mercredi 16 décembre 2015

Hunger Games: La Révolte (Partie 2)


La saga Hunger Games touche à sa fin avec ce 4ème film tiré des 3 romans de Suzanne Collins. Le précédent (Hunger Games: La Révolte (Partie 1)) était ratée: c'était une sorte de très longue bande-annonce pour ce dernier opus.

Tous les districts sont à présent en guerre. Katniss prend la tête de l'assaut final contre le président Snow et le Capitole.

Ayant lu - et apprécié - la trilogie de romans, j'attendais forcément avec impatience le dénouement de la série. Ce qui entraîne souvent des déceptions. Mais ce n'est pas le cas ici, j'ai été plutôt agréablement surprise. Hunger Games: La Révolte (Partie 2) renoue avec l'action et le spectacle. Alors que l'opus précédent était très verbeux, celui-ci est super dynamique. La 3D apporte la touche finale à une mise en scène super maîtrisée qui ne laisse pas de répit au spectateur.

Pas de grande surprise dans le scénario mais le rythme est le bon et on est happés dans l'histoire. Les épisodes romantiques du triangle Katniss/Peeta/Gale sont anecdotiques et c'est tant mieux.
C'est un film guerrier, voire violent. A déconseiller sans doute aux moins de 13 ans. Il s'installe au fur et à mesure un climat d'angoisse urbaine qui fait sursauter souvent. Les décors de guérilla sont impressionnants et cocorico, une partie des scènes a été tournée à Bry sur Marne.

Autre intérêt de la série des Hunger Games: elle a imposé l'idée d'une héroïne féminine, badass et dotée d'un fort libre arbitre. L'aspect psychologique est forcément moins développé que dans les livres mais ça fait du bien de voir un personnage féminin pas cul-cul.
Jennifer Lawrence est devenue depuis le 1er film (2012) une des stars qui compte à Hollywood. Elle donne à Katniss sa complexité et sa plastique (pourtant parfaite) n'est pas plus mise en avant que ça.
Hunger Games: La Révolte (Partie 2) est le dernier film dans lequel apparaît Philip Seymour Hoffman, qui s'est suicidé quelques semaines avant la fin du tournage. 

Certes on est dans des films d'action et de l'entertainment. Mais les Hunger Games ne font pas l'économie de quelques sujets de réflexion intéressants. Le 1er volet se penchait sur la place du spectacle. Cette conclusion, beaucoup plus violente et cruelle, pose la question des responsabilités en temps de guerre, des sacrifices, etc.

On passera donc sur le dénouement un peu mièvre pour rester sur l'impression explosive et réussie de ce Hunger Games: La Révolte (Partie 2).

La petite anecdote:
Des rumeurs courent déjà sur la possibilité de poursuivre la franchise, potentiellement avec un prequel. Jennifer Lawrence a déjà annoncé qu'elle n'y participerai pas.

Note:
3.5/5

Infos pratiques:
Hunger Games: La Révolte (Partie 2)
sorti le 18 novembre 2015 en France
réalisateur: Francis Lawrence
avec: Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Philip Seymour Hoffman

vendredi 4 décembre 2015

Strictly Criminal


Le cinéma américain est fasciné par la figure du gangster. Scorcese, De Palma et d'autres ont créé un panthéon des malfrats et de leurs vies démesurées. Panthéon auquel vient s'ajouter ce biopic sur la vie de Whitey Bulger.

Boston, années 70, un agent du FBI convainc le caïd irlandais James Whitey Bulger de collaborer avec les autorités en tant qu'informateur.

En adaptant le libre "Black Mass" de Dick Lehr et Gerard O'Neill, le réalisateur Scott Cooper (Les Brasiers de la Colère, Crazy Heart) concrétise un projet de producteur. Au travers de cette histoire, c'est un portrait de l'Amérique des années 80-90 qui nous est présenté.

Le personnage de Whitey Bulger est le centre de gravité de l'intrigue, la Black Mass (titre du film en VO) qui absorbe et contamine ce qu'il approche. Psychotique ultra-violent, il semble détaché des émotions et entretient une aura mystérieuse. C'est un personnage qui met mal à l'aise: contrairement aux mafieux mis en valeurs dans certains films, Bulger est tellement fou qu'il est seul, ses acolytes n'arrivant pas eux-mêmes à le suivre.

Le pouvoir de fascination qu'il exerce sur son entourage, la peur qu'il inspire sont des aspects intéressants. Je n'ai malheureusement pas adhéré, sans doute à cause du jeu extrêmement froid et mono-expressif de Johnny Depp. Celui-ci est grimé, porte une postiche et des lentilles bleues, il est à peine reconnaissable.
Mais pourquoi maquiller Johnny Depp en Christopher Walken?...


Les rumeurs d'Oscar courent pour Johnny Depp: il est vrai que les rôles "à transformation physique" sont souvent récompensés (Marion Cotillard, Charlize Theron, Matthew McConaughey...)

L'autre axe du scénario repose sur la loyauté aveugle qui relie les personnages principaux. Connelly, l'agent du FBI, a grandi avec les frères Bulger (l'un est le truand, le second est sénateur). Forcément, ces relations qui remontent à l'enfance sont complexes, entre souvenirs, services rendus, rapport de force, etc. Mais je trouve par exemple que la relation entre les deux frères n'est pas assez explicitée.
Benedict Cumberbatch (la série Sherlock Holmes, Imitation Game) gomme son accent british pour incarner le frère rangé. Outre un âge qui ne colle pas avec le personnage, il n'a pas le temps de le creuser et de nous renseigner sur ce lien fraternel.
Joel Edgerton (Gatsby le Magnifique, Animal Kingdom) s'en sort mieux mais ne brille pas.

L'atmosphère du film est étrange: Boston est désert, les fusillades se passent sans témoins... Le rythme est lent, l'intrigue s'embourbe. On se doute bien d'où tout cela va terminer mais on est à aucun moment chahuté. Même les scènes violentes sont convenues, déjà vues.

Au final Strictly Criminal nous rappelle de nombreux autres films de gangsters: Les Affranchis, Scarface, Les Infiltrés...
Il nous rappelle que cette histoire a déjà été racontée.
En (beaucoup) mieux...

La petite anecdote:
Le mot "fuck" est prononcé 254 fois au cours du film.

Note:
2/5

Infos pratiques:
Strictly Criminal
sorti le 25 novembre 2015 en France
réalisateur: Scott Cooper
avec: Johnny Depp, Joel Edgerton, Benedict Cumberbatch




jeudi 3 décembre 2015

007 Spectre


James Bond revient pour son 27ème film au service de sa Majesté. Sam Mendes (American Beauty, Les Noces Rebelles), qui avait déjà réalisé Skyfallreprend la réalisation et nous plonge cette fois dans les tentacules du Spectre.

Après les événements de Skyfall, James Bond poursuit un indice venu du passé et réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation secrète.

Daniel Craig enfile le costume de Bond pour la 4ème fois et comme pour tous nouveau James Bond, les attentes étaient fortes.

La scène d'ouverture à Mexico, long plan séquence d'action ayant nécessité 1500 figurants costumés, magnifiquement filmée, nous met dans le vif du sujet.
Puis suit un générique (les génériques des 007, toute une institution!) mêlant flammes, torse nu de James et tentacules... bof...

La suite du scénario est décevante. En voulant creuser la part d'ombre des personnages, l'intrigue est délaissée et on reste clairement sur sa faim. Pas de belle scène d'action, pas vraiment de tension, tout est très téléphoné.
A vouloir rendre hommage à la saga, de nombreuses scènes copient des épisodes précédents et renforcent de sentiment de déjà vu.

Ancrer James Bond dans le XXIème siècle n'est pas tâche aisée tant il est un symbole d'une époque. C'est pourtant pour moi une erreur que de lui associer une équipe (Q, MoneyPenny, M) qui lui donne un côté Mission Impossible loin du mythe de l'agent secret qui agit seul.
Il manque même l'ingrédient indispensable: cet humour british décalé si caractéristique.

Visuellement, on croirait qu'on se balade dans une succession de publicités. C'est joli mais le placement produit est omniprésent (téléphones, boissons, voitures). Quand James descend d'un train dans le désert, c'est une pub Louis Vuitton...

Un James Bond se mesure à la hauteur de son méchant. Christopher Waltz est le méchant attitré (Inglorious Basterds, Django Unchained) et ne parvient pas ici à donner à Oberhauser l'envergure nécessaire. 
Daniel Craig reste dans son interprétation très fermée et taiseuse de Bond. Et honnêtement, ça commence à être lassant.
La James Bond Girl de ce Spectre est Léa Seydoux (La Vie d'Adèle, Saint Laurent) que je trouve sans charisme et tellement fade. Monica Bellucci a une scène de 5 minutes et la surpasse largement.

Bref, un James Bond pas surprenant et qui laisse donc sur sa faim... Serait-il temps de sonner la fin de l'aire Craig?

La petite anecdote:
Qui dit James Bond, dit belles voitures. Aston Martin en l'occurrence.
Ce sont pas moins de 32 millions d'euros qui ont été consacrés au budget "destruction de voitures"! 7 des 10 Aston Martin n'ont en effet pas survécu au tournage... 

Note:
2/5


Infos pratiques:
007: Spectre
sorti le 11 novembre 2015 en France
réalisateur: Sam Mendes
avec: Daniel Craig, Léa Seydoux, Christopher Waltz