mercredi 16 juillet 2014

Dragons 2


Vacances d'été obligent, c'est la saison des films d'animation et autres dessins animés. Me voici donc chaussant mes lunettes 3D pour ce 2ème volet de la saga Dragons (en VO How to train your Dragon ).

Après avoir convaincu le village de Berk que les vikings et les dragons peuvent vivre ensemble, Harold et Krokmou explorent de nouveaux territoires. Ils découvrent alors une grotte remplie de dragons et d'autres surprises.

Les studios Dreamworks (Shrek) avaient frappé un grand coup en 2010 avec le premier Dragons qui avait rencontré un succès public et critique. Le réalisateur Dean De Blois n'est plus accompagné de son co-scénariste Chris Sanders, parti s'occuper des Croods. Il a donc négocié seul le passage de l'adolescence au début de l'âge adulte pour ses héros. Tous les personnages ont 5 ans de plus et font face à de nouveaux défis.

Dragons 2 est tout d'abord réussi au niveau visuel. Dès la scène d'ouverture de course à dos de dragon, on est littéralement plongés dans l'action grâce à une 3D utilisée très judicieusement. Les paysages sont magnifiques et colorés, l'univers des dragons fantaisiste mais très agréable.

Dragons 2 est donc beau mais il est surtout riche. Il s'agit d'un récit d'apprentissage, qui s'appuie sur un héros suffisamment complexe pour être intéressant. Les autres personnages qui l'entourent sont aussi intéressants et évoluent de façon subtile. On est loin des caricatures brutes et des leçons de morale. Le scénario des Dragons 2 est dense mais très bien écrit. On y parle de responsabilités, de devoir vivre à la hauteur de ce que nos parents attendent de nous, de ce que signifie protéger les siens mais aussi de l'amitié.

On notera tout de même quelques longueurs dans les scènes d'action qui m'ont un peu perdue.
L'humour, ingrédient indispensable pour moi aux films d'animation, est présent mais pas 100% réussis. Certains running gags sont même assez lourds.

En empruntant des références allant du Seigneur des Anneaux (les scènes de bataille) aux films d'animation de Miyasaki (l'apparition du Dragon Rider dans les nuages), Dean De Blois crée une identité propre, qui détache Dragons 2 des autres films d'animation. 
On est pas éblouis ou émerveillés comme dans certains Pixar (les premiers...) mais il s'agit d'un film honnête et touchant, qui fait confiance au spectateur pour interpréter les messages qu'il véhicule. 

Ajoutez qu'il plaira aux petits et aux grands et vous avez là un film d'aventure parfaitement taillé pour l'été.

La petite anecdote:
A votre avis, quel animal a servi d'inspiration pour Krokmou, le dragon de Harold?
Il s'agit du chat du superviseur de l'animation... Il devait initialement ressembler à une panthère, mais il a été décidé de l'adoucir.

Note
3.5/5

Infos pratiques:
Dragons 2
sorti le 2 juillet 2014 en France
réalisateur: Dean De Blois
avec les voix de: Jay Baruchel, Cate Blanchett, Gerard Butler

jeudi 10 juillet 2014

Jimmy's Hall


Signant sa 17ème sélection au Festival de Cannes, Ken Loach nous mène dans sa chère Irlande pour un drame politique et identitaire. 

Jimmy a dû s'exiler au Etats-Unis pendant les années 20 pour s'être battu pendant la guerre civile. Quand il revient au pays pour aider sa mère, il décide de rouvrir le hall, foyer et dancing ouvert à tous. Ce qui n'est pas pour plaire à tout le monde.

Ken Loach a aujourd'hui 80 ans et il a annoncé que Jimmy's Hall serait son dernier film de fiction. Tout au long de sa filmographie, il est resté fidèle à des idées, notamment politiques (très à gauche).
Il nous raconte ici la vie de Jimmy Gralton, activiste irlandais qui s'est battu pour créer un lieu de culture au milieu de la campagne et qui a du pour cela se battre contre l'obscurantisme de l'époque.
A ce titre, Jimmy's Hall ferme une trilogie révolutionnaire démarrée avec Land and Freedom puis Le Vent se Lève (palme d'or à Cannes en 2006). Il est moins violent que ce dernier et d'une manière générale moins réussi mais on sent une profonde admiration du réalisateur pour ces héros sociaux convaincus qu'ils peuvent construire un monde plus juste et plus libre.

Forcément, on tombe dans un manichéisme un peu lourd: d'un côté les gentils progressistes montrés sous leur meilleur jour, de l'autre le méchant clergé très facile à détester. Jimmy's Hall manque clairement de subtilité à ce niveau.
De plus, Loach peine à dynamiser cette histoire pourtant attirante à la base. Le tempo est un peu bancal et on voit passer les 1h50.

Dans les points positifs, certaines scènes sortent du lot: celles de danse. Du folk irlandais au jazz, quand on danse dans Jimmy's Hall, on raconte mieux qu'avec des mots le romantisme et la solidarité.
Les acteurs, pour la plupart recrutés aux alentours du comté de Leitrim, sont une autre réussite. Il se dégage un sentiment d'appartenance régionale qui colle très bien au sujet du film.
Barry Ward, qui interprète Jimmy, a un faux air de Richard Gere et, même s'il manque de charisme pour incarner ce leader socialiste, il ne dénote pas.

Jimmy's Hall décevra les fans de Ken Loach qui s'attendaient à un chef d'oeuvre. C'est un film très classique (l'histoire ne demande pas d'artifices ou de chichis), par moment un peu mou mais vivant, authentique et plein de pudeur.

La petite anecdote:
Les musiciens jouent en live et les danseurs n'évoluent donc pas sur des pistes pré-enregistrées, Loach ayant l'impression "que ça sonne un peu faux" sinon.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
Jimmy's Hall
sorti le 2 juillet 2014 en France
réalisateur: Ken Loach
avec: Barry Ward, Simone Kirby