elle l'élément extérieur qui, tout comme le spectateur, découvre petit à petit ce qui se cache sous le "Paris by Night"...

Bref, il y a plein de bons points mais je n'ai pas réussi à m'emballer pour l'ensemble...

La petite anecdote
Le réalisateur Philippe Lefebvre a patrouillé aux côtés de vrais flics de La Mondaine afin d'obtenir des anecdotes authentiques qu'il a intégré au scénario.

Infos pratiques
Une Nuit
sorti le 4 janvier 2012 en France
réalisateur: Philippe Lefebvre
avec: Roschdy Zem, Sara Forestier, Samuel Le Bihan
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19263580&cfilm=190093.html 

samedi 7 janvier 2012

J'ai été voir... Take Shelter


2012, année apocalyptique? Avec Take Shelter, Jeff Nichols nous livre une variation sur le thème de la fin du monde.

Curtis LaForche, père de famille sans histoire, se met à rêver de violentes tempêtes et ces cauchemards vont le convaincre que la fin est proche. Il va donc faire ce qui lui semble approprié pour protéger sa femme et sa fille.

Take Shelter est un film étrange et il y règne cette atmosphère propre aux orages: lourde, électrique et sombre.

Malgré le thème, on n'est pas du tout ici dans le registre du film catastrophe puisque c'est dans la tête de Curtis que règne le chaos.
On n'assiste pas à un "show": Nichols préfère faire appel à notre imagination grâce à des suggestions afin de nous raconter sa tempête.

Jeff Nichols est le protégé de Terrence Malik et on sent vite qu'ils partagent un certain univers (visuel, symbolique...).
Est-ce Malik qui a recommandé Jessica Chastain (qui a joué dans Tree Of Life)?... en tous cas elle interprète avec beaucoup de justesse et de force l'épouse de Curtis. Elle est partagée entre l'inquiétude que lui inspire son mari et sa volonté de le soutenir.

Curtis, justement, c'est Michael Shannon et sa gueule facilement identifiable. Il est tout simplement immense dans ce rôle. Il habite ce personnage qui éprouve une terreur viscérale qui le pousse à agir de façon irrationnelle. On assiste impuissant d'un côté à l'ampleur des dégâts et de l'autre à son désir de comprendre ce qui lui arrive...

Moins catastrophe que Twister, moins mystique et plus digeste que Melancholia, aussi psychologiquement dérangeant mais moins violent que Shining... il y a un peu de tout ça dans Take Shelter.
Ça donne un film OVNI, et, pour être honnête, je ne suis pas vraiment capable de vous dire si j'ai aimé ou pas...
Take Shelter est indéniablement un film puissant et qui ne laisse pas indifférent. Il est encensé par la critique et il mérite que vous vous fassiez votre propre avis.

N'y allez cependant pas si vous avez besoin de vous remonter le moral. Mais si vous êtes prêt(e) à vous laisser embarquer et à vous faire secouer un peu, n'hésitez pas.

La petite anecdote
Parents d'une petite fille atteinte de surdité dans le film, les acteurs Michael Shannon et Jessica Chastain ont tous les deux pris des cours de langage des signes en dehors du plateau de tournage.

Infos pratiques
Take Shelter
sorti le 4 janvier 2012 en France
réalisateur: Jeff Nichols
avec: Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart

Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19258242&cfilm=189944.html

mercredi 4 janvier 2012

J'ai été voir... Killing Fields


Killing Fields est inspiré de faits réels et ça fait froid dans le dos.
Un duo de flics mène une enquête de meurtre qui va les mener hors de leur juridiction, jusqu'aux "fields", un marécage à la réputation lugubre.

Ce qui frappe dans ce film c'est que le décor fait entièrement partie de l'histoire: ce bayou texan a en effet un effet différent sur chacun des personnages mais il ne laisse personne indifférent. Et la réalisatrice Ami Canaan Mann (fille de Michaël Mann, réalisateur de Heat et Collatéral) a su créer une atmosphère glauque à souhait.

Mais elle ne va pas jusqu'au bout et c'est comme s'il manquait un cran dans la noirceur pour finir ce film comme il se devrait.
Pourtant la plupart des personnages sont de pathétiques bouseux et les méchants sont vraiment méchants. Mais non, il manque quelque chose...

En ressortant, je me suis dit que c'était une histoire pour la télé. C'est plutôt dans des séries télé style 'Les Experts' ou 'FBI: portés disparus' qu'on a l'habitude de voir des flics un peu cabossés courir après des vilains meurtriers tordus. Eh bien Killing Fields, c'est un peu comme un épisode de 2h, avec les moyens du cinéma (Papa Mann étant producteur, le financement a été simplifié).

Côté casting, c'est impeccable et c'est ce qui fait passer le reste.

Sam Worthington (Avatar, Last Night, L'Affaire Rachel Stinger) troque son accent australien d'origine contre celui du Texas et ça lui va comme un gant.

Son partenaire est joué par Jeffrey Dean Morgan, qui a un petit air de Javier Bardem et qu'on a déjà vu dans PS: I Love You et dans la série Grey's Anatomy. C'est donc un changement radical de registre puisqu'il incarne très justement un homme croyant, dédié à sa mission et au final très humain.

Mais c'est du côté des filles qu'on se régale vraiment.
Chloé Moretz, 14 ans, joue parfaitement une ado pas franchement aidée dans la vie et qui tente de s'en sortir tant bien que mal. Elle était au top dans Kick-Ass et a tourné avec Scorcese pour Hugo Cabret. En espérant qu'elle continue dans cette voie...

Et Jessica Chastain, que l'on voit partout en ce moment (Tree Of Life, La Couleur des Sentiments, Take Shelter), elle prend ici le contre-pied de ses rôles doux et maternels pour jouer une fliquette dure à cuire qui n'hésite pas à cogner en cas de besoin.

Killing Fields est donc un film avec de bons acteurs et une histoire de base qui avait un gros potentiel. Dommage qu'Ami Mann ne l'ait pas exploitée à fond car on reste un peu sur sa faim.

La petite anecdote
Le film n'a pas été tourné au Texas, où s'est déroulé le fait divers, mais en Louisiane. En effet, cet état offrait beaucoup plus d'avantages fiscaux.

Infos pratiques
Killing Fields
sorti le 28 décembre 2011 en France
réalisatrice: Ami Canaan Mann
avec: Sam Worthington, Jeffrey Dean Morgan, Jessica Chastain, Chloe Moretz
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19265899&cfilm=175594.html

lundi 2 janvier 2012

J'ai été voir... Happy New Year


1er janvier, 14h: j'ouvre un oeil.
Léger mal de tête.
Petit déjeuner et envoi massif de messages de bonne année.
Puis?... Ciné bien sûr, histoire de démarrer 2012 sur de bonnes bases. Happy New Year semble tout à fait indiqué.

Le pitch est rapide: Happy New Year retrace les histoires croisées d'une myriade de personnages qui fêtent la nouvelle année à New York.
Il y a tellement d'histoires et de personnages qu'il est impossible (et inutile) d'essayer d'en dire plus.

Le réalisateur est Garry Marshall, à qui on doit (entre autres) Pretty Woman et Valentine's Day. Ça donne tout de suite un ordre d'idée sur le ton du film: tout le monde est beau et tout est bien qui finit bien.

En fait, Happy New Year, c'est un peu comme quand on lit Gala chez le coiffeur. Une sorte de petit plaisir coupable...

Car l'intérêt n°1 du film, c'est le casting: une foule de stars se presse au portillon, à tel point qu'on se demande comment ils ont fait rentrer tous les noms sur l'affiche. Ce casting de luxe explique sans doute le budget de 56 millions de dollars...
C'est donc assez rigolo de reconnaître les têtes connues dans les tout petits rôles (mention spéciale à Alyssa Milano qui apparaît 10 secondes).

Parmi toutes ces vedettes, c'est à mon avis Michelle Pfeiffer qui s'en sort le mieux. Elle interprète une femme entre deux âges, plutôt pathétique et qui tente de reprendre sa vie en main au travers de ses résolutions de nouvelle année. Et, choc des générations oblige, c'est Zac Efron qui va l'aider.

Autre côté sympa, c'est New york. Je ne sais pas à quoi ressemble Time Square en vrai un soir de Nouvel An mais ça donne drôlement envie d'aller voir.

Il y a du rythme et même un peu de suspense, et on n'a pas le temps d'anticiper les rebondissements du scénario. Alors on se laisse porter par le déluge de clichés et de bons sentiments, le tout enrobé dans des paillettes et des confettis: ça passe tout seul.

Parce que franchement, un 1er janvier, on a le droit de vouloir laisser son cerveau au repos.
Alors si vous ne l'avez pas vu hier, vous avez raté la seule excuse valable... mais vous pourrez le regarder en DVD le 1er janvier 2013!

La petite anecdote:
Hector Elizondo est présent dans tous les films du réalisateur Garry Marshall, qui le considère comme son porte-bonheur.

Infos pratiques:
Happy New Year
sorti le 21 décembre 2011 en France
réalisateur: Garry Marshall
avec: Halle Berry, Jessica Biel, Jon Bon Jovi, Abigail Breslin, Chris 'Ludacris' Bridges, Robert De Niro, Josh Duhamel, Zac Efron, Hector Elizondo, Katherine Heigl, Ashton Kutcher, Seth Meyers, Lea Michele, Sarah Jessica Parker, Michelle Pfeiffer, Til Schweiger, Hilary Swank, Sofia Vergara
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19261482&cfilm=178084.html