vendredi 20 avril 2012

J'ai été voir... Rock'N'Love


Tout est dans le titre (français): Rock'N'Love. Les producteurs ont dû penser que le titre original You Instead était trop dur à comprendre...
Pas de mensonge sur la marchandise: une histoire d'amour sur fond de guitare électrique.

Pendant le festival T in the Park en Ecosse, Adam, star d'un groupe de rock américain, se retrouve menotté à Morello, chanteuse anglaise d'un groupe indé.

Certes le scénario n'est pas très élaboré et l'histoire qu'on nous raconte est plus que prévisible. Mais on s'en fout parce que l'intérêt du film, c'est le festival.

David McKenzie nous plonge tête la première dans ce grand délire fait de foule, de tentes, de boue et surtout... de musique.
Le film a été tourné en 4 jours pendant l'édition 2010 de T in the Park. Certaines scènes ressemblent donc davantage à du documentaire qu'à une fiction.

McKenzie échappe à la caricature de ces événements rock: soit drogues et violence soit kermesse peace & love. Il y a un peu des deux et donc une atmosphère très spéciale qui mélange fête, alcool, musique...
Un phrase du film résume bien l'idée: "Il y a 100 000 personnes. Rassemble 100 000 personnes sans la musique, tu as une émeute."

Le fait que certains vrais groupes soient parie prenante du film en renforce la crédibilité. N'ayant jamais participé à un tel festival, je ne peux que supposer, mais on dirait que Rock'N'Love est probablement le meilleur moyen d'assister à un de ces festivals sans y être.

On suit pendant 1h30 deux personnages charmants incarnés par deux acteurs très convaincants car ils n'en font jamais trop.
Les fans de Game of Thrones reconnaîtront Natalia Terra qui joue une sauvageonne dans la série. Elle a aussi figuré au casting de Harry Potter (elle jouait Tonks, la sorcière qui peut changer la couleur de ses cheveux).
Quant à Luke Treadaway, c'est un petit nouveau. Allociné m'informe qu'il a joué dans Killing Bono mais ma mémoire a dû le zapper.
Pour les seconds rôles, ils apportent la touche déjantée et glamour qui va bien. Surtout avec Tyko, l'autre moitié du groupe star et Mark, leur manager.

Rock'N'Love est donc un film pas très construit mais qui tire très bien parti de son environnement. Une façon plutôt fun de passer une heure trente...

La petite anecdote
Pour ceux qui souhaitent chausser leurs bottes en plastique, la prochaine édition du festival T in the Park aura lieu du 6 au 8 juillet à Kinross en Ecosse. Au programme: Snow Patrol, Florence + the Machine, Kasabian (qui figure dans le film), David Guetta, Calvin Harris, etc...
http://www.tinthepark.com/content/

Infos pratiques
Rock'N'Love
sorti le 18 avril 2012 en France
réalisateur: David McKenzie
avec: Luke Treadaway, Natalia Terra
Bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19315921&cfilm=196367.html

mercredi 18 avril 2012

J'ai été voir... Blanche Neige


Comment remettre au goût du jour les mythes et les légendes d'autrefois? Tarsem Singh tente l'expérience avec Blanche Neige, grand classique des contes de fées.

La princesse Blanche Neige est élevée par sa belle-mère fort peu sympathique et qui va tout faire pour occuper le trône à sa place. La rencontre avec un jeune prince va précipiter l'affrontement entre les deux femmes.

Comme dans  Raiponce ou Shrek, la princesse de Blanche Neige n'est pas une jeune fille sans défense qui attend patiemment qu'un prince de passage veuille bien la délivrer de son donjon. Ici, Blanche Neige décide de son destin et le film prend du coup des airs de parcours initiatique.
Autre côté moderne, le réalisateur multiplie les clins d'oeil au culte de la beauté et à la dictature de la jeunesse. Cela se fait via le personnage de la reine, habilement joué par Julia Roberts.

On croit d'ailleurs pendant un moment que la réinterprétation du conte va passer par un changement d'héroïne: la méchante belle-mère pourrait être au centre de l'histoire. On reste finalement dans le schéma classique et c'est un peu dommage.
Schéma classique mais il manque au film  la magie d'un Disney ou un humour plus poussé qui aurait pu le rendre plus intéressant.

Lily Collins (la fille du chanteur Phil Collins) joue cette nouvelle Blanche Neige et elle en a tous les traits physiques: cheveux (et sourcils) très noirs, peau blanche. Sauf qu'à côté d'une Julia Roberts en pleine forme, elle est bien transparente.
Vous avez déjà vu le prince, Armie Hammer: en double dans The Social Network où il jouait les jumeaux Winklevoss et grimé-vielli dans J. Edgar. Il met ici sa chevelure de sauveteur charmant et ne fait pas d'étincelles.

Tarsem Singh a voulu créer un univers visuel bien marqué, et j'ai trouvé le résultat mitigé. Les costumes sont réussis et plutôt impressionnants, mais les décors ressemblent à une version en carton d'un dessin animé.

Pour ré-inventer Blanche Neige, il faut faire plus que donner de nouveaux noms (et un nouveau job) aux nains. Il ne suffit pas non plus de donner une épée à Blanche Neige...
Malgré quelques bonnes trouvailles, on reste sur sa faim.

Je mise donc sur Blanche Neige et le Chasseur, autre version ciné, qui sort début juin et qui est sensé explorer la part sombre du conte.

La petite anecdote:
Quand le prince se rebelle: une scène a dû être réécrite car Armie Hammer a refusé de se raser le torse pour le film...

Infos pratiques:
Blanche Neige
sorti le 11 avril 2012 en France
réalisateur: Tarsem Singh
avec: Julia Roberts, Lily Collins, Armie Hammer
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19302849&cfilm=185932.html 

mardi 10 avril 2012

J'ai été voir... Titanic 3D


Il est de retour... Le film qui cumule tous les records ressort en 3D... 15 ans après (vous avez bien lu: 2012 - 1997 = 15)
Que faisiez-vous il y a 15 ans?... J'avais 14 ans et, comme beaucoup d'autres, j'ai vu Titanic deux fois au cinéma.
Cela fera donc une troisième fois... par curiosité pour voir ce que la 3D peut apporter;
parce que mine de rien, c'est un film culte (et que c'est plus sympa de le revoir au ciné qu'en DVD sur ma vieille télé); et aussi parce qu'il paraît que regarder des films tristes, c'est bon pour la santé! (cliquer ici pour en savoir plus)

Le scénario n'a pas changé: avril 1912, le Titanic, le plus grand paquebot jamais construit, réputé insubmersible, part de Southampton pour sa traversée inaugurale. Il n'arrivera jamais à New York...

A la fois film d'amour et film catastrophe, Titanic reste encore aujourd'hui l'un des films comptant le plus d'entrées (128 millions d'entrées aux US, 20 millions en France). Il est longtemps resté le film rapportant le plus d'argent (1,8 milliards $), récemment détrôné par Avatar de... James Cameron (2,7 milliards $).
Titanic  est l'un des trois seuls films ayant jamais remporté 11 oscars (avec Ben-Hur et Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi).
Il a coûté 200 millions $ (plus que le Titanic lui-même!) et les anecdotes de tournage donnent le vertige: un demi-Titanic reconstruit, un studio créé uniquement pour ce tournage, des milliers de figurants en costume d'époque...
Enfin, les effets spéciaux utilisés en 1997 marquaient le début de l'ère numérique.

Et la 3D dans tout ça? Et bien c'est plutôt réussi. Dans certaines scènes, on se prend carrément le décor en plein visage. Surtout, les ombres et les contrastes sont marqués et donnent tout simplement du relief à l'histoire, exactement ce que l'on demande à la 3D en fait. On est évidemment pas au niveau d'Avatar qui a été conçu en 3D mais la technologie apporte ici un vrai confort à un film qui n'a pas pris une ride.
Seul inconvénient, les lunettes, pour écraser sa petite larme, c'est pas pratique...

Car Titanic reste un drame efficace. Et c'est bien là que le film excelle. Toutes les technologies révolutionnaires utilisées sont là au service de l'expérience du spectateur: on en prend plein la vue. En 2012, on en prend plein la vue en 3D.

Alors si les ados qui ont 14 ans en 2012 ont l'occasion de voir Titanic au ciné, tant mieux.
Parce que le seul coup de vieux du film, c'est celui qu'il provoque chez nous. Mince, 15 ans...

La petite anecdote:
La re-sortie en 3D aurait pu être l'occasion pour James Cameron de corriger les nombreuses erreurs du film. Il n'a fait qu'une seule modification: un astrophysicien lui a signalé que le ciel de la nuit du naufrage ne correspondait pas à la disposition des étoiles la nuit du 15 avril 1912. C'est maintenant fidèle à la réalité...

Infos pratiques:
Titanic en 3D
sorti le 4 avril 2012
réalisateur: James Cameron
avec: Kate Winslet, Léonardo Di Caprio
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19263225&cfilm=5818.html 

J'ai été voir... Sur la piste du Marsupilami


Les BD de Franquin font partie des souvenirs d'enfance de beaucoup de spectateurs de cinéma; j'en fais partie. Le Marsupilami figure même en bonne place dans le classement de mes personnages préférés.
J'étais donc curieuse de voir ce qu'Alain Chabat allait en faire. Premier bon point, il ne s'agit pas de l'adaptation d'un album en particulier mais plutôt d'une nouvelle aventure dans l'environnement "Marsu".

Le journaliste Dan Geraldo (Alain Chabat) est envoyé en Palombie pour rencontrer la tribu Paya et réaliser un reportage sensé sauver sa carrière. Sur place, il est guidé par Pablito (Jamel Debbouze), un vétérinaire escroc. Dans la jungle, ils ne rencontreront pas seulement le Marsupilami...

Sur la piste du Marsupilami est un film que vous pouvez recommander sans grand danger à un large public. Votre petit cousin sera séduit par le Marsu qui ressemble à une grosse peluche*; votre pote aimera les blagues de Chabat et votre grand-mère appréciera l'atmosphère bon enfant de l'ensemble.

Que les fans de Chabat se rassurent, on n'est pas chez Disney. On retrouve l'univers de l'ex-Nul, les blagues parfois très limites, les clins-d'oeil astucieusement placés... Et surtout, de grands moments de n'importe-quoi!
Si on reconnaît tellement bien la patte Chabat, c'est sans doute qu'il recopie quasi à l'identique certains gags qui ont fait leur preuves, notamment dans Astérix & Obélix: Mission Cléopatre.

Sur la piste du Marsupilami est une comédie d'aventure et à ce niveau, on reste proche de l'univers de Franquin. Les décors et les paysages sont particulièrement réussis et la jungle est superbe.

Quant au casting, il fonctionne. Chabat maîtrise ce rôle de grand niais un peu à côté de ses pompes. Pour Jamel, chacun a son opinion mais je le trouve particulièrement drôle quand il n'en fait pas trop. Ici, son humour colle très bien au ton général.
Je suis une peu plus réservée pour Fred Testot et Patrick Timsit, dont les rôles sont tellement caricaturaux que ça ne leur laisse pas beaucoup de place pour jouer. Lambert Wilson en revanche est extra.

Et le Marsu? L'animation n'est pas mauvaise du tout et même si Chabat en a fait un animal tout mignon (ce n'est pas le cas dans la BD), on adhère. Et si j'en crois les éclats de rires d'enfants dans la salle pendant la séance, les petits adhèrent aussi...

Sur la piste du Marsupilami on part un peu dans tous les sens mais surtout, on rigole. Et c'est bien là l'essentiel non?

* spéciale dédicace à MON cousin qui n'est plus du tout petit, mais qui j'espère reste un grand fan du Marsupilami...

La petite anecdote:
Pas d'images de synthèse pour créer le nid du Marsu: il est fabriqué en feuilles de palme tressées, mesure 1,5m de haut pour 2m de long et de large... et il a fallu en construire 4 pour le tournage!

Infos pratiques:
Sur la piste du Marsupilami
sorti le 4 avril 2012
réalisateur: Alain Chabat
avec: Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Lambert Wilson, Patrick Timsit, Géraldine Nakache
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19309721&cfilm=174738.html

jeudi 5 avril 2012

J'ai été voir... My Week with Marilyn



En 1956, Marilyn Monroe, tout juste mariée à Arthur Miller et au sommet de sa gloire, vient en Angleterre pour la première fois. Elle tourne dans Le Prince et la Danseuse, de et avec Sir Laurence Olivier. Colin Clark est 3ème assistant réalisateur sur le plateau ; il raconte sa relation particulière avec miss Monroe.

My Week with Marilyn est le premier film de fiction ayant pour sujet l’actrice et le mythe qui l’entoure. Les clichés sont nombreux sur cette icône, actrice, chanteuse, femme-enfant et croqueuse d’hommes.
Ce film viendra conforter les clichés plutôt que les expliquer : on en apprend peu sur le « personnage » Marilyn.

Simon Curtis nous montre la femme fragile, qui n’a pas du tout confiance en elle et qui recherche constamment une figure masculine et l’approbation de tous. Il nous montre aussi la diva manipulatrice, très consciente de son image. En revanche, on passe très rapidement sur les addictions de la star aux médicaments et à l’alcool.
Surtout, on comprend la fascination qu’elle provoquait sur tous : hommes, femmes, tout le monde est bouche bée face à son magnétisme. Elle est au centre puisque tous les autres personnages se définissent par rapport à elle : amoureux d’elle, jaloux d’elle, revenu de son aura ou au contraire complètement sous le charme…

Le réalisateur Simon Curtis vient du monde de la télévision. Il a principalement travaillé sur des séries de la BBC. Il savait que ce premier long métrage serait très attendu, et il a réalisé un travail très soigné et précis. Il n’a pas vraiment pris de liberté avec son histoire et du coup, il manque un peu de folie et de profondeur… Tout est bien fait (la lumière, les décors, la musique) mais rien ne ressort vraiment.

Qui dit biopic, dit comparaison entre les performances des acteurs et les « originaux ». Encore plus quand le film traite de stars de cinéma…
Michelle Williams incarne Marilyn Monroe et j’ai trouvé qu’elle s’en sortait très bien. Au-delà d’un mimétisme physique, elle reproduit les mimiques qui rendent la star telle qu’on se l’imagine. Surtout, elle a une retenue et une fragilité qui la rendent très sensible : on la sent au bord des larmes, comme si elle pouvait craquer à tout moment.
Kenneth Branagh joue Sir Laurence Olivier et je dois avouer que j’ai moins d’images du « vrai » sir Laurence. J’ai trouvé qu’il en faisait un peu trop…
Quant à Eddie Redmayne, vous reconnaitrez son visage très « bristish » et sa silhouette longiligne si vous avez vu la série adaptée des Piliers de la Terre ou si vous êtes tombé sur la dernière campagne de pub pour Burberry. Il est très juste dans son interprétation de ce jeune aristocrate attiré par les paillettes du cinéma et qui a du mal à croire à ce qui lui arrive.
Encore une fois, les seconds rôles sont très au point. Emma Watson (Hermione dans Harry Potter) est une très chouette petite costumière. Judi Dench (M dans les derniers James Bond et bientôt dans Indian Palace que j’attends avec impatience) est Dame Sybil Thorndike, grande actrice britannique que Dench avait effectivement rencontré en 1958. La liste est encore longue donc je ne mentionnerai qu’un de mes chouchous : Dominic Cooper (Mamma Mia !, Une Education) qui est ici électrique.

Il y avait beaucoup de battage autour de  My Week with Marilyn, ce qui est garanti quand Bob Weinstein est producteur (cf Le Discours d’un Roi ou The Artist). Michelle Williams a été nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice et Kenneth Branagh pour celui du meilleur second rôle masculin.

Pas de déception donc et des performances agréables : My Week with Marilyn est une chronique détaillée et sage sur un mythe qui reste encore à déchiffrer.

La petite anecdote :
Saurez-vous retrouver les 5 acteurs de My Week with Marilyn qui figurent au moins une fois dans la série des Harry Potter ? (réponse dans le 1er commentaire)

Infos pratiques :
My Week with Marilyn
Sorti le 4 avril 2012 en France
Réalisateur: Simon Curtis
Avec : Michelle Williams, Eddie Redmayne, Kenneth Branagh, Judi Dench, Emma Watson, Dominic Cooper

mardi 3 avril 2012

J'ai été voir... Hunger Games



Quand les ados du monde entier s’arrachent un roman ou –mieux- une série de romans, les studios de cinéma se bousculent vite pour l’adaptation.
Avec 30 millions d’exemplaires vendus, la trilogie Hunger Games écrite par Suzanne Collins n’échappe pas à la règle. Et c’est le studio Lionsgate qui hérite du projet, le confiant au réalisateur Gary Ross (La Légende de Seabiscuit) alors que d’autres noms prestigieux avaient un temps été mentionnés comme Sam Mendes (American Beauty).

En souvenir et en punition suite à une rébellion, les districts de Panem doivent tous les ans envoyer un jeune garçon et une jeune fille participer aux Hunger Games. Cet événement télévisé est une lutte à mort : le vainqueur est le dernier adolescent survivant. Katniss représente le District 12 et elle va devoir se battre pour sortir vivante de l’arène…

Le sujet de Hunger Games est donc particulièrement violent et il n’est pas sans rappeler d’autres films, Battle Royale en tête. Sauf qu’ici, le public visé est très jeune et de nombreux stratagèmes sont utilisés pour nous éviter les spectacles trop sanglants. Je ne suis pas une fan des boucheries à l’écran mais le résultat est un peu frustrant : on nous oblige à détourner les yeux (la caméra le fait pour nous) alors qu’on sait très bien ce qui se passe.

Ce premier volet dure 2h20 et met presque 1h à se mettre en place. Le rythme est plus ou moins là quand l’action démarre mais on tire quand même en longueur.

Le côté intéressant vient du fait que l’univers du film est à la fois imaginaire et en même temps proche de notre société. Notre relation à la célébrité et le thème de la téléréalité sont par exemple abordés intelligemment (même si de Koh Lanta à Hunger Games, il y a une marge)

Autre point positif, l’héroïne est contrastée. Tout d’abord, elle n’est pas maigrichonne et donc d’autant plus crédible quand il s’agit de survivre dans la forêt. Mais surtout, elle n’est ni la gentille fille, ni une nouvelle superwoman. Elle est jeune et intelligente et doit faire des choix difficiles. J’imagine que le roman est plus détaillé sur sa psychologie (il est écrit à la 1ère personne).
En tous cas on s’enthousiasme pour cette Katniss pleine de fougue qui n’est pas nunuche, même quand une histoire d’amour s’installe.

Niveau acteurs, quelques têtes connues font des apparitions, mais pas dans les rôles principaux : Donald Sutherland en président du Capitole, Woody Arelson en ancien champion tombé dans l’alcool et – plus drôle – Lenny Kravitz en styliste/conseiller en image.
Les ados sont joués par de nouveaux acteurs qu’on a parfois aperçus rapidement. Jennifer Lawrence avait par exemple joué dans le dernier X-Men et surtout dans Winter’s Bone (qui lui avait quand même valu une nomination aux Oscars).

Mais les performances d’acteurs ne sont pas ce qu’on retient de Hunger Games.
On retient un film d’aventure rempli et bien construit (Gary Ross a semble-t-il suivi de près le roman de Suzanne Collins, qui est d’ailleurs coscénariste), dans un univers de science-fiction pas si éloigné que ça, avec des héros costauds mais attachants.
On retient aussi qu’on s’adresse à un jeune public donc les clichés sont nombreux…

La série compte trois épisodes et les acteurs principaux ont annoncé qu’ils rempileraient si la suite devait être tournée.

La petite anecdote
Le visage de Liam Hemsworth vous dit quelque chose ? son frère Chris est l’acteur qui joue Thor dans… Thor et prochainement dans The Avengers. Le seul conseil qu’il ait donné à son petit frère c’est de perdre du poids : « c’est Hunger Games (les jeux de la faim) pas Eating Games (les jeux de la nourriture) »

Infos pratiques
Hunger Games
Sorti le 21 mars 2012 en France
Réalisateur : Gary Ross
Avec: Jennifer Lawrence, Liam Hemsworth, Josh Hutcherson

lundi 2 avril 2012

J'ai été voir... Les Adieux à la Reine


Encore un film sur Marie-Antoinette…
Oui mais celui-ci est un peu différent : il est français. Contrairement à Sofia Coppola dans Marie-Antoinette qui transformait la reine en star de la mode, Benoît Jacquot se concentre dans Les Adieux à la Reine sur l’envers du décor et sur les côtés moins reluisants de Versailles.

Le film raconte les trois jours suivant la prise de la Bastille vus par Sidonie, liseuse auprès de Marie-Antoinette qu’elle admire éperdument.

Jacquot filme donc l’intimité de Versailles en temps de crise. Le tournage a eu lieu au château mais on ne se concentre pas sur les grandes galeries et les décors scintillants. On se perd au contraire dans les couloirs de service et sous les mansardes où logent les domestiques. Alors que la monarchie de France touche à sa fin, on voit Versailles se craqueler et presque pourrir de l’intérieur.

Alors que les nouvelles des événements arrivent au compte goutte au château, on assiste avec Sidonie à la panique qui gagne progressivement les habitants qui se croyaient protégés de tout. L’ensemble a un goût d’authentique avec des sensations rarement évoquées quand on parle de Versailles (les rats, l’eau croupie, les moustiques, etc)

Le personnage de Sidonie a une position intéressante puisqu’elle n’est pas noble et qu’elle côtoie le petit personnel du château. Mais elle fait également partie de l’entourage proche de la reine.
Tellement proche que les sentiments qu’elle éprouve pour Marie-Antoinette vont au-delà de l’admiration et du dévouement. Une ambiguïté forte s’installe entre Sidonie, la reine et Gabrielle de Polignac, sa maîtresse.
Jacquot dirige avec finesse son trio d’actrices.

Virginie Ledoyen ne fait qu'un bref passage mais elle est arrogante et froide à souhait.
Diane Kruger campe avec efficacité la reine excentrique et égocentrique. L’accent germanique de l’actrice sonne juste (la reine était d’origine autrichienne) et elle donne vie à une Marie-Antoinette très vraisemblable.
Léa Seydoux est Sidonie et elle souffle un vent de modernité sur le personnage. Sa démarche, presque même sa façon de parler font que toute l’histoire est racontée au présent plutôt qu’au passé.

Tout n’est pas idéal cependant. Le rythme est plutôt lent et pourra paraître ennuyeux si on ne se laisse pas gagner par l’atmosphère. Quant à la précision historique, je laisserai les experts se prononcer (Marie-Antoinette avait-elle vraiment des tendances lesbiennes?...) En tous cas ne comptez pas sur Les Adieux à la Reine pour en apprendre beaucoup sur la Révolution française. Pour cela, vous réviserez vos cours d’histoire de primaire…

Au final, je trouve que Les Adieux à la Reine amène une bonne nouvelle : on peut faire un film historique français qui ne sent ni la poussière ne le carton pâte !

La petite anecdote :
Diane Kruger partage plus que son accent avec la reine déchue : elle a le même âge qu’elle en 1789 et leurs mères ont le même prénom (Marie-Thérèse)

Infos pratiques :
Les Adieux à la Reine
Sorti le 21 mars 2012 en France
Réalisateur : Benoît Jacquot
Avec : Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen