lundi 4 novembre 2013

J'ai été voir... Gravity


"Quand je serai grand, je serai astronaute!" Peut-être le réalisateur Alfonso Cuaron a-t-il repensé à cette phrase en se lançant dans le projet Gravity. Après 5 ans de rédaction du scénario et d'attente pour que les techniques de tournage en 3D correspondent à sa vision, le film arrive sur les écrans et rencontre un énorme succès, qui va sans doute lui ouvrir de nombreuses nominations aux prochains Oscars.

Suite à un accident lors d'une sortie dans l'espace, le Docteur Ryan Stone doit tenter l'impossible pour rentrer sur Terre.

Comment rendre captivantes 1h30 de film avec deux personnages et une liberté de lieux assez limitée? La réponse de Cuaron: en créant une prouesse visuelle, celle de projeter le spectateur dans l'espace et de lui faire perdre tous ses repères. Grâce à la mise au point de nouveaux procédés de tournage, il parvient à nous faire perdre la notion de haut, de bas, de pesanteur, d'effort. Tout est chamboulé et on est rattaché au seul personnage de Stone qui dérive. 

Gravity est tourné en 3D. Une 3D qui donne une profondeur évidente à l'espace, aux paysages de la Terre vue d'en haut mais aussi un aspect très effrayant aux débris et accidents en tous genres. C'est spectaculaire et très bien calculé, aucun détail n'étant laissé au hasard. Même l'ancien astronaute Buzz Aldrin a avoué avoir été bluffé par le réalisme du film.

Le scénario de Gravity est simple et on peut lui reprocher son manque de réalisme. Il a pour principal intérêt d'être concis (1h30 de film, ça devient rare à Hollywood) et donc de ne pas nous perdre en cours de route.
Je n'ai personnellement pas vraiment adhéré à l'odyssée intérieure du Dc Stone qui lui permet de passer au-delà des difficultés. Elle articule le film mais n'en constitue pas pour moi l'intérêt principal.

Sandra Bullock porte le film de bout en bout. Sans livrer la performance du siècle, elle assume d'être la seule source d'attention. Elle incarne avec empathie cette scientifique qui panique et nous emmène dans son ballet en apesanteur.
Georges Clooney fait la version "Objectif Lune" de la publicité pour Nespresso. Autant dire qu'il excelle dans ce rôle.

En voyant Gravity, on entre dans un autre espace. Nos habitudes de spectateurs sont perturbées. Pas de fioriture ou de perte de temps: on garde le souffle coupé depuis le solide plan séquence de démarrage jusqu'au dénouement. La bande-son accompagne très bien les images, à la fois faite de sons métalliques, de percussions et de mélodies plus douces. Dans l'espace, pas de son et c'est donc au rythme de la respiration des astronautes que se déroule l'histoire.

Cuaron a compris que le spectaculaire pouvait être intelligent et qu'il était possible de faire un film visuel sans perdre le suspense et la tension.
Gravity  n'est pas pour moi le chef d'oeuvre annoncé par certains. Mais il est un film à part, une expérience visuelle qui laissera peu de spectateurs indifférents.

La petite anecdote:
La durée du film est de 90 minutes. C'est le temps qu'il faut à la station spatiale internationale (ISS) pour effectuer une rotation autour de la Terre.

Infos pratiques:
Gravity
sorti le 23 octobre 2013 en France
réalisateur: Alfonso Cuaron
avec: Sandra Bullock, George Clooney
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19538824&cfilm=178496.html

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