jeudi 30 avril 2015

Avengers, Age of Ultron


On prend les mêmes, et on recommence! Nouvel opus dans l'univers Marvel (Avengers bien sûr mais aussi les Iron Man, Captain America et Thor), il faut - encore - sauver l'humanité...

Un programme de maintien de la paix dérape et les Avengers (Iron Man, Captain America, la Veuve Noire, Hulk, Thor et Hawkeye) se retrouvent pour combattre un nouvel ennemi,  Ultron, bien décidé à éradiquer les hommes.

Si vous avez déjà fait votre overdose de super-héros, évitez Avengers, Age of Ultron. Tout y est: les très nombreuses scènes d'action et explosions, les personnages caricaturaux et le scénario qui tient sur un timbre poste. Cependant, on peut reprocher beaucoup de choses à Hollywood, mais ils savent faire des films de divertissement. 

Préparez-vous donc à en prendre plein la vue pendant 2h30. C'est long et il y a clairement un passage à vide de presque 45 minutes (quand même...) avec un épisode centré sur Hawkeye qui n'apporte pas grand chose.
Avengers, Age of Ultron est en 3D et le réalisateur Joss Whedon (qui avait déjà réalisé le premier Avengers mais qui a aussi créé la série Buffy contre les vampires ) l'utilise bien. On prend quelques immeubles sur la tête et le poing de Hulk prend une autre dimension. D'une manière générale, les batailles sont encore plus immersives.

La clé du succès du premier Avengers était pour moi son sens de l'humour. Le n°2 a perdu l'effet de surprise mais il reste quelques punchlines bien senties et l'autodérision indispensable pour ne pas rendre le film trop lourd. 

L'histoire laisse la place aux parts d'ombres et aux peurs de chacun de nos héros. C'est malheureusement souvent noyé au milieu de la castagne et on y prête peu attention.
D'autant que le nombre de personnages augmente avec l'apparition des jumeaux Maximoff (Quicksilver et Scarlet Witch). On a donc parfois un impression de grand bazar.

Tout rentre dans l'ordre quand il s'agit de se battre: les scènes d'action sont chorégraphiées au millimètre et c'est assez jouissif. Effets spéciaux et numérique à tous les étages: on est sonné mais bluffé.

Avengers, Age of Ultron n'est pas un film d'acteurs, même si tout le monde tient son rôle sans faiblir. Mention spéciale à James Spader qui endosse la carapace robot du méchant, Ultron et qui parvient à lui donner un aspect humainement menaçant.

Pas de nouveauté dans ce nouveau Marvel mais une recette qui continue de fonctionner.

La petite anecdote:
Le personnage de Quicksilver a fait l'objet d'une bataille légale entre Marvel (pour qu'il apparaisse dans la licence Avengers) et Fox (pour la licence X-Men).
Le personnage est finalement présent dans Avengers, Age of Ultron ainsi que dans X-men, Days of Future Past
L'accord trouvé entre les studios est très précis: Quicksilver ne doit pas être présenté comme un mutant dans les films Avengers, ni mentionner le fait que Magneto est son père.
Il ne doit pas être présenté comme faisant partie des Avengers dans un film X-Men  et vice-versa. N'ayant pas pu se mettre d'accord, ce sont deux acteurs différents (Evan Peters et Aaron Taylor-Johnson) qui jouent le même personnage dans les deux films. 
Bref, à moins d'être un fan absolu de comics, on a l'impression que ce sont deux personnages différents qui n'ont rien à voir, sauf qu'ils courent tous les deux très vite.

Note:
3/5

Infos pratiques:
Avengers, Age of Ultron
sorti le 22 avril 2015 en France
réalisateur: Joss Whedon
avec: Robert Downey Jr, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Mark Ruffalo
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19551827&cfilm=198488.html

vendredi 24 avril 2015

Kingsman


Matthew Vaughn, réalisateur de Kick-Ass s'aventure dans l'univers des agents secrets, qu'il revisite à sa sauce pop-geek-gore pour le moins décalée.

Kingsman est une agence de renseignement britannique dont les agents sont toujours tirés à quatre épingles. Pour remplacer l'un d'entre eux, il faut trouver du sang neuf.

Adapté de la BD de Mark Millar et Dave Gibbons, Kingsman est le terrain de jeu idéal pour Matthew Vaughn. Son style entre parodie et références multiples aux classiques est assez jouissif. Dans Kick-Ass et X-Men: Le Commencement il se frottait aux super héros. L'objectif est ici clair: filmer une parodie de d'espions, et s'en donner à cœur joie.

Vaughn aligne donc les personnages stéréotypés et c'est agréable de les voir réagir exactement comme on le pensait. Ce n'est pas dans le scénario que l'on trouve les originalités de Kingsman... L'histoire (très classique) est rythmée par des pics d'actions qui lui donne son rythme.

Kingsman est un film fun. L'humour ras des pâquerettes à la Austin Powers associé à des acteurs qui prennent visiblement plaisir, ça fonctionne. Vaughn aime le gore, l'outrance et la démesure et on pense par moment Mars Attacks dans les scènes de grand n'importe quoi pendant lesquelles les têtes explosent dans tous les sens.
L'ensemble a du style. Elégant grâce aux efforts sur les costumes et à cet accent britannique qui rend tout plus chic.

Côté acteurs, c'est un défilé de têtes connues. Colin Firth, classe à toute épreuve, même au milieu d'une bagarre dans un pub londonien. Mark Strong discret mais efficace en rouage essentiel de l'organisation. Et surtout Samuel L. Jackson en milliardaire taré qui joue le méchant pragmatique.
Le rôle de la jeune recrue a en revanche été confié à un petit nouveau Taron Egerton qui ne se démonte pas devant les stars.
Enfin, cocorico, le rôle de Gazelle, l'assistante du grand méchant, est tenu par Sofia Boutella, danseuse de hip-hop déjà aperçue dans Street Dance 2 et égérie Nike.

Kingsman est un film drôle et décalé, qui parodie les films d'espionnage avec un style propre à son réalisateur. Ne pas trop réfléchir et y aller pour le divertissement déjanté.

La petite anecdote:
Le style vestimentaire des espions Kingsman est essentiel. Matthew Vaughn a créé en parallèle du film une collection pour le site de e-commerce masculin, Mr Porter. 60 pièces allant du manteau au costume, le tout proposé par des marques britanniques.
C'est ici que ça se passe: http://www.mrporter.com/mens/designers/kingsman 

Note:
3/5

Infos pratiques:
Kingsman
sorti le 18 février 2015 en France
réalisateur: Matthew Vaughn
avec: Colin Firth, Michael Caine, Mark Strong, Taron Egerton, Samuel L. Jackson


lundi 13 avril 2015

Birdman


Inarritu (Babel, 21 grammes) revient avec un OVNI ciné qui a tout raflé aux Oscars: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleure photo.

Riggan Thomson a connu la gloire à Hollywood en incarnant le super-héros Birdman. Oublié du public, il cherche à remonter en haut de l'affiche en montant une pièce de théâtre à Broadway.

Birdman est un objet de cinéma bien particulier qui ne plaira pas à tout le monde. Il est fait de miroirs, de références et de mises en abimes. La confrontation entre Broadway et Hollywood nous laisse un peu indifférents de ce côté de l'Atlantique.

Mais le sujet principal du film est la célébrité et son côté éphémère. Comment certaines personnes ne vivent plus qu'au travers de l'image qu'ils renvoient à leur public. Comment cela façonne leur vie et celle des gens qui les entoure.

Birdman parle d'un comédien qui s'accroche à sa gloire passée et qui souhaite laisser une trace. Il court après une crédibilité qu'il cherche à racheter. Il veut revenir sur le devant de la scène mais dans un rôle qu'il juge noble, pour qu'on se souvienne de son talent.
Le personnage central (incarné par Michael Keaton) passe par des moments où il se croit le roi du monde, suivis par des phases où il est au fond du trou.

Le réalisateur nous plonge dans ces allers-retours en se fixant un défi de mise en scène. Birdman repose sur un seul plan, sans coupe mais pas sans montage. Les scènes étaient jouées en plan-séquences par les acteurs, dans l'ordre chronologique, et le montage a habilement enchaîné ces plans. Cela donne une grande fluidité: on passe d'un personnage à l'autre, d'une pièce à l'autre sans coupure et sans changement de point de vue. 
On a souvent l'impression d'être dans un labyrinthe. Sentiment renforcé par le fait que la plupart des scènes ont lieu dans les coulisses d'un théâtre aux couloirs étroits (et couverts de la même moquette que l'hôtel dans Shining). Ce dédale où se croise les personnages nous plonge dans cette folie puisque la plupart on un rapport pour le moins étrange à la réalité en plus d'un égo sur-dimensionné.

Le casting est idéal. A commencer par Michael Keaton dont la propre carrière ressemble à celle de son personnage: Batman dans les années 90, il a peu a peu disparu des écrans.
Edward Norton est impressionnant en comédien de théâtre déjanté et convaincu qu'il ne vit vraiment que sur scène. Naomi Watts, Emma Stone, Zach Galifianakis s'en donnent à coeur joie.

Birdman est tortueux, un peu prise de tête et parfois arrogant. Mais il est aussi intelligent, original visuellement, et très bien interprété.

La petite anecdote:
Saurez-vous repérer Martin Scorcese dans le public du théâtre?

Note:
3,5/5

Informations pratiques:
Birdman
sorti le 25 février 2015 en France
réalisateur: Alejandro Gonzalez Inarritu
avec: Michael Keaton, Naomi Watts, Edward Norton, Emma Stone, Zach Galifianakis