mercredi 22 août 2012

J'ai été voir... Magic Mike


Il y a plusieurs catégories de "films pour filles". La plupart d'entre eux sont des comédies romantiques, un peu gnan-gnan, qu'on réserve aux dimanche soirs un peu tristes. Magic Mike fait partie d'un autre type de "film pour filles": celui qu'on va voir entre copines, avant de sortir le samedi soir.

L'affiche est assez explicite: Magic Mike est strip-teaseur la nuit et fait plein d'autres petits boulots le jour, en attendant de devenir un vrai "entrepreneur". Il rencontre un jeune un peu paumé et l'embarque avec lui dans le monde des effeuilleurs masculins, de l'argent et du sexe faciles.

C'est quand l'acteur Channing Tatum a raconté à Steven Soderbergh ses propres années de strip-tease quand il avait 19 ans que le réalisateur de Traffic, Erin Brikovitch et Ocean's Eleven (entre autres) a décidé d'en faire un film. Le résultat, c'est le carton de l'été au box-office américain ($110 millions).

Ce qui fait que Magic Mike fonctionne, c'est son côté décontracté. Les strip-teaseurs du film sont décomplexés avec le fait de gagner leur vie en remuant les fesses et les abdos pour des femmes hystériques. Avec ce mode de vie, ils gagnent (beaucoup) d'argent et couchent avec (beaucoup) de jolies filles. Tout le monde est là pour s'amuser...

J'ai d'ailleurs rarement entendu autant de filles glousser pendant une séance de cinéma. Il faut dire que le public était quasi 100% féminin et que les scènes de danse sont plutôt bien réussies. On flirte souvent avec le mauvais goût mais on ne boude pas son plaisir. Même si on finit un peu par se lasser de ces exhibitions...

Le scénario de Magic Mike est seulement un prétexte pour suivre Mike et des acolytes. Heureusement, la mauvaise histoire (policière et sentimentale) ne prend pas trop de place, comme si Soderbergh savait que ce n'est pas ce qui est au coeur du film.
Le thème central, c'est l'apparence et une certaine image de la séduction, caricaturée à l'extrême. Mais pas de prise de tête: les hommes-objets? le sujet est à peine effleuré (il faudrait voir à ne pas trop réfléchir non plus!)

Channing Tatum est très à l'aise dans ce rôle de beau-gosse un peu prisonnier de son image d'objet sexuel. Outre le fait qu'il danse très bien (sa première apparition au cinéma, c'était dans Sexy Dance), il maîtrise son rôle. Channing, not just a pretty fesse...
La galerie de poupées Barbie (poupées Ken en l'occurrence) qui l'entoure est constituée de visages pas tout à fait inconnus: Adam Rodriguez de la série Les Experts ou Joe Manganiello de la série True Blood.
Mais surtout Matthew McConaughey livre une interprétation géniale du manager mégalo et hilarant de cette bande de go-go boys.
Ces personnages exentriques joués par des acteurs à fond, voilà (avec les scènes de danse, vous l'aurez compris), l'intérêt du film.

On n'évite pas les clichés et Magic Mike ne vous donnera pas envie d'aller voir un show de chippendales. Mais vous aurez passé 1h50 divertissante et vous vous serez rincé l'oeil...

Les filles, quand il sort en DVD, on se fait une soirée cocktail à la maison?...

La petite anecdote
Avant d'être acteur, Channing Tatum a donc été strip-teaseur. Il a aussi été mannequin (Abercrombie & Fitch, Dolce & Gabbana) et en 2000 il a tourné dans le clip de Ricky Martin She Bangs.

Infos pratiques
Magic Mike
sorti le 15 août 2012 en France
réalisateur: Steven Soderbergh
avec: Channing Tatum, Alex Pettyfer, Matthew McConaughey, Cody Horn
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19343380&cfilm=193339.html 

lundi 20 août 2012

J'ai été voir... Les Saphirs


Les Saphirs raconte l'histoire (presque vraie) de quatre jeunes chanteuses aborigènes parties à la fin des années 60 chanter au Vietnam pour remonter le moral des troupes américaines.

Avant d'être un film, Les Saphirs était une pièce de théâtre, écrite par Tony Briggs, le fils de l'une des vraies héroïnes. C'est un film quasi 100% australien puisque le réalisateur Wayne Blair comme les quatre actrices principales sont d'origine aborigène.

Il aura fallu 15 mois de casting pour trouver ces quatre filles. Vous reconnaîtrez peut-être Deborah Mailman et Jessica Mauboy qui avaient toutes les deux joué dans un autre film musical aborigène, Bran Nue Dae, sorti en 2009. Jessica Mauboy, qui avait gagné la version australienne de la Nouvelle Star, interprète elle-même les chansons du film.

Car la musique est bien au coeur de l'histoire. Un impresario alcoolique d'origine irlandaise va en effet apprendre la soul à ces chanteuses. La bande-son est donc constituée de grands tubes d'Aretha Franklin, Otis Redding et autres papes de la "black music". Cependant Les Saphirs n'est pas une comédie musicale et c'est tant mieux: la narration est plus crédible. Cette musique qui jalonne le film met tout de suite dans l'ambiance et donne envie de danser...

L'autre grand sujet abordé, c'est la famille et là on sent la cohésion entre les acteurs. Cela donne l'agréable sensation d'un vrai groupe qui partage plus que l'aventure qu'elles nous racontent. Peut-être est-ce dû au fait que c'est une histoire vraie et donc un témoignage sur ces femmes devenues par la suite des défenseuses de la cause aborigène.

On rit également de bon coeur et les réparties fusent. Chris O'Dowd, déjà vu dans Bridesmaids, est en pleine forme. La brochette d'actrices au tempérament bien trempé est à la hauteur.

On n'évite cependant pas certains clichés et Les Saphirs ne réinvente pas le genre du road-movie musical. Les difficultés rencontrées par les personnages ne sont que passagères et surmontées avec un facilité désarmante, on ne s'inquiète jamais vraiment pour les personnages, et enfin les sujets plus profonds comme le racisme sont seulement effleurés. Quant à l'issue du film, elle est très prévisible.

Cela n'empêche pas de passer un bon moment en regardant Les Saphirs, et l'attribut de "feel good movie" lui va très bien.

La petite anecdote
Le réalisateur connaît bien l'histoire de Les Saphirs puisqu'il tenait lui-même un rôle dans la pièce de théâtre dont est tiré le film.

Infos pratiques
Les Saphirs
sorti le 8 août 2012
réalisateur: Wayne Blair
avec: Deborah Mailman, Jessica Mauboy, Chris O'Dowd
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19343867&cfilm=207003.html 

vendredi 17 août 2012

J'ai été voir... The Dark Knight Rises


Christopher Nolan termine sa trilogie après Batman Begins (2005) et The Dark Knight (2008). Et ce n'est pas peu dire que The Dark Knight Rises est attendu comme LE blockbuster de cette année.

On retrouve Gotham 8 ans après l'avoir quittée. Alors qu'il vit reclus, Bruce Wayne / Batman va reprendre du service quand Bane, un terroriste d'un nouveau genre menace la ville.

En tentant de résumer l'histoire de The Dark Knight Rises, on se rend compte à quel point l'univers que le réalisateur a créé autour du super-héros est complexe. A ceux qui n'ont pas vu les deux premiers épisodes, on recommande donc vivement de le faire avant d'assister au n°3, sous peine de manquer un grand nombre de références.

Paradoxalement, le problème de The Dark Knight Rises, c'est The Dark Knight. Le film de 2008 avait mis la barre tellement haute que la déception n'est que normale.

Christopher Nolan conclut sa trilogie et il reste fidèle à ce qui a fait son succès: on est dans un environnement sombre au sein duquel le héros se débat avec ses propres démons. Batman en tant que tel n'apparaît pas en tant que tel durant la première heure du film...

Mais là où l'histoire de The Dark Knight était portée par un méchant génial, le scénario de The Dark Knight Rises sonne creux. Faux rythme, propos touffu, rebondissements très prévisibles... on s'ennuie ferme pendant plusieurs moments des (longues) 2h45.

Sauf que parfois, le spectaculaire reprend le dessus et fait passer le reste. Les affrontements Bane/Batman sont intenses, la scène d'ouverture dans l'avion ou la course poursuite en moto nous rappellent qu'on est dans un film à très gros budget et que le réalisateur est loin d'être un débutant. Et puis on a tellement envie d'y croire...

Batman n'est pas au coeur de The Dark Knight Rises (ce qui fera sans doute râler certains fans) et il laisse la place à des personnages secondaires fondamentaux.
Pour les incarner, Nolan a fait appel à quasi la totalité des acteurs de son dernier film, Inception. Joseph Gordon-Lewitt en jeune flic idéaliste n'est pas flamboyant, Marion Cotillard endosse encore une fois le même rôle et frise franchement le comique dans une scène dont Internet se délecte. Tom Hardy est impressionnant physiquement (il a pris 15kg pour incarner Bane) mais son masque laisse peu de place au jeu.
Anne Hathaway, quant à elle, porte avec beaucoup d'allure le costume de Catwoman et apporte la petite pointe de sarcasme qui manque à l'ensemble.

Le propos de Nolan est riche de références aux comics originaux mais aussi à notre monde actuel. Terrorisme, crise financière, injustice sociale: Gotham ressemble par certains aspects à notre XXIème siècle... Et l'on réfléchit à la manipulation des esprits par Bane qui promet une révolution au peuple pour endormir sa vigilance.

Ce Bane que l'on nous avait promis comme super-méchant et némésis de Batman est assez décevant lui aussi. Plus fort et plus organisé que le Joker, il est cependant beaucoup moins intéressant. Il lui manque le grain de folie qui avaient rendu le personnage interprété par Heath Ledger si terrifiant.

The Dark Knight Rises est selon moi le moins bon des trois épisodes de la trilogie, mais Christopher Nolan a bouclé la boucle.
Le bon côté des choses, c'est qu'il va maintenant pouvoir travailler sur autre chose et qu'il aura sans doute un peu moins de pression...

La petite anecdote
The Dark Knight Rises a été majoritairement tourné dans la ville de Pittsburg. Le maire, Luke R. Ravenstahl, interprète un des joueurs de football américains alors que ses coéquipiers à l'écran sont de vrais joueurs de l'équipe des Pittsburg Steelers.

Infos pratiques
The Dark Knight Rises
sorti le 25 juillet 2012 en France
réalisateur: Christopher Nolan
avec: Christian Bale, Joseph Gordon-Lewitt, Tom Hardy, Marion Cotillard, Anne Hathaway, Gary Oldman, Michael Caine, Morgan Freeman
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19340318&cfilm=132874.html

vendredi 3 août 2012

J'ai été voir... Rebelle



Pixar est de retour (après Cars 2, qu'on préfère oublier) et frappe un grand coup. Le petit studio devenu grand, racheté par Disney il y a 6 ans, prouve avec Rebelle qu'il est un cran au-dessus des autres en terme de techniques d'animation. Et quand les prouesses technologiques se mettent au service d'une histoire aboutie, le résultat est à la hauteur des attentes.

Merida est une princesse d'Ecosse, dans un Moyen-Âge de légendes et de magie. Rêvant d'aventures et de chasse à l'arc plutôt que de mariage et de broderie, elle va se rebeller contre la tradition de son clan et contre sa mère.

Dès le début de Rebelle, on est transporté dans l'univers des highlands écossais, reconstitués de façon époustouflante. Les paysages de montagnes, les lacs mais surtout les forêts sont bluffant de réalisme. On se régale de la fluidité des personnages humains et des animaux, du rendu des matières (fourrures et cheveux en tête). Et même si la 3D n'apporte pas grand chose, elle n'est pas gênante.
En plus de cette réussite esthétique, une atmosphère féerique entoure l'histoire et on n'est pas surpris de voir apparaître une sorcière...

Le scénario de Rebelle repose principalement sur la relation entre Merida et sa mère, Elinor. Sans s'éloigner de ce thème, de nombreuses autres questions sont soulevées et rendent le récit riche et subtil.
Ne nous y trompons pas, on est bien chez Disney et le fait même que l'héroïne soit une princesse donne le ton. Pourtant, on ne tombe pas dans le "film de princesse" parce que le personnage de Merida est bien plus complexe qu'une Cendrillon ou une Blanche-Neige. A travers son histoire, ce sont des questions universelles autour de l'adolescence, du courage et de la prise de responsabilités qui sont abordées. Pas uniquement la relation mère/fille (qui est elle aussi traitée de façon très juste)...

Pourtant, contrairement aux habitudes de Pixar, Rebelle s'adresse clairement à un jeune public alors qu'il y en a d'habitude pour tout le monde. C'est à ce niveau qu'on peut être un peu déçu. Il manque ce décalage, ce second degré de lecture qui rend des films comme Wall-E ou Up si uniques.

On rit dans Rebelle, surtout grâce à quelques personnages secondaires très réussis. Les petits frères casse-cous de Merida sont les auteurs de bons gags, tout comme les chefs de clans et leurs fils. Et même si on glisse parfois vers un humour un peu cra-cra, on rit de bon coeur.

On verse également sa petite larme avec plaisir parce qu'après tout, c'est aussi pour ça qu'on vient voir un Pixar. L'histoire est parfaitement rythmée et on assiste avec grand plaisir à ce récit initiatique, réinventé au féminin.

Rebelle est un bijou esthétique et Merida une princesse Pixar: Pétillante, fIère, eXtrèmement Attachante et Rigolote.

La petite anecdote:
Merida est non seulement le premier personnage central féminin des films Pixar, elle est aussi la première héroïne Disney aux cheveux bouclés. Et quelles boucles! La chevelure rousse est en elle-même une prouesse technique pour laquelle un logiciel spécial a été créé afin de représenter plus de 110000 fibres capillaires qui interagissent entre elles.
Pour en savoir plus, c'est ici.

Infos pratiques:
Rebelle
sorti le 1 août 2012 en France
réalisateurs: Mark Andrews, Brenda Chapman
avec (les voix de): Kelly McDonald, Emma Thompson, Billy Connolly
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19339805&cfilm=135528.html