lundi 10 juin 2013

J'ai été voir... Sous Surveillance


Robert Redford signe sa 9ème réalisation et choisit un thème qui lui est proche: un retour sur l'engagement politique des années 70 et les conséquences aujourd'hui.

A la fin des années 1970, la Guerre au Vietnam fait rage et un groupe d'activistes anti-guerre sévit sur le sol américain. Suite à une action qui tourne mal, certains de ses membres disparaissent dans la clandestinité. Jusqu'à ce qu'un journaliste déterre l'histoire ancienne 30 ans plus tard.

Le scénario de Sous Surveillance est adapté par le scénariste Lem Dobbs du roman Le Dernier d'entre nous de Neil Gordon. J'avais beaucoup aimé le livre qui entremêlait habilement enquête, éléments historiques et psychologie. J'ai donc été très surprise des choix de narration qui ont complètement abandonné certains aspects de l'histoire.

La thématique de Sous Surveillance est intéressante: faut-il faire payer des militants politiques pour une violence qui pouvait se justifier dans le contexte de l'époque? Cette thématique impose une certains mélancolie dans le ton du film. Ces anciens idéalistes regardent leur passé et mesurent le chemin qu'ils ont parcouru, de gré ou de force.

C'est aussi l'occasion de mettre en scène une belle brochette d'acteurs plus âges. Outre Robert Redford (76 ans), on retrouve Susan Sarandon (67 ans), Julie Christie (72 ans), Nick Nolte (72 ans) dans les rôles secondaires. Le problème étant que les stars hollywoodiennes de cet âge sont souvent passées sous le bistouri d'un chirurgien plastique... Difficile d'être crédible en ancien(ne) hippie quand on a les lèvres gonflées au botox.
Shia LaBeouf s'en sort pas mal en jeune journaliste à la recherche du scoop de sa vie. (Ça n'a rien à voir mais je trouve que sur l'affiche, il ressemble beaucoup à Alain Chabat jeune)

Le gros point positif, c'est la place centrale laissée à l'intrigue. Les personnages sont riches et le réalisateur Redford maîtrise la narration. Il laisse s'installer calmement les éléments. Pas de course à la vitesse et aux grands effets. Ce sont les rencontres et les discussions qui font progressivement avancer l'histoire. Dans ce sens, Sous Surveillance  est un film intelligent. En mêlant l'intime et l'historique, Redford donne du relief à ses personnages, ni tout blancs, ni tout noirs.

Cependant le déroulé du film ne réserve pas de surprise et certains éléments font carrément tiquer. L'âge de Redford, une grosse incohérence chronologique: le souci du détail n'est pas présent à tous les niveaux.
Le film s'essouffle petit à petit; on en ressort diverti mais pas enthousiasmé (lisez le livre, vous passerez sans doute un meilleur moment).

La petite anecdote:
Le Weather Underground a véritablement existé. Pour en savoir plus sur ses activités, c'est ici

Infos pratiques:
Sous Surveillance
sorti le 8 mai 2013 en France
réalisateur: Robert Redford
avec: Robert Redford, Shia LaBeouf, Susan Sarandon, Julie Christie, Nick Nolte
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19473508&cfilm=142773.html

2 commentaires:

  1. "Peu enthousiasmé" c'est un euphémisme :)
    On attend plus des retrouvailles du réalisateur de Spy Game avec Robert Redford. Au final comme on dit, c'est plus Robert que Redford. On s'ennuie, on s'ennuie, et vers la fin... on s'ennuie. Quand soudain !! On s'ennuie encore. Bref, pas grand chose à sauver, Shia Labeouff (quel nom...) essaie tant bien que mal de masquer son absolu manque de charisme sous un kilo de texte (pas très bien écrit d'ailleurs). Redford quant à lui court comme un pingouin botoxé, et sa complice (dont le nom m'échappe) n'est guère mieux. Triste constat d'une génération d'acteurs relégués à regretter, ressasser et aligner les zéros sur les chèques de plasticiens.

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  2. Tout d'accord Jay
    Sauf que je n'ai pas compris la référence au réalisateur de Spy Game (Tony Scott est mort en août dernier et n'a, à ma connaissance, rien à voir avec Sous Surveillance)

    Et j'avoue que j'ai cherché un sponsor de clinique de chirurgie plastique au générique...

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