jeudi 20 novembre 2014

Interstellar


L'espace est à la mode. Après Gravity c'est au tour d'Interstellar de nous faire faire le grand saut dans le vide.
Christopher Nolan est un réalisateur qui peut à peu près tout se permettre. Après la trilogie des  et Inception, il signe ici une odyssée de science-fiction au budget de 165 millions de $.

La vie sur Terre est condamnée et l'homme doit aller chercher au-delà de notre galaxie une autre planète où la vie est possible.

Pas de publicité mensongère, Interstellar est un film de science-fiction. C'est même un film de science-fiction volontairement compliqué. Nolan n'a pas cherché à simplifier à outrance les travaux de l'astro-physicien Kip Thorne qui sont à la base du scénario (le chercheur y a même contribué en tant que consultant). Si vous êtes allergiques aux mots comme "tesseract", "trous noirs" et autres théories sur l'espace temps, fuyez. 
L'art de Nolan est de faire évoluer des personnages de chair et de cœur au sein de ces éléments scientifiques.

La comparaison et les références à 2001 Odyssée de l'Espace  de Kubrick sont nombreuses et inévitables. Les deux films utilisent l'expédition spatiale comme métaphore. Mais les différences sont au moins aussi nombreuses que les ressemblances. Par moment, Interstellar fait d'ailleurs davantage penser à Spielberg (qui a travaillé sur le projet à l'origine): la thématique de la famille, les relations père-fille et d'une manière générale les 50 premières minutes du film qui se passent dans une Amérique profonde sur une Terre revenue aux fondamentaux. 
Ces thèmes sont ce qui rend le film accessible et agréable. Les motivations des personnages ne sont pas uniquement centrés autour de la curiosité scientifique. Certes, ils sont embarqués dans la plus grande aventure spatiale mais ils restent humains, avec leurs élans, leurs amours, leurs principes.

L'autre axe d'Interstellar est celui du temps qui passe. Comme il ne s'écoule pas de la même façon sur toutes les planètes et donc pour tous les personnages, s'engage alors une véritable course contre la montre. L'expression prend un sens littéral quand une heure sur une planète équivaut à sept ans sur une autre.
Les 2h50 que dure le films sont donc à relativiser elles aussi. Certaines scènes tirent clairement en longueur mais n'est-ce pas volontaire de la part de Nolan?...

A film hors-norme, casting hors-norme: Matthew McConaughey (oscarisé pour Dallas Buyers Club) est l'acteur sur-mesure pour ce rôle de cosmonaute fermier. Anne Hathaway (Catwoman dans le dernier Batman de Nolan The Dark Knight Rises) l'accompagne avec douceur et élégance. On se délecte aussi de quelques seconds rôles très agréables pour Michael Caine (qui signe sa 6ème collaboration avec Nolan) et John Lithgow.

Interstellar prendra la tête à quiconque essaiera de comprendre ses fondements scientifiques ou voudra tester leur réalisme. Mais si on parvient à voir ces éléments comme un grand décor, il reste un blockbuster comme on en voit peu aujourd'hui. Très bien filmé et dirigé, avec de nombreuses prises de vues réelles (peu de fonds verts qui rendent souvent un résultat peu crédible), basé sur une histoire originale et pas adapté d'un roman. 
Indéniablement un des grands films de cette année. 

La petite anecdote:
comme pour souligner que les relations père-fille sont au cœur, le nom de code du film a longtemps été Flora's Letter. Flora est le (très joli) prénom de la fille de Christopher Nolan.

Note:
4/5

Infos pratiques:
Interstellar
sorti le 5 novembre 2014 en France
réalisateur: Christopher Nolan
avec: Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica Chastain, Michael Caine, Casey Affleck, John Lithgow

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