mardi 16 décembre 2014

Le Hobbit: la Bataille des Cinq Armées


Dernier chapitre des aventures en Terre du Milieu. Après la trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson clôt ici celle du Hobbit (qui, chronologiquement, se situe avant) et livre un grand spectacle en forme de bouquet final. 

Le dragon Smaug est réveillé et s'attaque à Laketown. La Montagne Solitaire sinsi débarrassée de son gardien cracheur de feux attire de nombreuses convoitises: les Nains qui retrouvent leur royaume, mais aussi les Elfes, les Humains, les Orques, les Gobelins. C'est la bataille des Cinq Armées qui se prépare.

Si vous ne plongez pas avec plaisir dans les univers d'heroic fantasy, que les oreilles pointues et les pieds poilus ne vous évoquent rien et que vous ne rêvez pas de chevaucher un élan ou un gros sanglier, vous risquez fort de ne pas apprécier ce Hobbit. L'aventure en Terre du Milieu a démarré il y a plus de 15 ans pour le réalisateur Peter Jackson: cet épisode la termine et y rend hommage. 
Faisant chronologiquement le lien entre les deux séries de films, les clins d’œil et indices sont nombreux et mentionnent des éléments qu'on retrouve dans Le Seigneur des Anneaux.

Jackson ne s'attarde d'ailleurs pas à résumer la situation au démarrage du film: on est immédiatement plongés dans le vif du sujet, quasi exactement où nous l'avions laissé à la fin de l'épisode précédent (Le Hobbit: La Désolation de Smaug). 
Cela nous place tout de suite dans le bain: Le Hobbit: La Bataille des Cinq Armées est un film d'action. En 2h40 de film, Peter Jackson met en scène une immense chorégraphie de guerre visuellement très réussie.
Il alterne habilement entre les grands angles permettant d'imaginer l'ampleur de la bataille et les duels au corps à corps. C'est un grand ballet et on sort de ces 45 minutes de bataille comme après une longue apnée.

Ce focus sur l'action se fait malheureusement au détriment de l'histoire et des personnages. Sorti du champs de bataille, le scénario est réduit à pas grand chose. Le roi nain Thorïn a la folie des grandeurs et les elfes vient des histoires d'amour très clichés. 
Les fans du roman de Tolkien pourront jouer au jeu des différences car certaines libertés ont été prises pour l'adaptation. Difficile de faire autrement quand on sait que le roman ne fait que 300 pages. En tirer une matière riche pour trois longs-métrages relève du défi.

Pour filmer la trilogie des Hobbit, Peter Jackson a utilisé la technologie HFR qui filme en 48 images par seconde, soit le double de la vitesse normale au cinéma. On repère tout de suite un changement tant la sensation de vertige est forte. Lors des scènes d'action, tout va très (trop) vite et on se fatigue rapidement. Surtout, on détecte les effets spéciaux et les scènes tournées sur fonds vert et c'est assez gênant.
La 3D, elle, est bien utilisée et donne aux combats une intensité impressionnante.

Enfin, il a manqué pour moi ce petit côté humoristique qui faisait qu'on s'attachait aux personnages. Martin Freeman qui joue Bilbo est le seul à apporter une dose de second degré. On retrouve cependant avec plaisir les personnages familiers de Gandalf, Galadriel, Elrond, etc. 

Le Hobbit: La Bataille des Cinq Armées est une grande fresque, un spectacle d'action frénétique pour lequel le réalisateur a donné le meilleur de sa capacité à chorégraphier les scènes d'action. Il reste cependant un film assez plat en terme d'histoire et cliché dans ses thématiques.
Pour les courageux et les fans, il faudra attendre la version director's cut en DVD prévue en novembre 2015: avec 30 minutes supplémentaires, le film prendra peut-être une autre dimension.

La petite anecdote:
Pour la promotion du film, c'est le dragon Smaug lui-même qui a participé à l'émission américaine The Colbert Report. On y apprend qu'il vote plutôt à droite et qu'il n'est pas très en phase avec les dragons de Game of Thrones.

Note:
3.5/5

Infos pratiques:
Le Hobbit: La Bataille des Cinq Armées
sorti le 10 décembre 2014 en France
réalisateur: Peter Jackson
avec: Martin Freenman, Richard Armitage, Ian McKellen, Orlando Bloom, Evangeline Lily



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