lundi 16 septembre 2013

J'ai été voir... Le Majordome


Annoncé comme le film à Oscars de 2013, Le Majordome ne déçoit pas: casting impressionnant, scénario tiré d'une histoire vraie (mais largement romancée)... Le réalisateur Lee Daniels (Precious, Paperboy) nous livre ici sa version de "l'histoire des noirs américains pour les nuls".

Cecil Gaines naît esclave dans les champs de coton du Sud des États-Unis. Il apprend à servir et devient majordome à la Maison Blanche. Durant sept présidences, il sera aux premières loges...

a la manière de Forrest Gump, Cecil Gaines est le témoin privilégié des grands événements de l'histoire des États-Unis. Il assiste aux tractations et aux hésitations de ces présidents, à leurs succès et à leurs tragédies. En parallèle, sa vie de famille reflète aussi les évolutions de la société américaine: son fils aîné s'engage progressivement dans la défense des droits civiques.

La fresque que nous peint Daniels est fluide et on s'y repère facilement. Il a le mérite de ne retenir que l'essentiel de chaque période.
Évidemment, on n'évite pas les caricatures quand on résume 40 ans d'histoire en 2h15. Les présidents sont ramenés à des traits simplifiés et aisément reconnaissables. Les spécialistes de l'histoire américaine noteront sans doute le manque de subtilité, pour les autres, c'est compréhensible. En se servant de la "petite" histoire (celle de la famille Gaines) comme témoin de l'Histoire, il nous y intègre facilement.

Autre réussite, le casting "all stars" admirablement utilisé au service du scénario.
En première ligne, Forest Whitaker (oscarisé pour Le Dernier Roi d'Ecosse) prête tout son charisme à ce personnage et lui donne une élégance qui illumine le film. A ses côtés, Oprah Winfrey joue sa femme Gloria. Elle retrouve le grand écran 28 ans après La Couleur Pourpre qui lui avait valu une nomination aux Oscars. Trop maquillée et souvent pas assez subtile, on ne peut s’empêcher de voir l'animatrice télé davantage que le personnage...
Pour les rôles secondaires  (les sept présidents, le personnel de la Maison Blanche mais aussi les autres personnages historiques comme Martin Luther King), ce sont majoritairement de grandes stars qui s'y collent: Robin Williams est Eisenhower, John Cusack est un inquiétant Nixon, Alan Rickman (Harry Potter, Love Actually) un gentil Reagan, Jane Fonda une pétillante Nancy Reagan. A quelques rares exceptions près (Jackie Kennedy), ils donnent tous un côté "clin d'oeil". On s'amuse à les reconnaître et cela pimente le spectacle.

Car c'est bien à un spectacle qu'on assiste, de ceux que seuls les américains savent produire. Ils ont une capacité à mettre en scène leur propre histoire qui reste impressionnante. On n'évite pas les clichés et le pathos mais Le Majordome reste un film efficace qui dénonce le racisme ordinaire qui habitait les États-Unis il n'y a pas si longtemps. En mesurant le chemin parcouru à l'échelle d'un homme, il rend compte des évolutions de la société.
De quoi nous tirer une petite larme et sans doute faire le plein de statuettes en mars 2014.

La petite anecdote
Barack Obama a affirmé avoir pleuré en visionnant le film. 
Moi aussi mais il n'y aura sans doute pas autant d'articles qui relaieront la nouvelle...

Infos pratiques:
Le Majordome
sorti le 11 septembre 2013 en France
réalisateur: Lee Daniels
avec: Forest Withaker, Oprah Winfrey, David Oyelowo, Cuba Gooding Jr., Alan Rickman, John Cusack, Robin Williams, Jane Fonda
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19515848&cfilm=188951.html

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