vendredi 16 septembre 2016

Toni Erdmann


Triomphe auprès de la critique à Cannes mais oublié du palmarès, voici une comédie allemande (oui, je sais, c'est surprenant).

Inès est une femme d'affaire trentenaire. Quand son père débarque à Bucarest où elle travaille, il lui demande si elle est heureuse. C'est le début d'une réflexion plus profonde.

Autant le dire tout de suite, Tony Erdmann est un film complètement loufoque (pour ne pas dire perché). Très personnellement, je suis passée à côté.
Encensé par la critique cannoise, il n'est reparti qu'avec le Prix de la Critique Internationale.
Pendant 2h45, on assiste à une farce délirante: si on ne prend pas le train dès le départ, il est difficile de le rattraper en cours de route.

Maren Ade nous raconte l'histoire de deux personnages que tout oppose malgré leur parenté. Inès est le symbole de cette jeunesse workaholic qui a sacrifié sa joie de vivre sur l'autel de la carrière brillante. Winfried est un père qui ne communique que par de vieilles blagues dont tout son entourage est lassé.

En combinant chronique intime et critique sociale, la réalisatrice allemande touche des sujets profonds et très actuels. 
L'esthétique à la Derrick, le rythme délibérément lent et l'allemand mêlé de roumain ont eu raison de mon niveau d'attention.

On est surpris de la tournure complètement farfelue que prennent les événements. Les sauts vers l'absurde sont assurés par le personnage du père et font (parfois) rire. Mais c'est un rire presque nerveux, et pas franchement agréable.

Le personnage d'Inès est à la fois cassante et attachante dans sa solitude parée des symboles de la réussite professionnelle. Son père est balourd et délicat dans son souhait de se reconnecter avec sa fille.

Les critiques (Telerama en tête, j'aurais dû me méfier) ont loué l'écriture nette, l'atmosphère si spéciale, le ridicule assumé.
Pour ma part, je me suis de nombreuses fois demandé ce que je faisais là.

La petite anecdote:
La mascotte de Cannes 2016 c'est lui, le kukeri, créature bulgare sensée chasser les mauvais esprits. Présent dans Toni Erdmann, il est venu monter les marches.
Le comble, c'est qu'il apparaissait dans un second film, Apnée, présenté à la Semaine de la Critique. 

Note:
1/5

Infos pratiques:
Toni Erdmann
sorti le 17 août 2016 en France
réalisatrice: Maren Ade
avec: Peter Simonischek, Sandra Hüller

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