mardi 30 avril 2013

INDEX PAR GENRE

Mes connaissances en informatique étant ce qu'elles sont, je tente de contourner les limites du site pour vous proposer un index des films vus. 

Ils sont rangés par genre, du plus récent au plus ancien.
Il suffit de cliquer sur le nom du film pour retrouver la critique qui lui correspond.

Cet index sera mis à jour au fur et à mesure et vous pourrez le retrouver dans la colonne de droite avec les libellés.
N'hésitez pas à me faire un retour pour améliorer tout ça!

ACTION
ANIMATION
BIOPIC
COMÉDIE
COMÉDIE DRAMATIQUE
FANTASTIQUE

lundi 29 avril 2013

J'ai été voir... L’Écume des Jours


Certains choix apparaissent d'emblée comme de bonnes idées: confier la réalisation de L’Écume des Jours à Michel Gondry fait partie de ceux-là. Le réalisateur, connu pour son côté inventeur et roi de l'imaginaire, paraît tout indiqué pour adapter le roman de Boris Vian tant les univers sont proches.

Colin, jeune homme idéaliste et un peu poète, vit à Paris entouré d'amis. Il "exige de tomber amoureux" et rencontre Chloé...

Réputé inadaptable, le roman est plein de trouvailles visuelles que les fans (et ils sont nombreux) allaient forcément attendre au tournant. La fantaisie et l'imagination de Gondry devraient les satisfaire puisqu'il a su incarner les éléments fondamentaux: le pianoctail est là, tout comme le biglemoi.
C'est d'ailleurs le premier coup de cœur: les trouvailles du réalisateur sont délicates, souvent drôles. Impossible d'adapter un roman truffé de jeux de mots? Gondry les transforme en jeux d'image, et ça fonctionne.

L’Écume des Jours a un côté artisanal puisque la plupart des effets spéciaux sont mécaniques et non réalisés avec des ordinateurs. Le résultat fait penser à ces tours de magie à base de bouts de ficelle ou de boîtes en carton. Les trucages sont presque visibles et ils donnent du charme.

L'imaginaire du spectateur est largement sollicité. Celui qui connaît le roman doit se plonger dans l'interprétation personnelle de Gondry de l'univers de Vian: les grands repères sont là mais il a également fait des choix liés à ses premières impressions de lecture. 
Le spectateur qui ne connaît pas le roman doit dans un premier temps réaliser qu'il a affaire à une histoire surréaliste puis il doit accepter de ne plus réfléchir et de se laisser emporter.

Contrairement à ce que peut laisser penser la bande-annonce, L’Écume des Jours n'est pas un film gai. On y parle de la mort, de la maladie, de l'addiction. C'est surtout la seconde partie du film qui aborde ces thèmes. Le ton léger et fantaisiste du démarrage laisse petit à petit la place au drame.
Les surprises se font alors plus rares et s'installe une impression de malaise. Certes, ça colle à l'histoire et à l'état d'esprit de Colin. Sauf qu'à trop imposer d'effets visuels, on en arrive à une indigestion et qu'il n'y a plus de place pour les émotions. Le roman de Vian est déconcertant par sa forme mais également par les forts sentiments qu'il déclenche. Gondry ne parvient malheureusement pas à susciter cet enthousiasme pour l'histoire d'amour de Colin et Chloé. Du coup, on passe à côté du désespoir de la seconde partie et on n'en retient que les longueurs.

Le casting de L’Écume des Jours ferait pâlir d'envie plus d'un réalisateur. Romain Duris et Audrey Tautou forment à nouveau un couple à l'écran (après L'Auberge Espagnole de Klapish). Les bonnes surprises viennent surtout des seconds rôles: Omar Sy en Nicolas, le cuisiner - chauffeur - maître à penser de Colin et surtout Gad Elmaleh qui, pour une fois, fait autre chose que du Gad Elmaleh (il est Chick, l'ami accro à Jean-Sol Partre).

L’Écume des Jours est un film forcément original, qui demande un certain lâcher prise pour l'apprécier. On rit et on s'émerveille mais on sature vite du surplus d'effets visuels qui gène plus qu'il ne sert les sentiments.

La petite anecdote:
Les discours de Jean-Sol Partre que l'on entend dans le film sont adaptés des vrais textes de Jean-Paul Sartre. Ils ont été réécrits grâce au procédé de l'oulipisme qui consiste à remplacer chaque mots par celui situé 5 mots plus loin dans le dictionnaire. Charabia assuré!

Infos pratiques:
L’Écume des Jours
sorti le 24 avril 2013 en France
réalisateur: Michel Gondry
avec: Romain Duris, Audrey Tautou, Omar Sy, Gad Elmaleh, Aïssa Maïga, Charlotte Le Bon
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19487939&cfilm=196832.html 



mercredi 17 avril 2013

J'ai été voir... Perfect Mothers


Le sujet est potentiellement sulfureux, les paysages aperçus dans la bande-annonce sont superbes et réchauffent en cette période de printemps qui n'en finit plus d'arriver, et les actrices phares (Naomi Watts et Robin Wright) déçoivent rarement: voici quelques unes des raisons qui m'ont poussé à aller voir Perfect Mothers.

Roz et Lil sont amies depuis l'enfance. Elles vivent dans une petite ville d'Australie avec leurs fils uniques. Démarre alors une histoire à quatre hors des normes et de la morale.

Perfect Mothers est adapté de la nouvelle de Doris Lessing The Grandmothers. Adroitement, la réalisatrice française Anne Fontaine aborde cette histoire de façon très fine. Le sujet est délicat - on flirte tout le long du film avec l'inceste - la façon de le traiter l'est aussi. On sent d'ailleurs fortement que c'est une femme qui est aux commandes.

Le décor choisi pour Perfect Mothers est paradisiaque. Les plages australiennes et la petite ville dans laquelle se déroule ce presque huis-clos ont un côté quasi surnaturel. On dirait même que certains panoramas ont été tournés par l'Office du Tourisme. Il s'installe vite une atmosphère particulière, liée au soleil, à la mer, une atmosphère de plénitude qui  contraste avec les passions qui se nouent entre les personnages.

La réalisatrice nous permet de contempler au plus près ces passions inavouables. Sans vraiment chercher à les expliquer, Anne Fontaine nous montre comment ces mères, liées entre elles par une profonde amitié, franchissent le pas. On a le rôle de l'observateur extérieur, qui fait face à cette situation avec ses a priori mais aussi avec son envie.

Certains moments manquent de rythme et font paraître l'1h50 un peu longue. D'autres moments, souvent silencieux et passant par des regards, suggèrent simplement ce qui se trame et sont très réussis.

Tout comme les maisons pourraient figurer dans un magasine de décoration, les acteurs et actrices sont tous presque trop beaux pour être vrais.
Les jeunes apollons sont interprétés par Xavier Samuel (Twilight 3) et James Frecheville (vu dans l'excellent film australien Animal Kingdom).
Quand aux "perfect mothers", ce sont Nanomi Watts et Robin Wright. Sans fard et avec beaucoup de charisme, elles portent le film avec leur sensibilité.
Les personnages secondaires sont peu nombreux tant les quatre s'appliquent à faire le vide autour d'eux. On notera tout de même la présence d'un autre australien, Ben Mendelsohn (Animal Kingdom, Cogan, Killing Them Soflty, The Place Beyond the Pines) en mari éconduit et père qui ne voit pas ce qui se passe.

Perfect Mothers est un film assez lent, qui laisse s'installer une atmosphère tendue par la sensualité et par son côté amoral. Anne Fontaine ne transgresse cependant pas totalement les tabous et le film peu paraître lisse. Elle réussit cependant à rendre plus fluide cette histoire qui, dans la nouvelle de Lessing, laissait un goût d'inachevé.

Le spectateur sera interpellé mais finalement pas vraiment bousculé par cette histoire d'amour qui sort du modèle familial classique. La chose qui dérange, c'est que par moment, on est presque jaloux...

La petite anecdote:
Anne Fontaine avait dans un premier temps écrit un scénario en français. Finalement, elle a jugé que le côté psychologique prenait trop le dessus et a donc choisi de tourner le film en anglais, ce qu'elle faisait pour la première fois.

Infos pratiques:
Perfect Mothers
sorti le 3 avril 2013 en France
réalisatrice: Anne Fontaine
avec: Naomi Watts, Robin Wright, Xavier Samuel, James Frecheville, Ben Mendelsohn 
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19476730&cfilm=136524.html

mardi 9 avril 2013

J'ai été voir... Les Amants Passagers


La bande-annonce ne laissait pas beaucoup de place au doute: Almodovar signe une comédie, la première depuis 20 ans. Personnellement, je connais davantage ses films dramatiques (Parle avec elle, La Mauvaise Education, Volver...) mais sa réputation dans le cinéma des années 80 est celle d'un réalisateur déluré. J'étais curieuse de voir ce qu'il pouvait présenter dans ce registre.

A bord d'un avion qui a subi une avarie et qui est en attente d'une piste pour atterrir, le personnel de bord et les passagers de la classe affaire (ceux de la classe éco ont été drogués par commodité) croient vivre leurs dernières heures.

Les Amants Passagers est donc un huis-clos: une petite dizaine de personnages dans une cabine d'avion. Pour faire passer le temps, ils ont à leur disposition: de l'alcool ainsi que d'autres substances plus ou moins légales, de la musique, un téléphone, leurs appétits sexuels assez débridés et leur bagage émotionnel.

L'espace étant restreint, tout est concentré: psychodrames, parties de jambes en l'air et numéros de comédie musicale ont lieu dans quelques mètres carrés. Car Les Amants Passagers est un film fol dingue  une grande récréation pour un réalisateur qui avait sans doute besoin de souffler entre deux histoires tragiques. Almodovar ayant les moyens de montrer sa délire grandeur nature à des millions de spectateurs, pourquoi se priverait-il?...

La trame du scénario est assez simple et on comprend vite la métaphore avec la situation de crise que vit l'Espagne actuellement: l'avion tourne en rond et menacer de se crasher à tout moment.
On s'attarde donc plus sur les personnages. Pedro Almodovar aimant à s'entourer d'acteurs fétiches, Les Amants Passagers ne fait pas exception à la règle. On retrouve Javier Camara (Parle avec elle, La Mauvaise Education) en chef de cabine désopilant et désinhibé. Lola Duenas (Parle avec elle, Volver) est, elle, une passagère vierge qui a des dons de voyance... Quand à Antonio Banderas et Pénélope Cruz (qui n'avaient jamais tourné ensemble avant), ils font ici une apparition "clin d'oeil".

On est dans un registre comique kitsch et trash qui ne plaira pas à tout le monde. Le réalisateur ne fait pas dans la dentelle au niveau des allusions sexuelles: on à l'impression que tout tourne autour de ça. Cela dit certaines scènes sont vraiment drôles et bien trouvée (avec une mention spéciale aux stewards sur les Pinker Sisters).

Le problème c'est que dès que l'on sort de l'avion, on perd le rythme et le film s'essouffle. Heureusement, Les Amants Passagers ne dure qu'1h30, ce qui passe finalement assez vite. On ne s'éternise pas dans cet humour ultra-gay et ultra-sexuel qui a son charme mais qui finit par peser lourd à la longue.

Almodovar? je préfère quand il est dramatique...

La petite anecdote:
La mescaline, que les stewards mélangent aux cocktails qu'ils offrent aux passagers, est une drogue hallucinogène. Elle est d'ailleurs plutôt populaire au cinéma puisqu'il y est fait référence dans Matrix, dans Las Vegas Parano mais aussi dans A Single Man.
Jean-Paul Sartre et Henri Michaux en étaient des utilisateurs réguliers.

Infos pratiques:
Les Amants Passagers
sorti le 27 mars 2013 en France
réalisateur: Pedro Almodovar
avec: Javier Camara, Lola Duenas, Carlos Areces, Raul Argualo, Antonio Banderas, Penelope Cruz
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19476499&cfilm=212192.html 

samedi 6 avril 2013

J'ai été voir... Samsara


Attention OVNI! Objet Visuel Non Identifié: Samsara est un film à part et on se demande même comment il a pu voir le jour.

Documentaire tourné dans 25 pays pendant 5 ans, voyage muet mais musical qui nous montre les facettes d'un monde pas toujours évident à regarder en face.

Le réalisateur Ron Fricke a parcouru le monde et en a rapporté des images, qui vont des paysages tibétains aux pyramides du Caire, en passant par les huttes des guerriers masaïs. La performance est d'avoir réussi un montage chirurgical d'1h40 qui permet de voyager dans ce kaléidoscope de façon intelligente et sans s'y perdre.

Sans aucune parole mais porté par un bande-son idéale, Samsara nous parle. Il nous parle d'une Terre qu'on maltraite et de nos habitudes qui dévorent tout.

Les créateurs du projet, le réalisateur Ron Fricke et le scénariste Mark Magidson qualifient l'expérience Samsara de méditation contrôlée. Inutile de préciser qu'il vaut mieux être dans le bon état d'esprit pour l'apprécier. 
Si vous hésitez avec G.I Joe 2, il y a un problème...

Un phénomène assez surprenant se produit quand on se prend à tenter de deviner quelle sera la prochaine image... et qu'on ne tombe pas si loin. Il y a un fil conducteur très difficile à expliquer mais indéniablement présent, qui tient de l'association d'idées et de la poésie.
On peut cependant reprocher certaines associations un peu faciles: par exemple, des élevages en batteries aux fast-food aux silhouettes obèses... Mais on retient surtout l'impression d'ensemble...

L'autre jeu (plus frustrant car vous n'aurez pas la bonne réponse) consiste à deviner où on été tournées les images. Si la palme de Dubaï est facilement reconnaissable, les bidonvilles sont malheureusement semblables partout dans le monde, tout comme les enfants ramassant les ordures dans les décharges à ciel ouvert.

Samsara dénonce les excès de la race humaine mais il nous donne aussi à voir des beautés qu'elle est capable de créer. Le film ne vous remontera sans doute pas le moral mais il donne l'impression de vouloir mettre l'homme face à ses responsabilités.

Samsara est un mot d'origine sanskrit (une langue indienne ancienne) qui signifie "ensemble de ce qui circule" et "courant des renaissances successives". Le choix de ce titre montre à quel point le film est loin des documentaires type Home d'Al Gore, à vocation éducative et surtout moralisatrice. Avec Samsara, c'est une autre utilisation du média cinéma pour faire réfléchir (méditer?) sur la complexité et la fragilité de notre monde.

Larguez les amarres, le voyage commence...

La petite anecdote:
Alors que la musique de MIchael Stearns et Lisa Gerrard semble évidente quand on regarde le film, le montage a en fait d'abord été fait dans un silence total. La bande son n'a été ajoutée que dans un deuxième temps.

Infos pratiques:
Samsara
sorti le 27 mars 2013 en France
réalisateur: Ron Fricke
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19464340&cfilm=196602.html