mercredi 1 février 2017

Top 10 2016


Un peu tardivement... Bonne année 2017! Qu'elle soit pleine de belles découvertes, au cinéma et ailleurs...

C'est l'heure de revenir sur les films vus l'an passé et de vous proposer mon Top 10

1. Room

Pas de gros gros coup de cœur mais quelques chouettes films quand même.


dimanche 1 janvier 2017

Demain, Tout Commence


Catégorie : comédie familiale
Ingrédient principal : celui qui a encore récemment été confirmé comme personnalité préférée des français, Omar Sy.
Résultat : plus de 1,2 million de spectateurs en moins de 15 jours d’exploitation

Samuel a la vie douce sur la Côte d’Azur quand une ancienne conquête vient lui déposer un bébé qu’elle lui présente comme sa fille, Gloria.

Demain, Tout Commence a été adapté par le scénariste Jean André Yerles d’une comédie mexicaine tournée en 2013 Ni Repris Ni Echangé.
La majorité du film se passe à Londres, où le personnage s’installe pour s’occuper de la petite fille. Même si on passe sur le manque de crédibilité de nombreuses situations, le scénario est très désordonné et ça devient gênant à la longue. D’autant que le film aurait gagné à 15-20 minutes de moins.

En navigant entre rires et larmes, Demain Tout Commence vise un public familial, venu au cinéma pour ne pas se prendre la tête. Ce contrat est rempli.
Les bons sentiments sont distribués par pelletées, les ficelles sont plus grosses que des maisons et la mise en scène n’est pas du tout subtile.

Le film repose quasi entièrement sur les 4 épaules d’Omar Sy et de Gloria Colston qui joue sa fille.  L’acteur surfe sur le style qui a fait son succès depuis Intouchables. A l’aise avec les vannes, il l’est beaucoup moins avec tous les autres registres d’émotion (de la colère à la tristesse) qui semblent forcés. La petite fille est débordante d’énergie et leur duo fonctionne plutôt bien.

Un raté pour moi qui ne suis pas la bonne cliente pour ce genre de cinéma. Mais c’est un format calibré pour les vacances de fin d’année qui trouvera sans aucun problème son public et fera dans quelques mois un film de télé du dimanche soir.

La petite anecdote :
Si l’acteur qui joue Bernie vous dit quelque chose, c’est peut-être que vous l’avez vu dans  l’excellent Starbuck.

Note :
2/5

Infos utiles :
Demain Tout Commence
Sorti le 7 décembre 2016 en France
Réalisateur : Hugo Gelin
Avec : Omar Sy, Gloria Colston, Clémence Poésy, Clémentine Célarié

samedi 31 décembre 2016

Rogue One: A Star Wars Story


Star Wars? Déjà l'épisode 8? pas tout à fait...
Difficile de ne pas perdre le fil dans la continuité de la saga. Rogue One: A Star Wars Story est, comme son nom l'indique, un spin-off et se situe chronologiquement entre les épisodes 3 et 4. Il y a tout à fait sa place.

Face à l'Empire, la Rebellion cherche à s'emparer des plans de l'Etoile Noire. 

L'intrigue de Rogue One est résumée en 2 lignes qui défilent au début de l'Episode 4 Un Nouvel Espoir (sorti en 1977, c'était le 1er de la saga. Vous suivez toujours?) "Les forces rebelles se sont emparées des plans de l'Etoile Noire". Comment ont-ils réussi? c'est toute l'intrigue de ce film.
Pas de Luke Skywalker, pas de Yoda à l'horizon, peu de sabre laser mais un Dark Vador en pleine forme.

Impossible aujourd'hui de faire un nouveau Star Wars sans y inclure de nombreuses références. Et les fans sont tellement pointilleux avec leur univers qu'il semble impossible de ne pas les décevoir. L'épisode XVI, Le Réveil de la Force sorti en 2015 souffrait ainsi de cette contrainte, comme si l'héritage pesait lourd sur ses épaules. 
La solution vient peut-être des spin-offs autonomes qui sont prévus autour de l'histoire principale. Rogue One est le premier alors qu'une série autour du personnage de Han Solo est en préparation. Ce film permet de compléter l'histoire mais il fonctionne également seul. 
Je ne le conseillerais cependant pas à quelqu'un n'ayant jamais vu les autres films ou n'appréciant pas l'univers. Pour les autres, ils risquent bien de se régaler.

Le réalisateur Gareth Edward (Godzilla) a pris le parti de faire un film de guerre, plus sombre et plus violent que ses prédécesseurs. Il a même été assorti d'un avertissement pour les moins de 13 ans aux USA. 
Peu de mentions de la Force et de la mythologie Jedi, beaucoup de combats de vaisseaux et de poursuites intergalactiques, voilà la recette choisie pour ce Rogue One
Le spectacle est au rendez-vous de cette superproduction.

Un peu long à se mettre en place et laissant peu de place à l'exploration des personnages (faisant de toute façon partie d'un commando suicide, on a pas vraiment le temps de les pleurer), on se délecte cependant de l'humour, distillé ici via le droïde K2SO) et on retrouve les composantes de l'ADN Star Wars.

Tout comme dans Le Réveil de la Force, le personnage principal est féminin. Felicity Jones est plus charismatique que Daisy Ridley et elle incarne avec autorité Jyn Erso.
Le reste du casting est évidemment 5 étoiles. Ben Mendelsohn, découvert dans l'excellent Animal Kingdom , enfile la cape du méchant. Alors que Mads Mikkelsen continue de prouver qu'il est à l'aise dans tous les genres de films.
Forest Whitaker donne quant à lui corps à Saw Gerrera, un personnage qui avait été créé dans le dessin animé Clone Wars. 
Certains acteurs vont jusqu'à ressusciter puisque Peter Cushing, décédé en 1994, reprend son rôle de Tarkin grâce aux images de synthèse. Le résultat est plus ou moins heureux mais on s'y retrouve.

On peut être confus par cette nouvelle aventure qui doit trouver sa place dans une narration déjà touffue. J'ai trouvé l'exercice réussi notamment grâce à certaines scènes bluffantes visuellement.

Un "épisode 3,5" qui occupera les fans et ravira les studios Disney qui ont racheté la franchise en 2012 et qui comptent bien la rentabiliser. En attendant l'Episode XIV, prévu pour la fin 2017.

La petite anecdote:
Suite au décès de Kenny Baker qui interprétait depuis les années 70 le robot R2-D2, seul Anthony Daniels, qui joue le droïde C3PO, apparaît dans tous les longs métrages de la saga.

Note:
4/5

Infos utiles
Rogue One: A Star Wars Story
sorti le 14 décembre 2016 en France
réalisateur: Gareth Edwards
avec: Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn, Mads Mikkelsen; Forest Whitaker

Les Animaux Fantastiques


Vous reprendrez bien un peu de magie Harry Potter? Voici le 1er film hors de la série principale (5 romans, 7 films), dont J.K Rowling a elle-même écrit le scénario.

Norbert Dragonneau est un sorcier anglais ayant pour passion les animaux fantastiques. Sa quête de créatures le mène à New York en décembre 1926.

Les adeptes de l'univers de Harry Potter connaissent Norbert Dragonneau comme l'auteur d'un manuel étudié à Poudlard: un bestiaire détaillé des animaux magiques ainsi que leurs spécificités et comment interagir avec eux.
On remonte donc 70 ans avant le début des aventures de Potter, à une époque où Voldemort n'était pas encore né mais qui n'était pas plus calme pour autant.

En installant l'intrigue à une autre époque et sur un autre continent, JK Rowling étend son univers et ça fonctionne très bien. Les clins d'oeil sont nombreux et raviront les amateurs alors que les nouveaux venus ne seront pas perdus. 
L'auteur a réussi à conserver les ingrédients du succès: de bons sentiments, l'humour british, et du merveilleux.
Les effets spéciaux rendent les animaux fantastiques spectaculaires et ajoutent un dynamisme indéniable.

Je craignais une pâle copie des films précédents (dont les quatre derniers ont été réalisés par le même réalisateur que celui-ci: David Yates). Au contraire, Les Animaux Fantastiques nous plonge dans un univers réinventé et tout aussi passionnant.

Eddie Redmayne (oscarisé en 2015 pour Une Merveilleuse Histoire du Temps et vu également dans My Week With Marilyn et plus récemment dans The Danish Girl) est Norbert Dragonneau. Un peu cabotin selon moi, il surjoue la timidité. Il donne cela dit une touche d'élégance britannique au personnage. Il est entouré dans les seconds rôles de Katherine Waterson (Tina), Ezra Miller (vu dans le très bon We Need to talk about Kevin et Le Monde de Charlie) toujours aussi à l'aise dans les rôles de personnages bizarres. Colin Farell fait également partie de l'équipe.

Quelques longueurs et une intrigue un peu confuse pourront doucher l'enthousiasme de certains mais force est de constater que les bases d'une nouvelle série de films est bien là. 5 sont prévus au total. Ce qui devrait fournir leur dose de magie aux fans en manque depuis la fin de la saga Harry Potter.

La petite anecdote:
Si vous voulez vous immerger dans l'univers Harry Potter, le moyen le plus sûr est sans doute le parc d'attraction qui lui est dédié à Los Angeles. https://www.wizardingworldhollywood.com/

Note:
3,5/5

Infos utiles:
Les Animaux Fantastiques
sorti le 16 novembre 2016 en France
réalisateur: David Yates
avec: Eddie Redmayne, Katherine Waterson, Colin Farell, Ezra Miller
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19565316&cfilm=223940.html

Moi, Daniel Blake

Palme d'Or à Cannes en 2016, Moi, Daniel Blake est le dernier film en date du prolifique Ken Loach qui dénonce ici le manque d'humanité du système d'aides sociales au Royaume Uni.

Daniel Blake a travaillé toute sa vie en tant que charpentier. Quand un problème cardiaque le contraint à rester chez lui, il se retrouve coincé dans les méandres d'un système qu'il ne comprend pas.

C'est un record: Moi, Daniel Blake est la 13ème nomination en compétition officielle à Cannes pour Ken Loach et sa 2ème Palme d'Or après Le Vent se Lève en 2006.
Ce réalisateur s'applique depuis les années 80 à montrer les inégalités sociales et les dérives du système britannique (Sweet Sixteen, It's a free world, The Navigators...)

On retrouve dans Moi, Daniel Blake son style qui flirte souvent avec le documentaire. Certaines scènes sont directement inspirées d'épisodes auxquels le réalisateur ou son scénariste ont assisté (c'est le cas de celle dans la banque alimentaire). Certains acteurs ne sont pas professionnels, ce qui renforce encore cette sensation de réalisme.

Loach démontre simplement l'absurdité des administrations en charge de l'aide sociale. Daniel Blake est baladé entre les allocations santé et l'indemnisation chômage, il est sommé de répondre à des questionnaires stupides et standardisés et il doit prouver qu'il cherche un emploi via des outils informatiques qu'il n'a jamais appris à utiliser. C'est un symbole: lui qui a cotisé et travaillé pendant des années se retrouve exclu le jour où il a besoin d'aide.

A force de rationalisations et de coupes budgétaires, l'humain a été oublié. Les frustrations montent et la violence devient une réponse logique face à tant d'absurdité. En tant que spectateur, on assiste à ces scènes en se demandant comment on peut dériver jusqu'à tant d'injustice. Puis on allume sa télé en rentrant et on se rend compte que certains discours actuels prône un tel modèle...

Le personnage principal est interprété par l'humoriste Dave Johns qui joue avec beaucoup de modestie et beaucoup d'humour. Il parvient à incarner tout le parcours de cet homme avec sensibilité. L'actrice Hayley Squires l'accompagne et leur duo est poignant.

Bien sûr Moi, Daniel Blake est partisan. Loach ne trompe pas: on sait quand on va voir un de ses films qu'il va attaquer et militer contre le néo-libéralisme. La réussite du film tient à la pudeur qui s'en dégage. La colère est bien présente mais elle est contenue et glaçante. 
On peut trouver cela manichéen, illusoire ou sentimentaliste mais on ne peut pas reprocher à Ken Loach de faire du Ken Loach. Surtout aujourd'hui...

La petite anecdote:
La standing ovation à Cannes a duré 15 minutes suite à la projection du film.

Note:
4/5

Infos utiles:
Moi, Daniel Blake
sorti le 26 octobre 2016 en France
réalisateur: Ken Loach
avec: Dave Johns, Hayley Squires

mercredi 14 décembre 2016

Snowden


Les lanceurs d'alerte ont encore récemment fait la une. Si, comme moi, vous mélangez un peu les histoires entre Assange, Snowden and Co, ce film pourra vous aider à y voir plus clair.

Edward Snowden a travaillé en tant qu'analyste pour la CIA et la NSA. Au cœur du système de renseignement américain, il est choqué de ce qu'il découvre et décide d'en parler.

Difficile d'imaginer un réalisateur plus approprié qu'Oliver Stone pour dresser le portrait d'Edward Snowden. Après JFK, NixonW (mais aussi, dans un autre style, L'Enfer du Dimanche, Platoon, etc.) le réalisateur engagé a choisi de nous raconter cette histoire qui a récemment fait trembler l'Amérique. 

La NSA ou National Security Agency est l'administration américaine chargée de la surveillance informatique. Snowden a diffusé des document via la presse qui prouvent que le gouvernement américain collecte des données personnelles d'utilisateurs sans qu'ils le sachent. Il est aujourd'hui accusé d'espionnage et de vol de données.

Le challenge de ce film est de raconter une histoire vraie, qui ressemble beaucoup à un film d'espionnage, mais qui n'en a forcément pas tous les ressorts. Snowden passe la plupart de son temps derrière un écran d'ordinateur: comment rendre ça palpitant?

Stone se fait le porte-parole du lanceur d'alerte et son film creuse peu le personnage. Il accorde cependant de l'importance au personnage de Lindsay, la petite amie de Snowden, qui explique en partie son changement de position et pourquoi il remet en question les règles. Mais pas d'enquête fouillée: on colle au livre The Snowden Files: The Inside Story of the World's Most Wanted Man du journaliste Luke Harding. 
Le vrai Edward Snowden a participé à la création du film, en conseillant Oliver Stone et les acteurs. C'est à peu près le seul gage de crédibilité du film dans la mesure où la NSA ne confirmera jamais que ça s'est effectivement passé de cette façon. Snowden est donc une version approuvée par son propre personnage principal.

Le film évite les explications trop techniques et est relativement pédagogique. On se concentre plutôt sur des aspects très concrets (la prise de contrôle d'une webcam quand le PC est éteint par exemple) qui sont suffisamment parlants et évocateurs. 
Par l'intermédiaire de personnages secondaires, on entend les réactions habituelles: "pourquoi s'inquiéter si on a rien à cacher?"... et on est mis en face de ses propres contradictions.
On n'évite pas certains clichés mais on ressort de Snowden plus renseigné, ainsi qu'avec d'avantage de questions.

Joseph Gordon Lewitt (Inception, 500 Days of Summer, Looper...) joue Snowden de façon très honnête. Oliver Stone a par ailleurs confié qu'il avait pensé à lui dès le début du projet. Shailene Woodley (Divergente, Nos Etoiles Contraires) est la fameuse Lindsay.

Snowden joue son rôle d'exposé. Il manque cependant une vraie progression dramatique qui nous prendrait aux tripes. C'est un "film dossier" qui ne restera pas dans les annales mais qui aide à décrypter ce qui restera comme un scandale historique.

La petite anecdote:
On parle beaucoup de "lanceurs d'alerte" et il y  a actuellement des débats sur le statut et le besoin d'une éventuelle protection juridique.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
Snowden
sorti le 2 novembre 2016 en France
réalisateur: Oliver Stone
avec: Joseph Gordon Lewitt, Shailene Woodley, Zachary Quinto

mercredi 9 novembre 2016

Doctor Strange


Nouveau venu dans l'univers ciné du studio Marvel (Avengers, Les Gardiens de la Galaxie, Thor, Deadpool...): Stephen Strange et ses pouvoirs flirtant avec la magie.

Le neurochirurgien new-yorkais Stephen Strange découvre un monde mystique qui pourrait bien être son seul salut.

Plongée dans un monde ésotérico-shaolin pour ce nouveau film de super-héros. En projet depuis plus de 30 ans, l'adaptation du comic était attendue de pied ferme.
Marvel met en place la recette qui a fait son succès depuis 13 films: un univers riche dont est extraite une synthèse (que les fans trouvent réductrice), une star pour jouer le rôle principal (Benedict Cumberbatch, vu dans la série Sherlock Holmes mais aussi dans Imitation Game ), du grand spectacle au niveau des effets spéciaux et une petite pointe d'humour pour faire glisser le tout.

On en prend plein les yeux: le réalisateur Scott Derrickson multiplie les effets tunnels, miroirs et autres délires oniriques. Plus d'une fois la réalité se retrouve la tête en bas et nous avec. 
L'identité visuelle du personnage de Strange est également réussie avec cette cape rouge qui, à elle seule, a demandé le travail de 20 personnes (18 exemplaires ont été créés).

On ne sort pourtant jamais de clous dans ces méga-productions US. Le réalisateur semble bridé et Doctor Strange ne surprend que peu. Sa narration est très linéaire, sans choc majeur. Si bien qu'on n'échappe pas à la sensation d'un "nième film de super-héros". Après tout, la formule marche, pourquoi en changer?...

Cumberbatch, très charismatique, est l'interprète idéal, menant peu à peu l'égoïste Doctor Strange vers une quête plus humaniste.
Les seconds rôles sont également castés au millimètre. L'androgynie de Tilda Swinton (Only Lovers Left Alive) qui joue l'Ancien, la girlfriend parfaite Rachel McAdams ou encore le méchant aux airs de Viking Mad Mikkelsen (vu dans Royal Affair)

Doctor Strange est un nouveau blockbuster made in Marvel. Ensorcelés? Non. Divertis? Oui, comme d'habitude...

La petite anecdote:
Lors d'une année sabbatique, Benedict Cumberbatch avait passé un an de bénévolat en tant que professeur d'anglais au Népal dans un monastère bouddhiste.

Note:
3/5

Infos pratiques:
Doctor Strange
sorti le 26 octobre 2016 en France 
réalisateur: Scott Derickson
avec: Benedict Cumberbatch, Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams