lundi 10 décembre 2012

J'ai été voir... Cogan, Killing Them Softly


"America is not a country, it's a business" ou comment, dans Cogan, Killing Them Softly, Andrew Dominik (L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Fordmet en scène l'individualisme Outre-Atlantique.

Jackie Cogan est employé par des caïds mafieux qui souhaitent faire le ménage après le braquage d'une salle de jeux illégale.

Cogan, Killing Them Softly est un polar désabusé. Là où les films noirs ou de mafia sont souvent sur vitaminés et parfois trop fatigants car trop plein d'énergie, ici on est aux antipodes du film hyper-actif. C'est long, c'est lent, c'est contemplatif...
Les tueurs à gage s'improvisent philosophes, les petites frappes se shootent à l'héroïne et planent... l'ennui n'est pas loin et une dizaine de personnes ont quitté la salle de cinéma avant la fin.

Cogan, Killing Them Softly est un concentré de violence gratuite. On est vite mal à l'aise, et pas dans le bon sens du terme où vous pouvez être interpellé dans le but de vous alerter et réfléchir. La vulgarité du langage se veut sans doute réaliste mais 50 minutes avec "fuck" dans toutes les phrases, ça écorche franchement les oreilles. Quand aux scènes de baston et d'assassinat, elles sont habilement mises en scène mais n'apportent rien.

Le scénario est minimal et on ne trouve pas de justification à ces scènes de violence. Là où Drive parvenait à créer une atmosphère autour de ses personnages, Cogan, Killing Them Softly échoue à nous emmener dans son univers.

Brad Pitt est pourtant très bien dans son rôle (central) de tueur à gages moins bête que les gens qui l'entourent et cynique jusqu'à la moelle. On reconnaît également quelques visages issus de la série Les Sopranos comme James Gandolfini en tueur looser.

Les références au modèles américain ne sont pas du tout subtiles et passent par des extraites du discours de campagne d'Obama en guise de bande-son. Mais on ne nous guide pas dans cette réflexion et ça tombe franchement comme un cheveu sur la soupe...
Film de crise économique et du désenchantement? peut-être mais si on doit se débrouiller tout seul pour comprendre le message, je trouve ça dommage.

L'humour manque cruellement tout au long du film; là où on aurait pu basculer dans l'absurde. On sent pourtant l'influence d'un Tarantino dans la violence outrancière ou des frères Cohen dans les situations foireuses. 
Mais Cogan, Killing Them Softly tourne à vide sans histoire à laquelle se raccrocher et donc sans logique.

La petite anecdote:
Cogan, Killing Them Softly était en compétition à Cannes pour le festival 2012 mais est reparti bredouille.

Infos pratiques:
Cogan, Killing Them Softly
sorti le 5 décembre 2012 en France
réalisateur: Andrew Dominik
avec: Brad Pitt, James Gandolfini, Scoot McNairy, Ben Mendelsohn, Ray Liotta, Richard Jenkins
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19424245&cfilm=187420.html 

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