mercredi 31 décembre 2014

Les Pingouins de Madagascar


Tout comme les Minions de Moi, Moche et Méchant, les pingouins de Madagascar, personnages secondaires à l'origine, ont droit à leur long métrage (Les Minions sortira en juillet 2015). Accrochez-vous, ça déménage!

Skipper, Rico, Kowalski et Private s'embarquent dans une nouvelle aventure qui va les confronter au terrible Pr Octavius Brine et leur faire rencontrer une autre troupe d'élite, North Wind.

Co-réalisé par des habitués de la franchise Madagascar (Simon J. Smith et Eric Darnell) Les Pingouins de Madagascar reste dans l'ambiance. On retrouve avec plaisir ce mélange de couleurs pop et d'humour décalé. La première scène en Antarctique, parodie des documentaires animaliers, nous met tout de suite dans le bain.
Suit 1h30 de délire comique, à un rythme effréné, caricature de film d'espionnage où le smoking de James Bond est cette fois revêtu par une équipe de pingouins.

Les références sont ultra nombreuses et vraiment très drôles. Je recommande d'ailleurs la VO, non seulement pour les voix de John Malkovitch et Benedict Cumberbatch, mais aussi pour les blagues intraduisibles en français (faites attention aux noms des pieuvres sous les ordres de Brine).

Alors qu'elle était réussie dans Madagascar 3, Bons Baisers d'Europe , la 3D n'est pas très utile ici. 
La mise en scène survoltée ne laisse pas de répit au spectateur. Les plus jeunes se régaleront des explosions et autres scènes d'action. Les plus grand riront aux gags qui tapent tous dans le mille.

Sans doute moins subtil que ses grands frères de Madagascar, Les Pingouins de Madagascar s'appuie tout de même sur un scénario qui, même s'il est mince, donne une trame. A 100 à l'heure, on suit nos héros aux quatre coins du monde et on se demande régulièrement où les scénaristes ont été pêcher leurs idées. 

Divertissement jouissif: missions accomplie, Pingouins!

La petite anecdote:
Les pingouins étaient des personnages mineurs au départ, ils étaient donc doublés par des membres de l'équipe technique et pas par des acteurs. 
C'est toujours le cas ici puisque Tom McGrath (Skipper) est le réalisateur des Madagagscar, Chris Miller (Kowalski) et Conrad Vernon (Rico) sont animateurs chez Dreamworks et Chris Knight (Private) est chef-monteur.

Note:
3/5

Infos utiles:
Les Pingouins de Madagascar
réalisateurs: Simon J. Smith & Eric Darnell
avec les voix de: John Malkovitch, Benedict Cumberbatch 

lundi 29 décembre 2014

La Famille Bélier


Certains films sont parfaitement adaptés à la période de leur sortie et au public qu'ils visent. 2014 est la 2ème meilleure année en terme de fréquentation en France, et celle-ci est tirée par des productions françaises. Nul doute que La Famille Bélier sera le gros succès de ces fêtes de fin d'année.

Paula Bélier a 16 ans et elle est la seule entendante dans sa famille de sourds-muets. Elle est donc un interprète indispensable pour ses parents agriculteurs. Son inscription à la chorale va chambouler sa vie bien réglée.

Le réalisateur Eric Lartigau a une filmographie... surprenante. De Mais, qui a tué Pamela Rose avec Kad et Olivier à L'Homme qui Voulait Vivre Sa Vie avec Romain Duris en passant par Prête-moi ta Main, il sait jongler avec les genres. Loin de la comédie potache, il signe avec La Famille Bélier une comédie familiale qui plaira au plus grand nombre.
C'est un film gentil, qui n'égratigne personne et qui transportera le spectateur (s'il veut bien se laisser faire) du rire aux larmes.

Le scénario oublie en effet tout ce qui pourrait gâcher la fête: le monde agricole est idyllique et la mixité raciale étonnante pour une campagne française. 
Lartigau construit des émotions qu'on partage avec plaisir. C'est un film chaleureux, plein de tendresse et même si on frise souvent le trop-plein de "mignon", on se laisse prendre au jeu. 

La première partie nous installe doucement le décor et on se prend d'amitié pour cette famille hors norme. La deuxième moitié déroule un scénario assez téléphoné mais qui parvient à nous surprendre au détour d'un final émouvant.

Je craignais personnellement le côté comédie musicale autour des chansons de Michel Sardou. Elles se font finalement discrètes et savent même s'éteindre au bon moment. Restent de jolis textes qui servent de support à des scènes touchantes.

François Damiens et Karine Viard jouent les parents sourds-muets de Paula et mettent leur jeu d'acteur au service de ces personnages hauts en couleur. 
Louane Emera, repérée dans l'émission The Voice, fait figure de révélation. Elle manque parfois de subtilité mais s'en donne visiblement à coeur joie et son enthousiasme est communicatif.
Coup de coeur pour Elmosnino (vu dans Gainsbourg (Vie Héroïque) et Le Coeur des Hommes 3) en prof de chant fan absolu de Sardou et excentrique juste comme il faut.

La Famille Bélier, comédie calibrée et bons sentiments. Mais qu'est-ce que ça fait du bien de temps en temps de ressortir avec le sourire et de pouvoir le recommander à plusieurs générations. Amenez-y vos grands-mères et vos petits cousins: par ces périodes de grands froids, ça réchauffe à l'intérieur.

La petite anecdote:
Louane Emera a appris, comme François Damiens et Karine Viard, le langage des signes pour le tournage. La jeune comédienne réalise un exercice difficile car elle doit signer et parler en même temps alors que la syntaxe est inversée.

Note:
4/5

Infos pratiques:
La Famille Bélier
sorti le 17 décembre 2014 en France 
réalisateur: Eric Lartigau
avec: Louane Emera, François Damiens, Karine Viard, Eric Elmosnino

mardi 16 décembre 2014

INDEX PAR NOTE

Je note depuis quelques mois les films que je vois. 

Vous les retrouverez ici classés par note. Il suffit de cliquer sur le titre de film pour retrouver la critique.


5/5 




4.5/5



4/5 


3.5/5 


3/5 


2.5/5 


2/5 



1.5/5 



1/5 


Le Hobbit: la Bataille des Cinq Armées


Dernier chapitre des aventures en Terre du Milieu. Après la trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson clôt ici celle du Hobbit (qui, chronologiquement, se situe avant) et livre un grand spectacle en forme de bouquet final. 

Le dragon Smaug est réveillé et s'attaque à Laketown. La Montagne Solitaire sinsi débarrassée de son gardien cracheur de feux attire de nombreuses convoitises: les Nains qui retrouvent leur royaume, mais aussi les Elfes, les Humains, les Orques, les Gobelins. C'est la bataille des Cinq Armées qui se prépare.

Si vous ne plongez pas avec plaisir dans les univers d'heroic fantasy, que les oreilles pointues et les pieds poilus ne vous évoquent rien et que vous ne rêvez pas de chevaucher un élan ou un gros sanglier, vous risquez fort de ne pas apprécier ce Hobbit. L'aventure en Terre du Milieu a démarré il y a plus de 15 ans pour le réalisateur Peter Jackson: cet épisode la termine et y rend hommage. 
Faisant chronologiquement le lien entre les deux séries de films, les clins d’œil et indices sont nombreux et mentionnent des éléments qu'on retrouve dans Le Seigneur des Anneaux.

Jackson ne s'attarde d'ailleurs pas à résumer la situation au démarrage du film: on est immédiatement plongés dans le vif du sujet, quasi exactement où nous l'avions laissé à la fin de l'épisode précédent (Le Hobbit: La Désolation de Smaug). 
Cela nous place tout de suite dans le bain: Le Hobbit: La Bataille des Cinq Armées est un film d'action. En 2h40 de film, Peter Jackson met en scène une immense chorégraphie de guerre visuellement très réussie.
Il alterne habilement entre les grands angles permettant d'imaginer l'ampleur de la bataille et les duels au corps à corps. C'est un grand ballet et on sort de ces 45 minutes de bataille comme après une longue apnée.

Ce focus sur l'action se fait malheureusement au détriment de l'histoire et des personnages. Sorti du champs de bataille, le scénario est réduit à pas grand chose. Le roi nain Thorïn a la folie des grandeurs et les elfes vient des histoires d'amour très clichés. 
Les fans du roman de Tolkien pourront jouer au jeu des différences car certaines libertés ont été prises pour l'adaptation. Difficile de faire autrement quand on sait que le roman ne fait que 300 pages. En tirer une matière riche pour trois longs-métrages relève du défi.

Pour filmer la trilogie des Hobbit, Peter Jackson a utilisé la technologie HFR qui filme en 48 images par seconde, soit le double de la vitesse normale au cinéma. On repère tout de suite un changement tant la sensation de vertige est forte. Lors des scènes d'action, tout va très (trop) vite et on se fatigue rapidement. Surtout, on détecte les effets spéciaux et les scènes tournées sur fonds vert et c'est assez gênant.
La 3D, elle, est bien utilisée et donne aux combats une intensité impressionnante.

Enfin, il a manqué pour moi ce petit côté humoristique qui faisait qu'on s'attachait aux personnages. Martin Freeman qui joue Bilbo est le seul à apporter une dose de second degré. On retrouve cependant avec plaisir les personnages familiers de Gandalf, Galadriel, Elrond, etc. 

Le Hobbit: La Bataille des Cinq Armées est une grande fresque, un spectacle d'action frénétique pour lequel le réalisateur a donné le meilleur de sa capacité à chorégraphier les scènes d'action. Il reste cependant un film assez plat en terme d'histoire et cliché dans ses thématiques.
Pour les courageux et les fans, il faudra attendre la version director's cut en DVD prévue en novembre 2015: avec 30 minutes supplémentaires, le film prendra peut-être une autre dimension.

La petite anecdote:
Pour la promotion du film, c'est le dragon Smaug lui-même qui a participé à l'émission américaine The Colbert Report. On y apprend qu'il vote plutôt à droite et qu'il n'est pas très en phase avec les dragons de Game of Thrones.

Note:
3.5/5

Infos pratiques:
Le Hobbit: La Bataille des Cinq Armées
sorti le 10 décembre 2014 en France
réalisateur: Peter Jackson
avec: Martin Freenman, Richard Armitage, Ian McKellen, Orlando Bloom, Evangeline Lily



mardi 9 décembre 2014

La French


Un film de gangsters mafieux... français. C'est suffisamment rare pour intriguer. Quand le duo Dujardin - Lellouche figure au casting, le ton est donné. 

En 1973, Pierre Michel est nommé juge du grand banditisme à Marseille. Sa mission: lutter contre la French Connection et, à sa tête, Gaëtan Zampa.

Le scénario de La French est inspiré de faits réels. Au cours des années 70, l'organisation mafieuse baptisée la French Connection organisait un trafic d'héroïne d'ampleur internationale, fournissant notamment les Etats-Unis. Cet épisode a déjà été porté au cinéma en 1971 par Friedkin dans French Connection avec Gene Hackman. 
Les références sont nombreuses dans le film de Jimenez: Scorcese évidemment, un peu de Coppola, Scarface... Le réalisateur fait cependant très attention à ne pas tomber des l'imitation ou la caricature.

Jimenez a réuni un gros budget (26 millions d'€) pour réaliser un film de gangsters crédible et le résultat tient la route.
La reconstitution du Marseille des années 70 est réussie. Décors, costumes et (surtout) la BO nous plongent rapidement dans l'époque. D'autant que Dujardin et Lellouche ont l'air de prendre un malin plaisir à porter les costumes cintrés et à conduire des DS.

Le scénario ne brille pas par son originalité. On suit chronologiquement l'enquête du juge Michel et, à ce niveau, le film peine à décoller. Rien ne s'emballe vraiment même aux moments plus critiques. L'écriture est pourtant fine et on devine dans les dialogues la patte féminine d'Audrey Diwan qui a co-écrit le scénario.

Le juge et le gangster sont présentés comme les deux faces d'une même pièce. Pas de grand méchant et de gentil immaculé: ils ont tous deux des parts d'ombre et des côtés purs. 

Côté visuel, je ne m'habitue toujours pas aux scènes filmées caméra à l'épaule. Ça m'a vite donné la nausée sans atteindre l'objectif de me plonger dans l'action. 

Le couple Dujardin - Lellouche est bien choisi. Même si dès que le premier fait une blague, on voit ressurgir OSS117, le second donne une intensité brutale à Zampa. Il s'appuie surtout sur ses acolytes pour montrer à quel point son personnage faisait peur. 
Les seconds rôles sont en effet nombreux et bien choisis: Céline Sallette, Benoît Magimel, Melanie Doutey...

Jimenez atteint donc son but de réaliser un film de gangsters à la française, solide et populaire. Quelques maladresses et longueurs plombent un peu le film mais c'est dans l'ensemble réussi.

La petite anecdote:
Pour en savoir plus sur la vraie French Connection (parfois appelée également Corsican Connection), c'est ici
Le réalisateur Cedric Jimenez a grandi à Marseille où son père tenait un restaurant à côté du bar du frère de Zampa.

Note:
3/5

Infos pratiques:
La French
sorti le 3 décembre 2014 en France
réalisateur: Cédric Jimenez
avec: Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette, Benoît Magimel