jeudi 23 octobre 2014

Gone Girl


Le maître du thriller est de retour. David Fincher (Se7en, Fight Club et plus récemment, Millenium) adapte un best-seller de Gillian Flynn et nous fait trembler.

Nick Dunne rentre chez lui pour fêter ses 5 ans de mariage. Mais sa femme Amy a disparu et il se rend progressivement compte que tout l'accuse.

Gone Girl est tiré du roman Les Apparences de Gillian Flynn, qui a elle-même écrit le scénario (et a ainsi pris quelques libertés). 
Tout part d'un couple en apparence idéal et dont on découvre les fêlures petit à petit. Difficile de ne rien révéler du scénario qui va de surprises en rebondissements. 
Le réalisateur crée une tension qu'il fait grandir petit à petit et qu'il manipule à sa guise. 

L'intelligence de Fincher est de se servir de cette histoire pour parler d'autres aspects de la société américaine. Il a réalisé The Social Network en 2010: les conséquences de l'omniprésence de Facebook et la place de la vie privée sont abordés dans Gone Girl. La disparition d'Amy prend en effet des proportions gigantesques quand les médias s'en emparent. Les effets sur la vie des protagonistes sont démultipliés.

Fincher dénonce également l'image du couple et du mariage qui sont, selon lui sources de non-dits, de malaise et de désir de contrôler l'autre. A ce titre, Gone Girl est un film très pessimiste: sous de faux airs de comédie et en faisant appel à l'humour, le réalisateur a une vision très noire.

C'est finalement de l'image dont il est question (n'oublions pas le titre du roman d'origine Les Apparences): l'image qu'on renvoie aux autres, à ceux qu'on aime, à ceux qui nous entourent, à ceux qui jugent sans nous connaître. Jusqu'à quel point crée-t-on un illusion et comment peut-on jouer de ces apparences?

Ben Affleck est le mari pas si parfait qui risque d'être victime de lui-même. Il s'en sort correctement, sans plus. Rosamund Pike (vue dans le mauvais Jack Reacher) sort, elle, son épingle du jeu en héroïne hitchcockienne: beauté froide et fragile mais pas seulement.

Fincher maîtrise ses effets de réalisation à la perfection et nous balade de bout en bout. Certes, certains rebondissements sont difficilement crédibles et d'autres prévisibles. Mais on se dit quand même que ce sera bien de voir Gone Girl une 2ème fois pour ne rien louper.
Les références aux maîtres du genre sont nombreuses (une scène de douche par exemple n'est pas sans rappeler Hitchock) et on s'en délecte comme autant de clins d’œil. 

Une machine diaboliquement bien huilée...

La petite anecdote:
Pour les fans du clip "Blurred Lines" de Robin Thicke qui a fait couler beaucoup d'encre en 2013, sachez qu'Emily Ratajkowski est au générique de Gone Girl, et que c'est davantage pour sa taille de soutien gorge que pour son jeu d'actrice.

Note:
3.5/5

Infos pratiques:
Gone Girl
sorti le 8 octobre 2014 en France
réalisateur: David Fincher
avec: Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris, Emily Ratajkowski

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