samedi 31 décembre 2016

Rogue One: A Star Wars Story


Star Wars? Déjà l'épisode 8? pas tout à fait...
Difficile de ne pas perdre le fil dans la continuité de la saga. Rogue One: A Star Wars Story est, comme son nom l'indique, un spin-off et se situe chronologiquement entre les épisodes 3 et 4. Il y a tout à fait sa place.

Face à l'Empire, la Rebellion cherche à s'emparer des plans de l'Etoile Noire. 

L'intrigue de Rogue One est résumée en 2 lignes qui défilent au début de l'Episode 4 Un Nouvel Espoir (sorti en 1977, c'était le 1er de la saga. Vous suivez toujours?) "Les forces rebelles se sont emparées des plans de l'Etoile Noire". Comment ont-ils réussi? c'est toute l'intrigue de ce film.
Pas de Luke Skywalker, pas de Yoda à l'horizon, peu de sabre laser mais un Dark Vador en pleine forme.

Impossible aujourd'hui de faire un nouveau Star Wars sans y inclure de nombreuses références. Et les fans sont tellement pointilleux avec leur univers qu'il semble impossible de ne pas les décevoir. L'épisode XVI, Le Réveil de la Force sorti en 2015 souffrait ainsi de cette contrainte, comme si l'héritage pesait lourd sur ses épaules. 
La solution vient peut-être des spin-offs autonomes qui sont prévus autour de l'histoire principale. Rogue One est le premier alors qu'une série autour du personnage de Han Solo est en préparation. Ce film permet de compléter l'histoire mais il fonctionne également seul. 
Je ne le conseillerais cependant pas à quelqu'un n'ayant jamais vu les autres films ou n'appréciant pas l'univers. Pour les autres, ils risquent bien de se régaler.

Le réalisateur Gareth Edward (Godzilla) a pris le parti de faire un film de guerre, plus sombre et plus violent que ses prédécesseurs. Il a même été assorti d'un avertissement pour les moins de 13 ans aux USA. 
Peu de mentions de la Force et de la mythologie Jedi, beaucoup de combats de vaisseaux et de poursuites intergalactiques, voilà la recette choisie pour ce Rogue One
Le spectacle est au rendez-vous de cette superproduction.

Un peu long à se mettre en place et laissant peu de place à l'exploration des personnages (faisant de toute façon partie d'un commando suicide, on a pas vraiment le temps de les pleurer), on se délecte cependant de l'humour, distillé ici via le droïde K2SO) et on retrouve les composantes de l'ADN Star Wars.

Tout comme dans Le Réveil de la Force, le personnage principal est féminin. Felicity Jones est plus charismatique que Daisy Ridley et elle incarne avec autorité Jyn Erso.
Le reste du casting est évidemment 5 étoiles. Ben Mendelsohn, découvert dans l'excellent Animal Kingdom , enfile la cape du méchant. Alors que Mads Mikkelsen continue de prouver qu'il est à l'aise dans tous les genres de films.
Forest Whitaker donne quant à lui corps à Saw Gerrera, un personnage qui avait été créé dans le dessin animé Clone Wars. 
Certains acteurs vont jusqu'à ressusciter puisque Peter Cushing, décédé en 1994, reprend son rôle de Tarkin grâce aux images de synthèse. Le résultat est plus ou moins heureux mais on s'y retrouve.

On peut être confus par cette nouvelle aventure qui doit trouver sa place dans une narration déjà touffue. J'ai trouvé l'exercice réussi notamment grâce à certaines scènes bluffantes visuellement.

Un "épisode 3,5" qui occupera les fans et ravira les studios Disney qui ont racheté la franchise en 2012 et qui comptent bien la rentabiliser. En attendant l'Episode XIV, prévu pour la fin 2017.

La petite anecdote:
Suite au décès de Kenny Baker qui interprétait depuis les années 70 le robot R2-D2, seul Anthony Daniels, qui joue le droïde C3PO, apparaît dans tous les longs métrages de la saga.

Note:
4/5

Infos utiles
Rogue One: A Star Wars Story
sorti le 14 décembre 2016 en France
réalisateur: Gareth Edwards
avec: Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn, Mads Mikkelsen; Forest Whitaker

Les Animaux Fantastiques


Vous reprendrez bien un peu de magie Harry Potter? Voici le 1er film hors de la série principale (5 romans, 7 films), dont J.K Rowling a elle-même écrit le scénario.

Norbert Dragonneau est un sorcier anglais ayant pour passion les animaux fantastiques. Sa quête de créatures le mène à New York en décembre 1926.

Les adeptes de l'univers de Harry Potter connaissent Norbert Dragonneau comme l'auteur d'un manuel étudié à Poudlard: un bestiaire détaillé des animaux magiques ainsi que leurs spécificités et comment interagir avec eux.
On remonte donc 70 ans avant le début des aventures de Potter, à une époque où Voldemort n'était pas encore né mais qui n'était pas plus calme pour autant.

En installant l'intrigue à une autre époque et sur un autre continent, JK Rowling étend son univers et ça fonctionne très bien. Les clins d'oeil sont nombreux et raviront les amateurs alors que les nouveaux venus ne seront pas perdus. 
L'auteur a réussi à conserver les ingrédients du succès: de bons sentiments, l'humour british, et du merveilleux.
Les effets spéciaux rendent les animaux fantastiques spectaculaires et ajoutent un dynamisme indéniable.

Je craignais une pâle copie des films précédents (dont les quatre derniers ont été réalisés par le même réalisateur que celui-ci: David Yates). Au contraire, Les Animaux Fantastiques nous plonge dans un univers réinventé et tout aussi passionnant.

Eddie Redmayne (oscarisé en 2015 pour Une Merveilleuse Histoire du Temps et vu également dans My Week With Marilyn et plus récemment dans The Danish Girl) est Norbert Dragonneau. Un peu cabotin selon moi, il surjoue la timidité. Il donne cela dit une touche d'élégance britannique au personnage. Il est entouré dans les seconds rôles de Katherine Waterson (Tina), Ezra Miller (vu dans le très bon We Need to talk about Kevin et Le Monde de Charlie) toujours aussi à l'aise dans les rôles de personnages bizarres. Colin Farell fait également partie de l'équipe.

Quelques longueurs et une intrigue un peu confuse pourront doucher l'enthousiasme de certains mais force est de constater que les bases d'une nouvelle série de films est bien là. 5 sont prévus au total. Ce qui devrait fournir leur dose de magie aux fans en manque depuis la fin de la saga Harry Potter.

La petite anecdote:
Si vous voulez vous immerger dans l'univers Harry Potter, le moyen le plus sûr est sans doute le parc d'attraction qui lui est dédié à Los Angeles. https://www.wizardingworldhollywood.com/

Note:
3,5/5

Infos utiles:
Les Animaux Fantastiques
sorti le 16 novembre 2016 en France
réalisateur: David Yates
avec: Eddie Redmayne, Katherine Waterson, Colin Farell, Ezra Miller
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19565316&cfilm=223940.html

Moi, Daniel Blake

Palme d'Or à Cannes en 2016, Moi, Daniel Blake est le dernier film en date du prolifique Ken Loach qui dénonce ici le manque d'humanité du système d'aides sociales au Royaume Uni.

Daniel Blake a travaillé toute sa vie en tant que charpentier. Quand un problème cardiaque le contraint à rester chez lui, il se retrouve coincé dans les méandres d'un système qu'il ne comprend pas.

C'est un record: Moi, Daniel Blake est la 13ème nomination en compétition officielle à Cannes pour Ken Loach et sa 2ème Palme d'Or après Le Vent se Lève en 2006.
Ce réalisateur s'applique depuis les années 80 à montrer les inégalités sociales et les dérives du système britannique (Sweet Sixteen, It's a free world, The Navigators...)

On retrouve dans Moi, Daniel Blake son style qui flirte souvent avec le documentaire. Certaines scènes sont directement inspirées d'épisodes auxquels le réalisateur ou son scénariste ont assisté (c'est le cas de celle dans la banque alimentaire). Certains acteurs ne sont pas professionnels, ce qui renforce encore cette sensation de réalisme.

Loach démontre simplement l'absurdité des administrations en charge de l'aide sociale. Daniel Blake est baladé entre les allocations santé et l'indemnisation chômage, il est sommé de répondre à des questionnaires stupides et standardisés et il doit prouver qu'il cherche un emploi via des outils informatiques qu'il n'a jamais appris à utiliser. C'est un symbole: lui qui a cotisé et travaillé pendant des années se retrouve exclu le jour où il a besoin d'aide.

A force de rationalisations et de coupes budgétaires, l'humain a été oublié. Les frustrations montent et la violence devient une réponse logique face à tant d'absurdité. En tant que spectateur, on assiste à ces scènes en se demandant comment on peut dériver jusqu'à tant d'injustice. Puis on allume sa télé en rentrant et on se rend compte que certains discours actuels prône un tel modèle...

Le personnage principal est interprété par l'humoriste Dave Johns qui joue avec beaucoup de modestie et beaucoup d'humour. Il parvient à incarner tout le parcours de cet homme avec sensibilité. L'actrice Hayley Squires l'accompagne et leur duo est poignant.

Bien sûr Moi, Daniel Blake est partisan. Loach ne trompe pas: on sait quand on va voir un de ses films qu'il va attaquer et militer contre le néo-libéralisme. La réussite du film tient à la pudeur qui s'en dégage. La colère est bien présente mais elle est contenue et glaçante. 
On peut trouver cela manichéen, illusoire ou sentimentaliste mais on ne peut pas reprocher à Ken Loach de faire du Ken Loach. Surtout aujourd'hui...

La petite anecdote:
La standing ovation à Cannes a duré 15 minutes suite à la projection du film.

Note:
4/5

Infos utiles:
Moi, Daniel Blake
sorti le 26 octobre 2016 en France
réalisateur: Ken Loach
avec: Dave Johns, Hayley Squires

mercredi 14 décembre 2016

Snowden


Les lanceurs d'alerte ont encore récemment fait la une. Si, comme moi, vous mélangez un peu les histoires entre Assange, Snowden and Co, ce film pourra vous aider à y voir plus clair.

Edward Snowden a travaillé en tant qu'analyste pour la CIA et la NSA. Au cœur du système de renseignement américain, il est choqué de ce qu'il découvre et décide d'en parler.

Difficile d'imaginer un réalisateur plus approprié qu'Oliver Stone pour dresser le portrait d'Edward Snowden. Après JFK, NixonW (mais aussi, dans un autre style, L'Enfer du Dimanche, Platoon, etc.) le réalisateur engagé a choisi de nous raconter cette histoire qui a récemment fait trembler l'Amérique. 

La NSA ou National Security Agency est l'administration américaine chargée de la surveillance informatique. Snowden a diffusé des document via la presse qui prouvent que le gouvernement américain collecte des données personnelles d'utilisateurs sans qu'ils le sachent. Il est aujourd'hui accusé d'espionnage et de vol de données.

Le challenge de ce film est de raconter une histoire vraie, qui ressemble beaucoup à un film d'espionnage, mais qui n'en a forcément pas tous les ressorts. Snowden passe la plupart de son temps derrière un écran d'ordinateur: comment rendre ça palpitant?

Stone se fait le porte-parole du lanceur d'alerte et son film creuse peu le personnage. Il accorde cependant de l'importance au personnage de Lindsay, la petite amie de Snowden, qui explique en partie son changement de position et pourquoi il remet en question les règles. Mais pas d'enquête fouillée: on colle au livre The Snowden Files: The Inside Story of the World's Most Wanted Man du journaliste Luke Harding. 
Le vrai Edward Snowden a participé à la création du film, en conseillant Oliver Stone et les acteurs. C'est à peu près le seul gage de crédibilité du film dans la mesure où la NSA ne confirmera jamais que ça s'est effectivement passé de cette façon. Snowden est donc une version approuvée par son propre personnage principal.

Le film évite les explications trop techniques et est relativement pédagogique. On se concentre plutôt sur des aspects très concrets (la prise de contrôle d'une webcam quand le PC est éteint par exemple) qui sont suffisamment parlants et évocateurs. 
Par l'intermédiaire de personnages secondaires, on entend les réactions habituelles: "pourquoi s'inquiéter si on a rien à cacher?"... et on est mis en face de ses propres contradictions.
On n'évite pas certains clichés mais on ressort de Snowden plus renseigné, ainsi qu'avec d'avantage de questions.

Joseph Gordon Lewitt (Inception, 500 Days of Summer, Looper...) joue Snowden de façon très honnête. Oliver Stone a par ailleurs confié qu'il avait pensé à lui dès le début du projet. Shailene Woodley (Divergente, Nos Etoiles Contraires) est la fameuse Lindsay.

Snowden joue son rôle d'exposé. Il manque cependant une vraie progression dramatique qui nous prendrait aux tripes. C'est un "film dossier" qui ne restera pas dans les annales mais qui aide à décrypter ce qui restera comme un scandale historique.

La petite anecdote:
On parle beaucoup de "lanceurs d'alerte" et il y  a actuellement des débats sur le statut et le besoin d'une éventuelle protection juridique.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
Snowden
sorti le 2 novembre 2016 en France
réalisateur: Oliver Stone
avec: Joseph Gordon Lewitt, Shailene Woodley, Zachary Quinto

mercredi 9 novembre 2016

Doctor Strange


Nouveau venu dans l'univers ciné du studio Marvel (Avengers, Les Gardiens de la Galaxie, Thor, Deadpool...): Stephen Strange et ses pouvoirs flirtant avec la magie.

Le neurochirurgien new-yorkais Stephen Strange découvre un monde mystique qui pourrait bien être son seul salut.

Plongée dans un monde ésotérico-shaolin pour ce nouveau film de super-héros. En projet depuis plus de 30 ans, l'adaptation du comic était attendue de pied ferme.
Marvel met en place la recette qui a fait son succès depuis 13 films: un univers riche dont est extraite une synthèse (que les fans trouvent réductrice), une star pour jouer le rôle principal (Benedict Cumberbatch, vu dans la série Sherlock Holmes mais aussi dans Imitation Game ), du grand spectacle au niveau des effets spéciaux et une petite pointe d'humour pour faire glisser le tout.

On en prend plein les yeux: le réalisateur Scott Derrickson multiplie les effets tunnels, miroirs et autres délires oniriques. Plus d'une fois la réalité se retrouve la tête en bas et nous avec. 
L'identité visuelle du personnage de Strange est également réussie avec cette cape rouge qui, à elle seule, a demandé le travail de 20 personnes (18 exemplaires ont été créés).

On ne sort pourtant jamais de clous dans ces méga-productions US. Le réalisateur semble bridé et Doctor Strange ne surprend que peu. Sa narration est très linéaire, sans choc majeur. Si bien qu'on n'échappe pas à la sensation d'un "nième film de super-héros". Après tout, la formule marche, pourquoi en changer?...

Cumberbatch, très charismatique, est l'interprète idéal, menant peu à peu l'égoïste Doctor Strange vers une quête plus humaniste.
Les seconds rôles sont également castés au millimètre. L'androgynie de Tilda Swinton (Only Lovers Left Alive) qui joue l'Ancien, la girlfriend parfaite Rachel McAdams ou encore le méchant aux airs de Viking Mad Mikkelsen (vu dans Royal Affair)

Doctor Strange est un nouveau blockbuster made in Marvel. Ensorcelés? Non. Divertis? Oui, comme d'habitude...

La petite anecdote:
Lors d'une année sabbatique, Benedict Cumberbatch avait passé un an de bénévolat en tant que professeur d'anglais au Népal dans un monastère bouddhiste.

Note:
3/5

Infos pratiques:
Doctor Strange
sorti le 26 octobre 2016 en France 
réalisateur: Scott Derickson
avec: Benedict Cumberbatch, Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams

Miss Peregrine et les Enfants Particuliers


Nouveau Tim Burton = grands espoirs, souvent déçus pour ces derniers films (Dark Shadows, Alice au Pays des Merveilles).

A la mort de son grand-père Jacob suit un faisceau d'indices qui l'amène sur une île galloise... particulière.

Le roman de Ransom Riggs ne pouvait pas rêver d'un autre réalisateur. Burton dit lui-même qu'il a aimé le livre avant même de l'avoir lu. La démarche (Riggs a construit son histoire à partir de vieilles photos chinées) est proche de sa propre façon de travailler.

Histoire sur mesure donc et volonté d'attirer de nombreux spectateurs pour un début de franchise (Riggs a déjà écrit le 2ème tome). Sauf qu'à vouloir contenter le plus grand nombre, le cinéma de Burton perd en mordant. Les monstres semblent bien sortis d'un cauchemar d'enfant. Mais le mélange lugubre/grand public donne un résultat bancal.

Burton cultive ses thèmes favoris: phobie de la réalité, acceptation de la différence et culte du bizarre. 
Il y insuffle une certaine poésie, même s'il n'est pas aidé par la BO banale. Pour une fois, ce n'est pas Dany Elfman qui l'accompagne mais le duo Michaël Highman - Matthew Margeson. 
Miss Peregrine reste une réussite visuelle, notamment grâce aux costumes de Coleen Atwood (dont c'est la 11ème collaboration avec Burton).

Le réalisateur excelle à installer un sentiment d'étrangeté dès le démarrage du film. Mais le rythme ne décolle pas et on peine à s'émouvoir.

Côté acteurs, Eva Green (révélée dans Casino Royale) campe Miss Peregrine, sorte de Mary Poppins excentrique. Le personnage à la fois drôle, mystérieux et protecteur colle à la belle actrice même si elle en fait parfois un peu trop. Tout comme Samuel L. Jackson qui joue le méchant Barron: too much.

Burton signe donc une féerie ténébreuse moyenne qui ne parvient pas à emballer. On attendra - au risque d'être à nouveau déçu - le prochain Burton, peut-être l'adaptation annoncée de Dumbo.

La petite anecdote:
La maison de Miss Peregrine existe réellement: elle s'appelle Torenhof et est située à Anvers en Belgique.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
Miss Peregrine et les Enfants Particuliers
sorti le 5 octobre 2016 en France
réalisateur: Tim Burton
avec: Eva Green, Samuel L. Jackson, Asa Butterfield


lundi 7 novembre 2016

L'Odyssée


Chaussez votre bonnet rouge, le commandant Cousteau est de retour.

Cousteau et ses aventures: marines, d'entrepreneur, de star et autres...

Jérôme Salle (Zulu, Largo Winch) s'attaque à un monstre sacré. L'idée initiale lui est venue quand il s'est rendu compte que son fils ne connaissait pas Cousteau alors que pour sa génération à lui, il était une légende. Il a alors monté le projet de ce biopic et tenté d'en éviter les écueils. 

Le scénario mise sur un récit chronologique qui nous permet de suivre les évolutions des personnages et de leurs relations.
Salle a choisi d'accorder une grande importance à la relation entre Cousteau et son fils Philippe, notamment après avoir rencontré Pierre Niney qui interprète ce dernier. D'autres personnages gravitent autour d'eux en révélateurs de certains traits de caractère: sa femme Simone (jouée par Audrey Tautou), son autre fils, etc.

On découvre un Cousteau ambitieux, égoïste, homme à femmes. Mais aussi un homme passionné, habité par son projet et par une mission dont il se sent investi. Multi-facette car tantôt dur et profondément égoïste puis blessé et finalement plus ouvert que prévu.
Grâce à son fils, Cousteau s'ouvre (sur le tard, dans les années 80) aux problématiques environnementales alors qu'il a dans un premier temps été financé par des pétroliers qu'il a aidé dans leurs opérations de forage. Dans cet aspect Cousteau est un témoin d'une époque où l'on pensait les ressources naturelles inépuisables.

Lambert Wilson rate son entrée en matière: son Cousteau jeune est sur joué et on craint pour le reste du film. Ça s'améliore quand le personnage vieillit. Wilson parvient à créer un équilibre entre ressemblance physique et sensibilité qui fonctionne finalement.
Pierre Niney est donc Philippe Cousteau, plein d'énergies contradictoires, de dynamisme et de volonté d'exister d'abord dans les yeux de son père.

Certaines prises de vue des éléments naturels sont grandioses, par exemple en Antarctique ou au milieu des requins. Entre ces séquences spectaculaires, le rythme peine à s'installer. 
Reste un film romanesque mais très convenu sur un personnage plus complexe qu'il n'y parait.

La petite anecdote:
Des effets spéciaux numériques ont été nécessaires. Pour positionner la Calypso dans les eaux glacées de l’Antarctique qui ne peuvent pas accueillir de bateaux en bois. Mais également (et c'est plus triste) pour ajouter des poissons dans les eaux méditerranéennes car ils se sont raréfiés depuis les années 70.

Note:
2.5/5

Infos pratiques:
L'Odyssée
sorti le 12 octobre 2016 en France
réalisateur: Jérôme Salle
avec: Lambert Wilson, Pierre Niney, Audrey Tautou

lundi 17 octobre 2016

Les Pépites


De temps en temps, un documentaire au cinéma, ça permet de se plonger dans une histoire vraie de vrai. Et si c'est pas toujours aussi joli qu'à Hollywood, il y a des héros dans ces histoires.

Depuis 20 ans, un couple de retraités français se bat pour sortir des enfants cambodgiens de leur misère.

En mélangeant les prises de vues actuelles et les images d'époque tournées au caméscope, Xavier de Lausanne nous raconte au plus près cette aventure hors du commun.
Hors du commun et pourtant... Ce qui ressort en suivant étape par étape l'histoire de Christian et Marie-France, c'est l'évidence.

Grands voyageurs et adeptes du système D, ils ne sont pas arrivés au Cambodge en sauveurs ou en se disant qu'ils voulaient faire le bien autour d'eux. Ils sont tombés un peu par hasard sur cette décharge gigantesque à ciel ouverte sur laquelle vivait des milliers d'enfants.
Ils ont décidé d'agir, à leur échelle. Echelle qui a grandi petit à petit, jusqu'à scolariser aujourd'hui plusieurs milliers de jeunes. 

La situation du Cambodge était (et est encore par bien des aspects) tragique. Les conséquences du régime Khmer Rouge ont été non seulement économiques et démographiques mais aussi sociales. Pour de nombreuses familles, le lien s'est brisé, sombrant dans la violence en même temps que dans la misère.

Avec un regard occidental et il faut l'avouer un peu cynique, on se demande si certaines informations ne manquent pas: sur le financement, sur les relations politiques locales, sur l'absence notable de la religion.
Mais on se laisse volontiers convaincre du positif qui ressort de cette initiative. Les Pépites nous montre que les activités à petite échelle fonctionnent et font la différence.

Préparez vos mouchoirs car on ne raconte pas une histoire comme celle-ci en masquant les drames et les épisodes tristes. On flirte d'ailleurs parfois avec un certain voyeurisme...

On notera que le film a été réalisé avec l'aide technique de l'école de cinéma créée par le couple des Pallières à Phnom Penh. C'est en réalisant un film de promotion de l'association "Pour un Sourire d'Enfant" que l'idée de ce documentaire est née pour le réalisateur.

Loin des "feel-good movies" traditionnels, Les Pépites résonne d'authenticité et crée la même sensation: il y a des raisons de croire que ça peut aller mieux.

(Merci Axel et Géraldine pour la suggestion!)

La petite anecdote:
Comme Demain, Les Pépites a été financé partiellement via le site de crowd-funding KissKissBankBank.
Si vous voulez découvrir les prochains projets de films à financer: https://www.kisskissbankbank.com/fr/discover/categories/film-and-video 

Note:
3/5


Infos pratiques:
Les Pépites
sorti le 5 octobre 2016 en France
réalisateur: Xavier de Lausanne

mercredi 5 octobre 2016

Juste la Fin du Monde


Le jeune réalisateur québécois, coqueluche de Cannes depuis plusieurs années, avait frappé un grand coup avec Mommy. On attendait donc son nouveau film avec beaucoup d'impatience, et forcément un peu d’appréhension.

Alors qu'il ne les a pas vu depuis 12 ans, un jeune écrivain revient passer une journée avec sa famille.

Grand Prix à Cannes en 2016, Juste la Fin du Monde poursuit la filmographie à part de Xavier Dolan. Il choisit d'adapter la pièce de JL Lagarce qui date des années 90 (il avait déjà adapté une pièce, Tom à la ferme en 2013 de Michel Marc Bouchard). Même si l'histoire n'est pas de lui, on sent poindre tous les thèmes qui lui sont chers et qu'il aime filmer.

Propre d'une adaptation de pièce, Juste la Fin du Monde est un huis clos, les scène se déroulent dans de petits espaces confinés. Dolan filme alors en (très) gros plans les visages de ses acteurs et met en place son style. Cette façon de filmer peut agacer mais elle a pour effet de nous coller au plus près des personnages.
Moins sentimental que Mommy, les émotions ont mis plus de temps à m'atteindre. Puis, d'un coup, un déclic et on est submergé.

Cette famille est dysfonctionnelle: les personnages ne parviennent pas à se parler. Pour communiquer, ils hurlent et personne ne s'entend. Quand le calme apparaît, c'est via un monologue, souvent surprenant par sa justesse. 
La famille de Louis a géré son absence, chacun à leur façon. En quelques heures, ils ont tant à lui dire et le font avec leurs maladresses.

C'est grâce au personnage de Louis que le film est supportable. Il reste en retrait, en observation. Il ne parvient pas à formuler ce qu'il est venu dire et ce silence (qu'on lui reproche) face aux cris permet de mesurer l'écart qui le sépare des siens. Face à l'hystérie chorale, Louis rentre dans sa coquille.

Dolan parvient à filmer quelque chose de très particulier: la certitude qu'on voit les choses pour la dernière fois. S'installe alors de la mélancolie, de la poésie et parfois un certain réconfort.
Le travail sur la BO (Moby, Blink 182,...) nous accompagne dans cette ambiance.

L'avantage quand on est vu comme un prodige, c'est que les plus grandes stars se bousculent pour travailler avec vous. Juste la Fin du Monde est le premier film au casting 100% français du réalisateur canadien, qui doit donc se passer de l'accent si typique qui avait fait une de ses marques de fabrique.
Gaspard Ulliel est sur le fil, fragile et perdu. Marion Cotillard est dans la retenue avec un personnage bafouillant et bienveillant qui au final est sans doute la seule à comprendre ce qui se passe. Même Lea Seydoux que j'affectionne peu est ici à la hauteur.

On suffoque presque et un étrange rythme s'installe qui ralentit la pourtant courte heure trente que dure le film.
La claque est moins forte qu'avec Mommy, Dolan dit que Juste la Fin du Monde est son premier film d'homme. Il parvient à maintenir cet équilibre entre l'outrance (les cris, les tenues, les couleurs) et la précision (des regards, des mots quand ils sont énoncés calmement) qui font une de ses pattes. 

A voir pour les amateurs de cinéma qui auront a cœur de voir se construire une filmographie. 

La petite anecdote
La pièce de Lagarce avait été jouée en 2008 à La Comédie Française et avait remporté le Molière su spectacle du Théâtre Public. 

Note:
4/5 

Infos utiles:
Juste la Fin du Monde
sorti le 21 septembre 2016 en France
réalisateur: Xavier Dolan
avec: Gaspard Ulliel, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Nathalie Baye, Marion Cotillard

jeudi 22 septembre 2016

War Dogs


Après les films ultra-réalistes sur les dernières interventions de l'armée américaine (Zero Dark Thrirty, American Sniper, Du Sang et des Larmes...) est venu le temps des films plus légers autour de cette période.

En exploitant les dédales du système d'achats de l'armée américaine, deux copains magouilleurs se retrouvent marchands d'armes.

La mention "inspiré d'une histoire vraie" attirera forcément l'attention tant l'histoire semble loufoque. Révélée par un article dans Rolling Stones, elle s'est pourtant effectivement déroulée.

Todd Philipps, qui a été aux commandes des trois volets de Very Bad Trip adapte cette épopée, accompagné de ses compères Bradley Cooper (qui a ici un petit second rôle) et Jonah Hill.

On pense à Lord of War pour le thème, on pense à Wolf of Wall Street pour le côté irréel et pourtant fondé, on pense à Scarface parce que les références à ce film parsèment War Dogs. Sans vraiment dénoncer le système mais en en exposant les failles, Phillips nous montre un des envers du monde de la guerre made in USA.

War Dogs nous montre les méandres administratives et l'hypocrisie des services officiels qui ne veulent pas avoir directement traiter avec les gangsters qui détiennent les armes qui les intéressent. Ils mandatent donc des intermédiaires qui en profitent pour gagner (beaucoup) d'argent.
Le film ne s'attarde pas sur un message moralisateur mais en filigrane, on se pose quelques questions. A quel montant fixe-t-on la limite de la morale? jusqu'à combien d'argent est-on prêt à prendre des risques? et à partir de combien ferme-t-on les yeux?

Le duo d'acteurs qui est au centre de l'histoire est irréprochable et c'est sur eux que repose le rythme du film.
On retrouve avec plaisir Miles Teller (aperçu dans Divergente et surtout vu dans le génial Whiplash) avec sa bouille juvénile; il joue une jeune un peu paumé, voulant bien faire, et qui se laisse embarquer et se prend au jeu.
C'est surtout Jonah Hill (vu dans Wolf of Wall Street et Le Stratège entre autres) qui crève l'écran, en bulldozer à la répartie ultra efficace.

Il est curieusement difficile de classer War Dogs. Quelques jours après l'avoir vu, je m'en souviens plutôt comme d'une comédie alors que le thème abordé est dramatique. Le filme passe-t-il pour autant à côté de son sujet? pas vraiment. 
C'est un divertissement efficace, excessif comme ses personnages, survolté comme ses dialogues et au tempo digne d'un clip.

La petite anecdote:
L'enquête parue dans Rolling Stone et qui a révélé cet affaire est disponible ici: 

Note:
3.5/5

Infos pratiques:
War Dogs
sorti le 14 septembre 2016 en France
réalisateur: Todd Phillips
avec: Miles Teller, Jonah Hill, Bradley Cooper

mercredi 21 septembre 2016

Comancheria


Le scénariste de Sicario Taylor Sheridan est à nouveau à l'oeuvre et nous transporte dans un Texas hors du temps, pays de cow-boys modernes dans une Amérique meurtrie.

Afin de rembourser leurs dettes, deux frères se lancent dans un série de braquages. Un ranger proche de la retraite est décidé à les arrêter.

Les grands espaces texans et les histoires d'hommes à la gâchette facile, on en a déjà vu (beaucoup) au cinéma. Pas évident de se réinventer dans ce cadre ultrabalisé. C'est pourtant ce que réussit à faire David Mckenzie (réalisateur de l'oublié Rock N Love et de Les Poings contre les Murs) avec Comancheria

La chevauchée de ces deux frères est avant tout une réussite esthétique et poétique. Tourné au Nouveau Mexique mais sensé se passer dans l'Ouest du Texas, Comancheria nous livre aux étendues arides et brutales du Sud des USA. Mackenzie a un sens très développé du paysage, qu'il accompagne d'une BO léchée (Nick Cave en tête).

Pour le fond, on constate les effets concrets de la crise. Souvent, le nouveaux westerns voient se battre un duo ou un couple au nom d'une quête d'absolu ou d'une révolte générale. Ici, les frères Howard ont des motivations bien plus simples: ils se battent pour leur terre. Ils prennent leur revanche à leur échelle contre un système qui les a écrasé et contre un environnement dont ils sentent qu'ils ne peuvent pas sortir autrement que par l’illégalité.
Dans leur façon très "redneck" de voir le monde, la justice se porte à la ceinture. Ce supplément d'âme texan est attachant tout autant qu'anachronique. En VO, le titre du film est Hell or High Water, une expression signifiant "faire ce qui doit être fait" et qui illustre bien la dynamique du film.

Chris Pine (récemment vu dans Star Trek Sans Limites) est surprenant en paysan tête pensante de cette opération. Ben Foster, le Lance Armstrong de The Program, est impressionnant en frère mais habité par une violence destructrice.
Jeff Bridges pousse le bouchon un peu loin dans le personnage du shérif vieillissant. Il apporte l'élément comique souvent salvateur.

Comancheria est un mélange de western, de film de braquage, de constat social, de road-movie et aussi disparate que soit cette liste, ça fonctionne. Carton plein.

La petite anecdote
Une semaine après le tournage, une des banques qui a servi de décor au film a été braquée.

Note:
4/5

Infos pratiques:
Comancheria
sorti le 7 septembre 2016 en France
réalisateur: David Mackenzie
avec: Chris Pine, Jeff Bridges, Ben Foster


lundi 19 septembre 2016

Frantz


Certains disent qu'un mauvais Ozon, c'est toujours mieux que beaucoup d'autres films. Alors quand c'est un bon Ozon...

Un jeune français rescapé de la 1ère Guerre Mondiale vient se recueillir sur la tombe d'un soldat allemand.

Le réalisateur de Potiche, Jeune et Jolie, et Huit Femmes (entre autres) propose un film d'un classicisme déroutant. Filmé en 35mm, présenté en noir et blanc avec au casting un ancien de la Comédie Française: le risque de sentir la poussière est fort.

L'exercice est finalement plutôt réussi pour Ozon. Certes Frantz est un film lisse et propre sur lui; comme le milieu bourgeois qu'il met en scène. Mais le réalisateur se sert de ce cadre pour explorer ses sujets favoris: le deuil, le secret...
Adapté d'une pièce de théâtre de Maurice Rostand, Frantz installe un suspense qui ne se dissipe qu'au goutte à goutte. 

Contrairement à ce que le titre peut laisser à penser, c'est bien le personnage d'Anna qui est au cœur du film. La jeune fiancée du soldat allemand décédé est le personnage dont Ozon dresse le portrait car c'est sur elle que se reportent les chagrins, les révélations, les mensonges. Et c'est bien là le sujet du film: on parle ici du droit au secret, du droit au mensonge pour protéger ceux qui doivent l'être.

Paula Beer, impeccable, donne un visage délicat et une beauté classique à Anna. Elle incarne cette si petite place laissée aux femmes au lendemain de cette guerre d'hommes.

Face à elle, Pierre Niney, choix quasi évident à la description du personnage tant sa fragilité et son élégance vont de soi. Niney a pour l'occasion appris à jouer du violon, danser la valse et parler allemand. Le problème avec les choix évidents, c'est qu'on est peu surpris.

Frantz souffre d'un côté "exercice de style" qui empêche l'émotion de s'installer. Comme si le film était trop élégant pour provoquer un émoi. Il reste cependant de superbes images, comme de belles photos. L'utilisation du noir et blanc est graphique mais sert aussi l'histoire (avec une petite astuce un peu facile mais efficace). Quant à la langue allemande, elle contribue à installer l'atmosphère.
Ozon multiplie les fausses pistes mais reste dans le pur mélodrame, nous balade pour mieux nous surprendre.

Très écrit et à la mise en scène presque ampoulée, Frantz peut paraître coincé. Il reste un film a l'esthétique soignée et au déroulé impeccable.
Un bon Ozon.

La petite anecdote:
Après Yves Saint Laurent en 2014, Pierre Niney sera très prochainement à l'affiche de deux nouveaux biopics: L'Odyssée sur la vie de Cousteau et La Promesse de l'Aube adapté du roman autobiographique de Romain Gary.

Note:
3.5/5

Infos pratiques:
Frantz
sorti le 7 septembre 2016 en France
réalisateur: François Ozon
avec: Paula Beer, Pierre Niney

vendredi 16 septembre 2016

Toni Erdmann


Triomphe auprès de la critique à Cannes mais oublié du palmarès, voici une comédie allemande (oui, je sais, c'est surprenant).

Inès est une femme d'affaire trentenaire. Quand son père débarque à Bucarest où elle travaille, il lui demande si elle est heureuse. C'est le début d'une réflexion plus profonde.

Autant le dire tout de suite, Tony Erdmann est un film complètement loufoque (pour ne pas dire perché). Très personnellement, je suis passée à côté.
Encensé par la critique cannoise, il n'est reparti qu'avec le Prix de la Critique Internationale.
Pendant 2h45, on assiste à une farce délirante: si on ne prend pas le train dès le départ, il est difficile de le rattraper en cours de route.

Maren Ade nous raconte l'histoire de deux personnages que tout oppose malgré leur parenté. Inès est le symbole de cette jeunesse workaholic qui a sacrifié sa joie de vivre sur l'autel de la carrière brillante. Winfried est un père qui ne communique que par de vieilles blagues dont tout son entourage est lassé.

En combinant chronique intime et critique sociale, la réalisatrice allemande touche des sujets profonds et très actuels. 
L'esthétique à la Derrick, le rythme délibérément lent et l'allemand mêlé de roumain ont eu raison de mon niveau d'attention.

On est surpris de la tournure complètement farfelue que prennent les événements. Les sauts vers l'absurde sont assurés par le personnage du père et font (parfois) rire. Mais c'est un rire presque nerveux, et pas franchement agréable.

Le personnage d'Inès est à la fois cassante et attachante dans sa solitude parée des symboles de la réussite professionnelle. Son père est balourd et délicat dans son souhait de se reconnecter avec sa fille.

Les critiques (Telerama en tête, j'aurais dû me méfier) ont loué l'écriture nette, l'atmosphère si spéciale, le ridicule assumé.
Pour ma part, je me suis de nombreuses fois demandé ce que je faisais là.

La petite anecdote:
La mascotte de Cannes 2016 c'est lui, le kukeri, créature bulgare sensée chasser les mauvais esprits. Présent dans Toni Erdmann, il est venu monter les marches.
Le comble, c'est qu'il apparaissait dans un second film, Apnée, présenté à la Semaine de la Critique. 

Note:
1/5

Infos pratiques:
Toni Erdmann
sorti le 17 août 2016 en France
réalisatrice: Maren Ade
avec: Peter Simonischek, Sandra Hüller