lundi 18 mars 2013

J'ai été voir... Spring Breakers


Trip: un mot qui semble indispensable pour décrire Spring Breakers. Plus précisément: bad  trip, voire very bad trip... Les vacances au soleil de ces jeunes américaines tient davantage de la descente aux enfers que du voyage de classe...

Quatre étudiantes fauchées rêvent de s'échapper de leur quotidien ennuyeux et de partir en spring break. Pour financer le voyage, elles braquent un fast-food. Ce n'est que le début...

Les affiches et toute la promo du film ont tourné autour des quatre actrices et des quelques centimètres carrés de leur bikinis fluos. Les héroïnes que le réalisateur a choisi sont des actrices Disney, au visage enfantin et connues pour leurs séries destinées aux 10-15 ans. Elles avaient visiblement envie d'écorner leur image de petites filles parfaites... Selena Gomez, Vanessa Hudgens, Ashley Benson et Rachel Korine ont donc fait confiance au sulfureux réalisateur Harmony Korine (le mari de la dernière actrice citée, celle aux cheveux roses sur l'affiche). Il s'intéresse généralement aux sales gosses comme sait bien le faire le cinéma américain indépendant. 
Ici, il se plonge dans cette tradition américaine du spring break, cette pause dans le calendrier universitaire au printemps. C'est l'occasion pour les étudiants de l'ensemble du pays de partir en Floride, au Mexique ou en Californie pour 1 ou 2 semaines. Au programme: sea, sex, drugs et rock'n roll.
Depuis l'Europe, le spring break, on connait surtout via les clips de RnB ou les émissions un peu trash sur MTV pendant lesquelles on voyait des filles en micro maillots de bain danser au bord d'une piscine. Vous ne serez pas dépaysés avec Spring Breakers: les scènes de fiesta sont filmées en gros plan et on a une large dose de fesses, de seins et de positions sexuelles mimées, le tout arrosé de bière... En un mot: classe.

Mais si, à cause de l'affiche et du casting, vous pensiez voir un film d'ados plutôt dévergondé mais gentillet, Spring Breakers vous réserve une surprise. Le trip est dopé à la cocaïne: la montée en puissance est euphorisante mais la re-descente sur terre est violente.
Il règne une ambiance malsaine du début à la fin. Ces filles s'échappent pour essayer d'oublier un avenir qui s'annonce morose. Elles se perdent dans un univers de fête qui est bien plus tordu qu'il n'y paraît. 

Le réalisateur a-t-il choisi de nous mettre face à ces images pour les dénoncer ou s'y retrouve-t-il? C'est là que Spring Breakers pèche: on peine pendant 1h30 à trouver un sens à cette explosion fluo de minettes éméchées, à cette bande son mi-rap mi-techno saturée, à cette violence mimée ou réelle. On pourrait accepter tout ça (on voit souvent pire au cinéma) si on sentait que l'histoire nous menait quelque part. Mais le scénario est très léger et les personnages des quatre filles sont carrément vides. On pourrait d'ailleurs les inter-changer sans problème.
Harmony Korine explique en interview qu'il a voulu faire un film plus "sensoriel" que narratif. Le pari est tenu j'imagine mais le résultat a été pour moi plutôt nauséeux. 

La performance de James Franco vient relever le niveau général. Il incarne Alien, un gangster-rappeur blanc qui se rêve black. Tresses, dents en acier, look ultra large: il est méconnaissable, irritant et malsain. Son personnage va faire plonger les filles encore davantage mais il va aussi révéler quelques ambiguïtés intéressantes.

A ceux qui voulaient voir les starlettes Disney dénudées: allez-y, la publicité n'est pas mensongère. Mais il est fort possible que le moment ne soit pas aussi agréable que vous l'imaginiez...

La petite anecdote:
Vous pensez que c'est too much? les scènes de plage et de fêtes ont été tournées pendant un vrai spring break...

Infos pratiques:
Spring Breakers
sorti le 6 mars 2013 en France
réalisateur: Harmony Korine
avec: Vanessa Hudgens, Selena Gomes, Ashley Benson, James Franco
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19470442&cfilm=199070.html 

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